Johannesburg - L’Afrique du Sud peine à capitaliser sur les gains résultant du boom des prix de l’or sur le marché international, en raison de problèmes structurels profondément enracinés, notamment un approvisionnement énergétique peu fiable et des coûts d’exploitation en hausse, ont indiqué mercredi des experts économiques.

Les prix de l’or ont bondi de plus de 30 % en 2024, atteignant à plusieurs reprises des sommets records alors que l’incertitude économique mondiale stimule la demande pour le métal précieux.

«Bien que les prix de l’or ont bondi de 33 % d’une année sur l’autre pour atteindre des sommets historiques à plusieurs reprises tout au long de cette année, le secteur minier sud-africain n’a pas été en mesure de tirer profit de cette embellie», a déclaré Bianca Botes, directrice de Citadel Global.

L’approvisionnement en électricité peu fiable, l’exploitation minière illégale, les vols et autres délits, ainsi que les coûts élevés des intrants constituaient des contraintes importantes pour la production, note-t-elle.

Elle a de même expliqué que la demande d’or est importante dans la mesure où elle nous renseigne sur le paysage économique mondial, ainsi que sur la demande des banques centrales à cet égard.

L’or est considéré comme une valeur refuge qui conserve sa valeur au fil du temps et les investisseurs et les banques centrales du monde entier s’y tournent en période d’incertitude économique, ce qui entraîne une hausse des prix.

Pour sa part, Sebastian Pillay, responsable des investissements en actions chez FNB Wealth and Investment, a souligné qu’une série d’événements ont contribué à la hausse du prix de l’or cette année, allant de la recherche d’un refuge en raison des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques, à l’anticipation de baisses de taux par la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales, en passant par le renforcement des réserves d’or par les banques centrales.

Notant que le pays avait beaucoup à gagner de la hausse des prix en termes d’ échanges commerciaux, l’expert a indiqué que la pleine capitalisation des avantages était «entravée par des problèmes structurels dans le secteur minier».

L’Afrique du Sud se classe au 12e rang des producteurs d’or dans le monde, selon le World Gold Council . «Les réserves d’or du pays ont augmenté de 0,2 % pour atteindre environ 96,6 tonnes en 2023», a déclaré de son côté l’expert économique Allan Seccombe.

Il a précisé que la production d’or du pays avait chuté de 5,8 % par an depuis 1994, passant de 580 tonnes à moins de 97 tonnes en 2023. «Les effets des contraintes d’approvisionnement en électricité se sont manifestés sur les volumes d’exportation et de vente locale d’or, qui ont diminué respectivement de 1,9 % et de 17,1 %, les fonderies n’ayant pas pu suivre le rythme du raffinage du minerai d’or pour le marché local et d’exportation», explique-t-il.