L'Europe passe le cap des trois millions de cas, situation préoccupante en Amérique, un peu partout des reconfinements partie

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Dans une rue commerçante de Londres, le 23 juillet 2020

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L'Europe a passé jeudi le cap des trois millions de cas de coronavirus, à l'heure où la progression de l'épidémie inquiète en particulier sur le continent américain, mais aussi en Asie ou en Australie, contraignant de nombreux pays à durcir les mesures sanitaires.

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 Dans l’attente à un arrêt de bus à Kolkata en Inde, le 23 juillet.

Jeudi, la Belgique a rendu le port du masque obligatoire dans tous les lieux à forte fréquentation. Les habitants de Melbourne, en Australie, comme ceux de Washington, sont désormais tenus de porter le masque dès qu'ils sortent de chez eux. Et au Japon, les dix millions d'habitants de Tokyo ont été invités à se confiner.

A Bruxelles, les parlementaires européens examinaient pendant ce temps le plan de relance adopté par les 27 pays de l'Union pour atténuer les effets économiques dévastateurs de la pandémie, qui a fait 206.714 morts en Europe, pour 3.007.088 cas officiellement déclarés.

Mais c'est sur le continent américain, particulièrement au sud, que la situation reste la plus préoccupante, alors qu'à New York, l'ONU a appelé à porter secours aux quelque trois milliards de personnes les plus pauvres de la planète, qui resteront à l'écart des plans de relance "pour les grands marchés et grandes entreprises".

Au total, 627.307 personnes sont mortes du Covid-19 dans le monde, pour plus de 15 millions d'infections, selon un bilan établi jeudi par l'AFP.

La pandémie a touché de plein fouet les économies des pays de l'Union européenne et le Parlement européen doit voter jeudi, à l'issue d'un débat, une résolution sur l'accord conclu par les 27 sur le plan de relance d'un montant de 750 milliards d'euros, basé pour la première fois sur une dette commune.

Le président du Conseil, Charles Michel, a défendu l'accord devant les parlementaires européens à Bruxelles, estimant qu'il s'agissait "d'un signal de confiance, de robustesse et de solidité". Mais selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, les coupes dans le budget européen pour y arriver sont une "pilule difficile à avaler".

Sur le continent américain, le seuil des quatre millions de cas de contamination a été franchi en Amérique latine et aux Caraïbes où, à lui seul, le Brésil compte désormais plus de 2,2 millions de cas. 

Au nord, les Etats-Unis ont de nouveau enregistré mercredi, pour la neuvième journée consécutive, plus de 60.000 nouveaux cas. Longtemps accusé de déni face à la pandémie, le président Donald Trump a récemment admis une "hausse inquiétante des cas" dans le sud et le pays a d'ores et déjà massivement précommandé un futur vaccin (100 millions de doses).

Le masque s'impose 

Dans le reste du monde, plusieurs pays ont réimposé des reconfinements partiels, le virus ayant recommencé à se propager. 

Ainsi, les quelque 10 millions d'habitants de Tokyo ont été invités à rester chez eux à partir de jeudi, premier jour d'un long week-end férié au Japon. Et la capitale nippone célébrait discrètement jeudi le début du compte à rebours avant ses Jeux olympiques, un an jour pour jour avant leur cérémonie d'ouverture, alors que la pandémie, qui a entraîné leur report, sème le doute sur leur tenue. 

En Australie, qui avait jusqu'à présent réussi à contenir l'épidémie, l'Etat du Victoria (sud), dont Melbourne est la capitale, a encore enregistré jeudi 422 nouvelles contaminations. 

Les habitants de Melbourne sont tenus depuis jeudi de porter un masque. Dans la matinée, la consigne était largement suivie: "On n'a pas l'habitude de voir ça", confiait à l'AFP Zoie Dicker, une passante.

Même chose à Hong Kong mais aussi en Autriche, où le port du masque est redevenu obligatoire dans les supermarchés, les banques et les postes.

En Belgique, le masque sera obligatoire à partir de samedi sur les marchés, les brocantes et dans les rues commerçantes. Même chose dans les hôtels, les cafés et les restaurants, sauf à table.

Après de longues hésitations, l'Angleterre a elle aussi décidé de rendre le masque obligatoire dans les magasins et les supermarchés à compter de vendredi. Cette mesure ne s'appliquera toutefois pas aux pubs, ni aux restaurants et employés de supermarchés.

Croque-morts jaunes 

L'Inde s'est également résignée à ordonner au Cachemire un confinement strict pendant au moins une semaine face à la résurgence du virus. Les autorités indiennes ont également décidé d'annuler le pèlerinage hindou annuel de l'Amarnath, une première en plus d'un siècle.

L'Afrique du Sud a enregistré une hausse de près de 60% du nombre total de décès naturels au cours des dernières semaines, laissant les spécialistes penser que le nombre de décès liés au coronavirus est beaucoup plus élevé que n'indiquent les statistiques officielles.

Dans le 5e pays du monde le plus touché, le virus a fait table rase des rites funéraires. Les croque-morts ne sont plus en noir mais avec des tenues de protection jaune vif. Et pour les familles, ni poignée de terre rouge jetée sur le cercueil, ni fleur, elles sont tenues à distance des défunts qui sont rapidement inhumés. 

"C'était trop rapide", regrette Charles Motlhabane, qui a enterré son frère dans un cimetière de Johannesburg en moins de 30 minutes. "D'habitude, on avait une semaine entière de préparations", là ce fut "un cauchemar", soupire-t-il.

La pandémie continue également de faire des ravages dans l'économie réelle.

Le Programme des Nations Unies pour le développement a ainsi estimé que quelque trois milliards de personnes, parmi les plus pauvres, devraient recevoir un revenu minimum provisoire qui leur permettraient de rester chez elles et ralentir la propagation.

Environ 199 milliards de dollars par mois pourraient "fournir un revenu minimum garanti pendant six mois aux 2,7 milliards de personnes vivant en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté dans 132 pays en développement", selon le PNUD.

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