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Don d’organe : Quand des morts peuvent sauver des vies
Au Maroc, des barrières psychologiques et sociales entravent la démarche humanitaire de faire don de son corps et de ses organes.
Au Maroc, des milliers de patients attendent depuis des années un donneur, vivant ou mort, pour recevoir un organe qui sauverait leur vie. Un geste humanitaire, qui reste entravé par des barrières d'ordre psychologique et social. Et pourtant, plusieurs efforts au niveau de la législation ont été faits. Mais rien n’y fait. La liste des donneurs reste désespérément courte et celle de ceux attendant une greffe d’un organe toujours longue.
Les patients souffrant d’insuffisance rénale, sont les plus concernés. Vivant avec une maladie qui épuise leur santé et leur budget -le coût des séances d’hémodialyse étant lourd à supporter physiquement et financièrement- ils sont nombreux à attendre le don d’un rein pour mettre fin à leur calvaire.
Il y en a à qui la chance sourit. Mais ceux là sont autant rares que c’est souvent un parent proche, (frère, sœur, frère ou mère ou père) qui franchit le rubicon pour soulager les souffrances du malade et de la famille.
La rareté des dons et des donneurs s’expliquerait selon un chercheur en sociologie et en anthropologie, Iyad Ablal, par le fait que les Marocains ont une relation “à la fois conflictuelle et intime” avec leurs corps. Pour le chercheur le Marocain “considère que son corps lui appartient à lui seul même après son décès".
"Le Marocain craint notamment que ses organes soient enlevés avant son décès définitif, puisqu’il y a plusieurs cas où des personnes sont revenues à la vie après une longue période de mort clinique", a-t-il estimé.
Toutefois, même si les chiffres restent en deçà des espérances, ils ont quand même enregistré quelque progression qui permettrait un optimisme pour des lendemains meilleurs pour les dons et greffes d’organes. Au niveau des opérations de don en comparaison avec l’année précédente, on constate que la banque d’organes a reçu 31 cas de don d'organes cette année dernière contre seulement 11 cas l’année dernière.