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De grands groupes mondiaux se retirent de l’Afrique du Sud
TotalEnergies a abandonné ses découvertes de gaz à condensat au large de l’Afrique du Sud pour donner la priorité à l’exploration dans d’autres zones plus proches de la Namibie (Lumkile Mondi de la Wits Business School) (Photo AFP)
Johannesburg - De grands groupes mondiaux ont décidé d’abandonner leurs prospections minières et gazières en Afrique du Sud, en raison du mauvais climat des investissements dans le pays et du mécontentement envers la politique du gouvernement, ont indiqué samedi des économistes sud-africains.
«On s’inquiète de plus en plus de l’avenir des investissements des compagnies pétrolières et gazières étrangères dans le pays, à cause de mauvaises politiques et de l’insouciance du gouvernement», a déclaré l’économiste Lumkile Mondi de la Wits Business School.
Il a souligné que les pays voisins, notamment la Namibie et le Mozambique, gagnent avec plus de certitude politique et d’un climat propice aux investissements, contrairement à la bureaucratie et aux lourdeurs administratives en Afrique du Sud.
L’expert a évoqué, à cet égard, la récente décision de TotalEnergies d’abandonner ses découvertes de gaz à condensat au large de l’Afrique du Sud pour donner la priorité à l’exploration dans d’autres zones plus proches de la Namibie. Le géant pétrolier aurait investi 400 millions de dollars depuis la première découverte de gaz dans le bloc 11B/12B au large de la côte sud du pays en 2019.
Idem pour le géant minier Anglo American qui a décidé la cession de la plupart de ses actifs dans la nation Arc-en-Ciel, suscitant l’ire de Pretoria.
M. Mondi relève que la région de l’Afrique australe est riche en ressources fossiles, citant la Namibie et le projet Rovuma au large du Mozambique, où il y a également eu des investissements internationaux massifs.
Dans ces pays voisins, dit-il, les gouvernements ont fait en sorte que leurs ressources puissent être exploitées à moindre coût et que la prise de décision soit plus simple.
«En comparaison, l’Afrique du Sud a simplement eu du mal à assurer les conditions nécessaires aux investissements étrangers», a-t-il regretté, arguant qu’il est coûteux d’exploiter les ressources minières, pétrolières et gazières dans un environnement d’incertitude politique.
Les experts économiques ont également cité la médiocrité des infrastructures, la crise énergétique, l’inefficacité du secteur logistique, ainsi que la corruption et la criminalité parmi les facteurs qui découragent les investissements et freinent la croissance économique.
Les gouvernements dirigés par le Congrès National Africain (ANC) prônent depuis longtemps des réformes structurelles dans ces secteurs, mais l’impact de la lenteur des progrès était énorme, notent-ils.