Covid: Une profession en danger, 3.000 infirmières et infirmiers décédés, le Maroc aussi compte ses morts

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Une infirmière se prépare à prendre son service dans l'unité réservée aux patients atteints du coronavirus, le 2 mars 2021 à l'hôpital de Tembisa, en Afrique du Sud

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Lourdes charges de travail, manque de ressources et stress professionnel poussent le personnel infirmier à l'"exode", alors qu'au moins 3.000 sont décédés du Covid, a alerté jeudi le Conseil International des Infirmières (CII).

Pour cette fédération basée à Genève, qui réunit plus de 130 associations nationales représentant plus de 27 millions d'infirmières et d'infirmiers dans le monde, l'effet Covid associé à la pénurie actuelle du nombre d'infirmières et les départs à la retraite menace l'avenir de la profession, soumise depuis un an à une énorme pression supplémentaire.

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Le Maroc aussi…

Maroc: Les promesses du ministère de la Santé pour les infirmiers -  LesEco.ma

Sortie d’une patiente guérie du Civid-19, entourée de cadres médicaux, quand cela faisait encore événement. 

Si à l’échelle internationale, on déplore le décès d’au moins 3000 infirmiers et infermières, les pertes au sein du personnel médical au Maroc tournent autour de 360 personnes dont près de 70 médecins selon des sources syndicales. Outre le deuil, ces pertes sont d’autant plus importantes que le Maroc souffre d’un manque chronique en cadres médicaux et paramédicaux dont les infirmiers, infirmières et techniciens…) évalué à près de 20.000 postes (chiffres de 2019). En 2005, dans un secteur en déficit, l’opération de départ volontaire, on peine à le croire, a entraîné le départ de 1.183 infirmiers, vidant les structures sanitaires de leurs ressources humaines. Les hôpitaux marocains fonctionnent avec un ratio de 7,1 médecins pour 10 000 habitants contre une vingtaine de médecins (pour 10 000 habitants), recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En tout, le royaume a besoin de près de 100 000 médecins et infirmiers pour couvrir les besoins en personnel médical.

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Le CII, qui recommande au personnel infirmier de se faire vacciner, a connaissance de 3.000 décès d'infirmières liés au Covid-19, mais le tribut payé par la profession à la pandémie est bien plus lourd que ne le montrent les statistiques officielles, estime-t-il dans un rapport publié un an après que la maladie a été qualifiée de pandémie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

La présidente du CII, Annette Kennedy, s'est dit dans un communiqué "profondément préoccupée par l'état de la profession infirmière, par les traumatismes mentaux et physiques subis par les infirmières au cours de l'année écoulée et par les nombreuses personnes qui risquent de souffrir de stress post-traumatique".

"La pression subie par les infirmières est inacceptable et il n'est pas surprenant que tant de nos collègues affectées estiment ne plus pouvoir continuer à exercer des fonctions qu'elles apprécient", a-t-elle ajouté.

"Pression intolérable" 

Le monde est entré dans la pandémie alors qu'existait déjà une pénurie d'environ six millions d'infirmières. 

Sans compter que les systèmes de santé étaient extrêmement mal préparés à l'urgence mondiale, de nombreux pays manquant de lits de soins intensifs, de respirateurs et d'autres technologies, tandis que les équipements de protection individuelle étaient eux aussi en nombre insuffisant.

La main-d’œuvre infirmière mondiale est par conséquent "sous une pression intolérable", à tel point que le nombre d'infirmiers et infirmières qui ont l'intention de quitter la profession a augmenté considérablement, relève le CII, qui met en garde contre un véritable "exode d'infirmières".

Une enquête du CII révèle ainsi que près d'une association nationale infirmière sur cinq interrogées dans 60 pays fait état d'une augmentation du personnel infirmier quittant la profession.

D'autres envisagent de prendre leur retraite après la pandémie.

Pour le directeur général du CII, ces nouvelles données montrent que la difficulté de retenir le personnel infirmier expérimenté de haut niveau – un effet de la pandémie qui était attendu à long terme par la profession – se manifeste déjà en ce moment même. 

"Un an plus tard, le personnel infirmier est au bord du précipice : l'effet Covid sur les soins infirmiers est bien réel, il constitue une menace imminente pour la sécurité et la solidité de nos systèmes de santé, une menace qui pourrait encore s'aggraver", a-t-il indiqué.

L'effet Covid associé à la pénurie actuelle de personnel infirmier et aux départs à la retraite d'ici à 2030 de quatre millions d'infirmières pourrait entraîner à terme, selon la fédération, une diminution de dix millions de personnels infirmiers, sur les 27 millions d'infirmières et d'infirmiers dans le monde.

Ces prévisions sombres devraient inciter, estime le CII, les gouvernements à investir dans les postes, la formation et le leadership des infirmières avant qu'il ne soit trop tard.

La fédération appelle les gouvernements à ne pas seulement recruter du nouveau personnel mais à prendre des mesures pour éviter l'exode du personnel infirmier expérimenté, car il faut trois ou quatre ans pour former correctement un infirmier, et bien plus encore pour que le personnel acquière l'expérience nécessaire pour devenir des leaders dans leur domaine de compétence.

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