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COP22 : L’Accord de Paris entre en vigueur dans un mois
73 pays, plus l’Union Européenne, ont ratifié l’accord, dépassant le seuil de 55% des émissions mondiales
Ca y est, l’accord historique sur le changement climatique, dit Accord de Paris, entrera en vigueur le 4 novembre 2016 après avoir franchi les deux seuils fixés : la ratification par au moins 55 pays, et la représentation de 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
L’annonce a été faite hier soir par les Nations Unies et intervient un mois avant la tenue de la COP22 de Marrakech (Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques), que le Maroc s’apprête à abriter du 7 au 18 novembre prochain.
Ban Ki-Moon n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction de voir l’accord franchir le deuxième et ultime seuil indispensable pour son entrée en vigueur.
Le chef de l'ONU s'est félicité de l'élan mondial « remarquable » pour permettre l'entrée en vigueur de cet accord. « Ce qui autrefois semblait impensable est désormais imparable », a-t-il dit tout en soulignant l’importance de passer des mots à la mise en œuvre de l’accord.
Adopté par les 195 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre dernier à Paris, l'accord, qui a été signé le 22 avril à New York par 175 pays, doit entrer en vigueur 30 jours après le dépôt des instruments de ratification par au moins 55 pays, représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
A ce jour, 73 pays, plus l’Union Européenne, ont ratifié l’accord, dépassant le seuil de 55% des émissions mondiales. Les conditions de son entrée en vigueur ont été remplies hier après que l’Autriche, la Bolivie, le Canada, la France, l’Allemagne, la Hongrie, Malte, le Népal, le Portugal et la Slovaquie ainsi que l’Union européenne aient déposé leurs instruments de ratification auprès du Secrétaire général des Nations Unies.
La célérité avec laquelle le traité a été ratifié, reflète l'urgence de la lutte contre le réchauffement. Toutefois, l'entrée en vigueur de l'accord de Paris, dans un mois, suffira-t-elle à enclencher l'indispensable transition énergétique des pays, avant qu’il ne soit trop tard?
Cette ratification éclair "vient rappeler que le facteur temps est essentiel", souligne l'experte Jennifer Morgan, aujourd'hui à la tête de Greenpeace International.
De fait, les records de chaleur devraient de nouveau être battus en 2016, et les mauvaises nouvelles continuent de s'amonceler.
"Le réchauffement se produit beaucoup plus vite que prévu" et le monde pourrait avoir gagné 2°C dès 2050, a prévenu Robert Watson, ex-président du GIEC, le groupe des experts mondiaux du climat. Il faudrait "doubler, voire tripler les efforts", a-t-il souligné, pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, liées pour l'essentiel aux énergies fossiles.
Car la question qui se pose n'est plus de savoir si la transition énergétique mondiale aura lieu mais "à quelle vitesse" se fera-t-elle et "qui ira le plus vite".