Geneviève Barrier Demnati ou la trivialité orientaliste revisitée

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La BNRM a accueilli, mercredi 1er octobre les ?uvres de Genevi?ve Barrier Demnati ? l?occasion du cinquantenaire de la disparition de ??la pasionaria du d?sert??.

? l?occasion de la sortie de la version arabe, traduite par Farid Zahi, de la biographie que Malika Demnati El Mansouri a d?di? ? sa grand-m?re, Genevi?ve Demnati, la Biblioth?que nationale du Royaume du Maroc a accueilli, mercredi 1er octobre, une r?trospective des ?uvres de l?amante du d?sert, ?lumi?res du Maghreb?, la pr?sentation et la signature du livre qui lui est consacr?.

Pastels, peintures ? l?huile, photos et objets personnels y sont expos?s, dans une tentative t?m?raire de narrer le ??fabuleux?? destin de Genevi?ve Barrier Demnati (1893-1964).

Peintre orientaliste fran?aise, Genevi?ve Demnati s??tait ?prise du d?sert, de ses dunes, de ses forteresses et de ses mausol?es et elle en fit son ??art??.

??Genevi?ve Demnati s?est consacr?e au Sahara, elle en est devenue le peintre le plus consciencieux, le plus v?ridique, le plus fid?le, elle s?est gard?e de l?outrer chromatiquement, de le d?former. Dans ces tableaux, la lumi?re est partout, aux art?res vives des roches ou des murs, ? l?orbe harmonieuse des grandes dunes, aux ombres m?me des tours et des marabouts, elle est souveraine, elle scintille, elle vous saute aux yeux? le r?sultat obtenu est admirable? disait d?j? Paul Barlattier, dans les ann?es 20.

?Toiles et pastels nimb?s par le silence, croquis vifs, observations color?es qui subtilisent ? l'atmosph?re des notes magiques, des pochades dont le soir imbibe les ombres du rugueux de l'impatience?, sugg?re Maurice Arama dans la pr?face de la biographie?de Genevi?ve Demnati en d?crivant l??uvre de la d?funte.

La palette chatoyante et le coup de pinceau l?ger, l??uvre de Demnati est sobre, un peu trop. Pour l?artiste???quand on est seule, vivante, avec son chameau dans une immensit? morte, emplie de silence et de religiosit?, on comprend qu'on n'a pas le droit d'interpr?ter les merveilles que la nature nous r?v?le. Il faut les transcrire telles qu'elles se manifestent, avec la puret? des impressions qu'elles vous causent.?? C?est alors qu?elle se laisse prendre par le pi?ge d?un r?alisme trivial. Le comble de la trivialit? n??tant pas d??tre simpliste, mais de succomber ? l?encensement d?un profane ou d?un critique manquant d?ambition et de vision. Demnati a peut-?tre pris plaisir ? peindre mais elle s?est surtout cantonn?e dans la peinture simpliste d?un d?sert qui la hantait et nourrissait ses fantasmes ??orientophiles??. L?histoire de l?art en est rest?e indemne.

Pour rappel, la peinture orientaliste a travers? diff?rents mouvements artistiques du XIX?me au d?but du XX?me si?cle et demeure indissociable du voyage. Mais loin d?un Delacroix ou d?un Ingres, Demnati se complait dans l'imitation syst?matique de la nature banale sans y apporter une once de son ?me. L?ouvrage qui lui est consacr? par sa petite fille et qui restitue, avec gravit?, le p?riple de l??? artiste??, qui a explor?, seule ? dos de cheval ou de dromadaire, le d?sert marocain, et que certains consid?rent d?j? comme un ouvrage d?art, ne saurait ?tre consid?r? que comme une reconnaissance pour l?h?r?dit? et ses vertus et une histoire de famille mise en avant.

Peut-?tre devrait-on reconnaitre ? ??l?artiste?? son droit de n?avoir eu pour ma?tres en peinture que la nature dans sa plus profonde simplicit?, mais peut-on pour autant parler d? ??Art???? Le r?alisme de Genevi?ve Demnati est, certes, volontaire, mais pouss? ? outrance il ?choue dans la platitude. Le r?alisme n?aura jamais ?t? aussi apathique.

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