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Said Amzazi : ''le recrutement contractuel définitivement abandonné''
Le ministre de l’Education nationale Said Amzazi répond aux enseignants des académies régionales et affirme que « le mode de recrutement contractuel a été définitivement abandonné après l’approbation, par les conseils d’administration des AREF, tenu mercredi 13 mars au cours d’une session extraordinaire, des amendements introduits aux statuts des cadres de ces académies, et l’abrogation de toutes les dispositions qui renvoient à la « contractualisation ». C’est ce qu’a affirmé le ministère lors d’un point de presse tenu mercredi 27 mars au siège du ministère conjointement avec le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Ce point de presse vient pour objectif d’informer l’opinion publique nationale des actualités récentes concernant la situation des enseignants cadres des AREF et de mettre en accent les engagements pris et respectés par le gouvernement, ainsi que les mesures décidées à l’encontre des enseignants en arrêt de travail ».
Selon un communiqué du ministère, « ces cadres sont dorénavant des fonctionnaires dans le cadre de la fonction publique régionale.
Lors de ce point de presse, Amzazi a expliqué que « les recrutements publics aujourd'hui se font aussi bien aux niveaux central que régional ».
Et d’ajouter : « le ministère de l’Education nationale a respecté ses engagements et a révisé le statut des académies régionales d’éducation et de formation ».
Le gouvernement a respecté ses engagements visant à améliorer les statuts des cadres des AREF en introduisant toutes les garanties nécessaires à la stabilité professionnelle et la sécurité d’emploi pour ces cadres, notamment celles relatives à la titularisation tout en conservant l’ancienneté acquise à l’académie, le droit à la promotion dans l’échelle et l’échelon tout au long de leur carrière, la retraite suite à une maladie grave en garantissant aux cadres des AREF et les mêmes droits garanties pour le reste des fonctionnaires de l’Etat, le cas d’invalidité physique en appliquant les mêmes dispositions juridiques qui s’appliquent à tous les fonctionnaires des administrations publiques, ainsi que le droit à la mutation au niveau régional, et le droit de passer les différents concours tels que celui de l’administration pédagogique, ainsi que le droit d’occuper des postes de responsabilité.
De même , les AREF ont procédé au versement des salaires aux enseignants cadres des AREF après l’approbation des amendements introduits aux statuts de ces cadres, et ont organisé l’examen de qualification professionnelle pour ces cadres, passé par 3000 enseignants parmi 11 000 enseignants de la promotion 2016, ce qui leur a permis d’être titularisés.
Le terme contractuel n’est plus
Le ministre a affirmé également que « toutes les académies ont validé le nouveau statut qui ne contient plus le terme contractuel. Les enseignants sont systématiquement intégrés. L'avenant qu’on leur demandait de signer n’est plus en vigueur ». « Ces enseignants bénéficient de la stabilité de l’emploi, du recrutement à la retraite.
Amzazi ne reconnait la coordination nationale des enseignants vu qu’elle n’est pas organisée en tant que syndicat : « Ils sont en situation d'arrêt de travail depuis 4 semaines. Ce n'est pas une grève car la coordination nationale n'est pas un syndicat. Et aucun syndicat ne mène une grève de 4 semaines ».
Amzazi a appelé ces enseignants à regagner leurs postes. Dans le cas contraire, ils risquent l’abandon de poste « Je demande à ces enseignants de regagner leurs postes dans l'intérêt des élèves. Les prélèvements sur salaires seront opérées et la procédure d'abandon de poste est engagée ».
Vers une unification des systèmes de retraite
Quant à la question de la retraite, les ministres ont affirmé que le gouvernement procédera à la fusion de la caisse de retraite marocaine (CMR) et le régime collectif d’allocation de retraite (RCAR), ce qui ne poserait donc aucun problème en ce qui concerne la retraite de ces cadres à l’avenir.
« Les systèmes de retraite seront unifiés (CMR pour les fonctionnaires et RCAC pour les cadres des académies) ». « Même pour les fonctionnaires, la mobilité nationale n'est pas systématique. Le droit à la mobilité des enseignants des académies est possible dans le cadre de l'échange à l'instar des employés des collectivités territoriales et des établissements publics ».
La priorité : rattraper les cours
Les deux ministres ont également rassuré, lors de ce point de presse que les parents et les tuteurs des élèves quant à la continuité des cours et de la garantie du droit des élèves à la scolarisation, en rappelant que les AREF et leurs directions provinciales ont pris toutes les mesures nécessaires pour assurer le temps scolaire, rattraper les heures perdues, et garantir la protection nécessaire pour touts les enseignants à l’intérieur et à proximité des établissements scolaires, afin de leur permettre d’exercer leurs fonctions dans les meilleures conditions.
« Je tiens à rassurer les parents d'élèves. Notre priorité est le rattrapage des cours. Environ 300 écoles en milieu rural étaient fermées. Maintenant elles sont que 200 ». « Les prochaines vacances serviront à rattraper le temps scolaire perdu. Chaque académie programmera ses propres rattrapages », a déclaré Amzazi.
Quelle catégorie d’enseignants concernée par les procédures administratives d’abandon de poste ?
A ce propos, le gouvernement invite les enseignants à rejoindre leurs lieux de travail, d’autant plus qu’il n’y a aucune raison qui justifie cet arrêt collectif du travail, rappelant que les AREF, dans le cas contraire, seront contraintes d’appliquer les procédures administratives en vigueur vu le préjudice subi par les élèves.
Dans ce contexte, Amzazi a noté « Il y a trois catégories d'enseignants à l'encontre desquels des mesures seront prises : les enseignants en formation, ceux qui n'ont pas rejoint leurs postes et les membres de la coordination. Les premiers seront remplacés par les candidats en liste d'attente, les seconds subiront la procédure d'abandon de poste, les derniers seront licenciés », a expliqué Amzazi.
« Je remercie aussi les enseignants qui n'ont pas abandonné les élèves ainsi que les autres cadres des académies ».
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi a ajouté que « Notre volonté est d'atteindre la parité entre les enseignants des académies et ceux de la fonction publique. Le choix du recrutement régional est une orientation stratégique ferme du gouvernement pour réaliser l'équité territoriale ».
S’agissant le statut des académies régionales, El Khalfi a souligné que « La révision du statut des académies a été menée rapidement pour garantir la stabilité de l'emploi aux enseignants ».
Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, El Khalfi a noté que « l’accès aux concours d'accès aux postes dans l'enseignement supérieur sera facilité. Le caractère obligatoire et gratuit de l'enseignement au Maroc est garanti, contrairement à ce que brandissent les enseignants contestataires. La loi-cadre sur l'enseignement renforcera cette garantie ».
En conséquence, selon El Khalfi, « les revendications des enseignants des académies n'ont plus aucune base. Nous demandons à ces cadres de rejoindre leurs postes. Nous voulons éviter de recourir aux mesures disciplinaires qui sont les mêmes prévues pour les fonctionnaires ».