''Geste de bon sens'' Le masque dans la rue : vrai outil de prévention ou mesure ''pour rassurer'' ?

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Les études épidémiologiques montrent que les foyers de cas groupés ("clusters") surviennent quasi exclusivement dans des lieux clos

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De plus en plus de pays imposent le port du masque à l'extérieur. Mais son utilité dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19 ne fait pas consensus. Mais en plein air, y a-t-il vraiment un risque de contamination ?

"Le port du masque est un geste de bon sens dans les lieux bondés et lorsque la distance minimale d'un mètre ne peut être respectée", Un avis partagé par le professeur français d'immunologie Jean-François Delfraissy, à la tête du Conseil scientifique: "le bon sens doit guider les décisions. Dans la rue bondée d'une station balnéaire, le port du masque s'impose", estimait-il dimanche dans le Journal du dimanche, disant toutefois préférer "l'incitation" à la coercition.

"Si on se tient à une distance respectable, un à deux mètres, ça devrait être suffisant, mais dans des zones bondées, où (...) on n'arrive pas à tenir les distances sociales, et c'est évidemment là que le port du masque est vraiment indispensable", a observé pour sa part Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis (AP-HP).

"En extérieur, il y a un tel brassage d'air qu'on n'arrive pas à une concentration virale suffisante pour être infectieuse", juge toutefois Martin Blachier, médecin de santé publique interrogé par l'AFP. 

Les études épidémiologiques montrent que les foyers de cas groupés ("clusters") surviennent quasi exclusivement dans des lieux clos et permettent d'estimer que le risque de contamination est environ 20 fois plus élevé à l'intérieur qu'à l'extérieur, ajoute le codirigeant de la société de conseil Public Health Expertise. 

"Pari psychologique" 

"Il est impossible de savoir si l'effet" du port du masque à l'extérieur "est réel", car il ne serait "pas éthique" de tester cette hypothèse en conditions réelles, ajoute par ailleurs Michaël Rochoy, médecin généraliste membre du collectif Stop Postillons, qui préconise depuis le mois de mars une utilisation plus large du masque dans la lutte contre le coronavirus.

"Mais face à un risque nul" lié au port du masque lui-même, "la décision mérite d'être prise dans les lieux les plus denses, où il y a le plus de concentrations de gens".

Le médecin se montre aussi prudent face au peu de contaminations à l'extérieur officiellement recensées: "lorsque vous vous contaminez dans la rue, il est très difficile de le savoir: ce n'est pas un lieu unique, vous n'y croisez pas les mêmes personnes plusieurs heures d'affilée", alors que lors de la détection de plusieurs cas dans une même entreprise, il est très probable que la contamination ait eu lieu dans ces locaux.

Un "pari psychologique" risqué, selon Martin Blachier, car les réfractaires au port du masque pourraient être au contraire tentés "de se retrouver en intérieur", dans des lieux privés où le port du masque ne peut pas être contrôlé et où le risque de contamination est bien plus élevé.

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