La jeunesse sud-africaine boycotte le scrutin communal

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Frustr?e, la jeunesse sud-africaine boycotte le scrutin communal du 3 ao?t

La jeunesse sud-africaine est frustr?e et se tourne de plus en plus vers les extr?mes et l'abstention face ? une classe politique ?corrompue? et incapable de tenir des promesses d?un lendemain meilleur.

Une ?tude, publi?e mercredi par l?institut sud-africain des ?tudes s?curitaires (ISS), corrobore un tel constat, per?u partout dans ce pays d?Afrique australe, qui vit un tournant d?cisif dans son histoire. Selon l?ISS, nombreux sont les jeunes sud-africains qui s?appr?tent ? boycotter les ?lections communales qui auront lieu la semaine prochaine dans le pays. Cette attitude s?explique par la d?sillusion de ces jeunes face ? une classe politique corrompue, l??chec du gouvernement d?am?liorer les services de base dont l?enseignement et l?intensification des in?galit?s, du ch?mage et de la pauvret?, indique l?institut. De plus en plus de jeunes n?s dans l??re postapartheid, les Born-Free, d?sormais estiment que les protestations et les manifestations sont un moyen plus efficace pour articuler leurs revendications que les ?lections, ajoute la m?me source. La commission ?lectorale sud-africaine estime que 506.651 jeunes sud-africains, ?g?s entre 18 et 19 ans, sont inscrits pour les ?lections du 3 ao?t.? Ce chiffre repr?sente seulement 1,92 % des 26,3 millions de personnes inscrites sur les listes ?lectorales. Ce faible taux d?inscription en dit long sur ce d?sillusionnement des jeunes sud-africains, indique l?institut dans cette ?tude intitul?e ?voulez-vous ma voix??. Selon l?institut, pr?s de deux millions de jeunes sud-africains (18 et 19 ans) sont ?ligibles.? ?Les jeunes en g?n?ral estiment que la vie politique est excessivement corrompue?, indique l?institut, relevant que ces jeunes refusent de s?associer au processus politique qu?ils qualifient de ?perte de temps? et de ?jeu fauss??. L??tude de l?institut a, en outre, r?v?l? que les jeunes du pays de Nelson Mandela sont tellement d??us qu?ils n?esp?rent plus aucun changement lors des prochaines ?lections. Ce scrutin promet d??tre le plus dur pour l?ANC au pouvoir. Habitu?e ? des victoires faciles dans toutes les op?rations ?lectorales qui se sont d?roul?es en Afrique du sud depuis la fin du r?gime de la s?gr?gation raciale en 1994, cette formation se trouve plus que jamais contest?e. Selon les derniers sondages, le parti de Nelson Mandela devra perdre le contr?le de trois des plus grandes m?tropoles du pays, en l?occurrence Johannesburg, Pretoria et Nelson Mandela Bay, face ? une opposition qui se renforce. A l?origine de cette perte de popularit? se trouve notamment l??chec du parti de traduire en r?alit? ses promesses d?un lendemain plus prosp?re et plus ?galitaire pour les Sud-Africains. Plus de 20 ans apr?s l?apartheid, l?Afrique du sud est toujours confront?e ? de profonds malaises ?conomiques et sociaux, exacerb?s par une croissance quasi-nulle cette ann?e et par une d?t?rioration du ch?mage qui plombe plus de 26 % de la population active. L?ISS a, d?autre part, fait ?tat d?un affaiblissement clair de la loyaut? des jeunes noirs au parti de l?ANC. Selon ces jeunes, la loyaut? sans faille que leurs parents vouaient ? l?ANC n?a pas rapport? de changement au niveau des services de base, lit-on dans l??tude de l?institut. Commentant ces conclusions, Phumzile Van Damme, Porte-parole de l?Alliance D?mocratique (DA, principale formation d?opposition), indique que les Born-free sont frustr?s par le ch?mage et la d?t?rioration du syst?me de l?enseignement. Le recours de ces jeunes aux manifestations comme forme d?expression politique n?est pas surprenant, ajoute la responsable. Pour sa part, Shadrack Gutto, analyste ? l?institut des ?tudes sur la renaissance africaine, note que le d?sillusionnement des jeunes est le r?sultat de l??chec de l?ANC de tenir ses promesses. Le syst?me de gouvernance tel qu?il a ?t? articul? par l?ANC depuis 1994 contribue ? cette situation peu reluisante, indique-t-il, expliquant que le gouvernement de l?ANC n?a pas fait preuve d?innovation, pr?f?rant continuer de jouer le r?le d?employeur voire m?me de distributeur de denr?es alimentaires et de logements. ?Nous sommes devant un paradigme faux?, ajoute l?analyste, soulignant que l?ANC a ?t? victime de sa propre politique. Par ailleurs, l?ANC a soulign?, en r?action aux conclusions de l?institut des ?tudes s?curitaires, que les jeunes demeurent ?fid?les? ? ses politiques. ?L?id?e que les jeunes sont frustr?s est contestable?, a dit le porte-parole du parti, Keith Khoza, sans donner davantage de pr?cision au sujet des autres points forts de l??tude.

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