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De Blaise-Diagne à Mohamemd VI, retour sur une odyssée au royaume chérifien, un reportage de l’agence de presse sénégalais
La délégation composée de plus de 150 journalistes a sillonné les villes de Casablanca (ouest), Tanger (nord), Agadir (sud-ouest), Marrakech (centre), Rabat (nord-ouest), Fès (est de Rabat) à la découverte d'infrastructures sportives
Rabat - Plus de 150 journalistes venus de différents pays africains ont constaté les pas de géant du royaume du Maroc où infrastructures sportives de dernier cri, charme naturel et patrimoine spirituel font apparaître des merveilles dont la visite offre une odyssée digne d’une carte postale.
Pendant près de 15 jours, ces reporters ont pris part à un Media Tour organisé au Maroc par les autorités sportives du pays, en marge de la Coupe du monde des clubs (1er-11 février) remportée par le champion d’Europe en titre, le Real Madrid.
La délégation composée de plus de 150 journalistes a sillonné les villes de Casablanca (ouest), Tanger (nord), Agadir (sud-ouest), Marrakech (centre), Rabat (nord-ouest), Fès (est de Rabat) à la découverte d'infrastructures sportives et à la rencontre de localités aux riches histoires et à la culture diversifiée.
Départ pour l'aéroport et arrivée à l'hôtel Idou Anfa de Casablanca Sur la lettre d'invitation de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), aucune information sur le séjour n'est détaillée. La seule chose connue est qu'il durera près de deux semaines. A l'aéroport, la rencontre de confrères en salle d'embarquement fut donc un soulagement puisque ceux-ci embarquaient tous pour la même mission.
Le 31 janvier, jour de départ. Après trois heures de vol, la délégation sénégalaise constituée de cinq journalistes arrive à Casablanca pour se rendre dans un hôtel à bord d'un véhicule particulier. Sur place, le hall de l'hôtel grouillait de monde et d’animations. De petits groupes se formaient çà et là. Ils semblaient être venus pour la même mission. A leur regard interrogateur, eux non plus ne détenaient aucune information sur la nature du séjour.
Un des organisateurs de la mission s'approcha de la délégation, avec un large sourire, pour informer qu'un groupe WhatsApp serait créé pour y mettre tous les détails du séjour. Quelques minutes après, le groupe ‘’Media Tour’’ est né au grand soulagement de ses membres.
Le programme qui y est partagé s'annonce chargé de sorties. Si chargé que l'envie de prendre ses jambes à son cou traversa quelque peu les esprits. Mais, la curiosité professionnelle et l’esprit festif faisaient trépigner d'impatience et d'enthousiasme à l'idée de fouiller de l'Est à l'Ouest le royaume chérifien. C'est ainsi que démarra un beau et enrichissant séjour au Maroc.
Découvertes, émerveillement et spiritualité Le complexe sportif Mohammed VI installé dans la ville de Rabat-Salé est la première étape de cette tournée. Un chef-d’œuvre architectural qui abrite expertise et savoir-faire. La délégation y resta toute une matinée. Après un déjeuner aussi gourmand que varié, les invités se rendent à la gare de Rabat-Agdal, pour rallier en TGV la ville de Tanger pour suivre le match d'ouverture de la Coupe du monde des clubs.
La rencontre oppose le club égyptien d'Al-Ahly et les Néo-Zélandais d'Auckland City. Les autorités arocaines ont mis les gros moyens pour offrir aux spectateurs du Grand stade de Tanger, un spectacle époustouflant. La belle soirée de football s'est terminée sur la victoire (2-0) d'Al-Ahly.
Après une nuit à Tanger, direction Agadir par avion pour une visite guidée du Grand stade de la ville. Une infrastructure sportive aux allures de forteresse médiévale. Tout comme les stades de Marrakech et de Fès visités par la suite, l'infrastructure sportive est construite en harmonie avec l'architecture de la ville.
Cette étape est sans nul doute la plus éblouissante de la tournée. Une immersion dans un monde où la nature étale avec splendeur sa beauté au naturel. Des montagnes, des vallées et des prairies à perte de vue, la diversité des paysages fantastiques, les arbres, les arbustes, le tapis herbacé soigneusement taillé prêtent un charme irrésistible à cette partie du pays.
Une paisibilité que seul le cri des animaux broutant le pâturage vient déranger. On ne finit pas de s’extasier que déjà la beauté fascinante des villages de montagne et la faune et la flore variées viennent agrandir notre regard émerveillé. Un paysage naturel à couper le souffle aux plus sceptiques.
Sur la route du village de Tagazhout au nord de la ville d'Agadir, la spectaculaire ligne téléphérique reliant le pont Tildi à la Kasbah d’Agadir Oufella sur une distance de 1 700 mètres linéaires est un enchantement total. Un projet moderne mis en service depuis juillet 2022. Une initiative qui témoigne du dynamisme économique d’un pays résolument décidé à se hisser au statut de pays développé.
Les vues panoramiques donnant sur l’Atlas avec ses chaînes de montages et ses villages berbères, le défilé des canyons dans une forêt dense et la diversité biologique et écologique en partant, le lendemain sur Marrakech par bus sont tout aussi paradisiaques. La délégation passa une nuit dans la cité médiévale avant de se rendre à Rabat par avion. De l’airbus, l’Atlas qui offrait toute sa beauté sous nos yeux n’avait plus de secret pour nous.
Le Wydad Athletic Club de Casablanca fait son entrée en lice à la Coupe du monde des clubs au stade Moulay Abdallah de Rabat. C'était un moment à ne pas rater. Surtout lorsque les ultras de la "Curva nord" (virage nord) doivent assurer le spectacle. Malheureusement, ni la ferveur des Winners ni les chants vibrants et les tifos originaux du public élu meilleur supporter en 2022 ne suffiront à éviter une élimination au Wydad. Les Marocains perdent aux tirs au but (5-3) après un match nul (1-1).
Les supporters marocains, très déçus de ce revers à domicile, se sont consolés avec la victoire, le même jour, du Sénégal au Championnat d'Afrique des nations (CHAN) face à l’Algérie, l’ennemie jurée du royaume chérifien. Les Lions locaux venaient de remporter leur premier trophée dans ce tournoi uniquement réservé aux joueurs évoluant dans leur championnat local.
La tournée se poursuit à Fès par avion. La capitale spirituelle du Maroc n'a rien perdu de son passé historique qui se reflète à travers les styles architecturaux et de décoration en zelliges de la ville. Chaque bâtisse est un joyau architectural qui garde en lui tous les secrets, toute l'histoire et tout le passé artisanal de cette région impériale.
Les musulmans de la délégation, et surtout ceux de la confrérie Tijaniyya, en ont profité pour se recueillir au mausolée de Cheikh Ahmad Tidjani Cherif, fondateur de la confrérie Tijaniyya, né vers 1737 à Aïn Madhi en Algérie et décédé en 1815 à Fès. Le plein de prières et de spiritualités fait, le cœur apaisé par la sagesse qui se dégage des lieux, la délégation quitte, le lendemain, la vieille cité pour retourner à Casablanca.
Le Champion d'Europe, le Real Madrid affronte en demi-finale, Al Ahly. Les Merengue remportent (4-1) largement le match et se qualifient en finale.
Soirées spectacles et match amical de football Le 10 février, un match de football est organisé entre les journalistes de la délégation et les jeunes de l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI). Au moment de former l'équipe, tout le monde était agité. Chacun voulait coûte que coûte figurer sur la liste des joueurs retenus.
Les équipes constituées, la rencontre peut démarrer. Deux minutes après le coup de sifflet de l'arbitre, l'équipe des journalistes n'a toujours pas mis le pied sur le ballon. Une domination qui va se solder sur un but, mais refusé pour hors-jeu.
Les gestes hésitants de l'équipe visiteuse face à un adversaire qui semble plus expérimenté ne firent qu'alourdir le score qui passa désormais à 2-0 après quelques minutes de jeu sans compter les deux buts annulés pour position illicite.
Par talent ou par pur hasard, le gardien des journalistes vient d’arrêter un tir que tout le monde voyait déjà au fond des filets. Une parade saluée par un public qui savait déjà qu’il ne pourra que se contenter de ses coups de chance.
Le premier gardien sorti, le deuxième a loupé sa première passe en retrait. Ce qui déclenche les éclats de rire du public. C'est donc tout bonnement qu'il prendra deux buts de plus. 4-0 rien qu'en première période.
Au retour de la pause, le banc de touche s'agite pour rentrer. Tout le monde espérait que le salut viendrait enfin de la réserve, mais une fois à l'intérieur, les remplaçants perdirent presque tous leurs moyens. Néanmoins, c'est d'eux que viendra le premier tir cadré de l'équipe des journalistes même si la tête du jeune Ghanaén est trop peu puissante pour inquiéter le gardien de l'AMCI.
Au coup de sifflet final, le match était de 6 buts à 0. Ce jour-là, la phrase de Pierre de Coubertin : "L'essentiel est de participer" n'avait jamais autant était partagée. Certainement, pour minimiser cette raclée. Sans doute, les conséquences d'une soirée trop arrosée la veille au restaurant Bosphore by La Cascade à Casablanca.
Les moments d’au revoir… Le jour de la finale arriva. On est le 11 février. Le Real Madrid joue contre Al Hilal de l’Arabie Saoudite. Au coup de sifflet final, les Espagnols remportent leur cinquième trophée de Coupe du monde des clubs. Le public a eu droit à une belle soirée de football couronnée par un feu d'artifice spectaculaire.
Une soirée magique dont l’annonce des premiers départs brisa toute la magie qui s'était opérée au fil des jours. Les regards timides des premières rencontres avaient fait place à des discussions passionnées et des échanges enrichissants. Des liens d'amitié se sont noués. Des relations qui sans nul doute survivront à la distance et aux aléas de la vie.
Ainsi prend fin un séjour riche en découverte, en passion sportive, en spiritualité, et en souvenir. Dans le groupe WhatsApp, chaque délégation arrivée à bon port a laissé échapper sa joie et salué l'hospitalité marocaine. Tous satisfaits du niveau d’organisation de la Coupe du monde des clubs, espèrent revenir en 2025 pour une Coupe d’Afrique des nations de football.
Les journalistes sénégalais sont arrivés vers 3h du matin à l'aéroport international Blaise-Diagne de Diass. Hormis la fatigue et le stress de repartir avec ses bagages au complet, chacun se remémore, en silence, un séjour inoubliable.
Seynabou Ka