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L’Afrique au cœur des débats lors de la deuxième journée du sommet Climate Chance
Le sommet Climate Chance se poursuit avec une journée consacrée aux élus et place l’Afrique au cœur de ses débats. La 2ème journée de ce sommet mondial est marquée par la déclaration des élus locaux et régionaux d’Afrique, soutenus par leurs confrères d’Europe et du monde entier, afin de renforcer leur engagement pour la lutte contre les changements climatiques
La première journée du sommet Climate Chance 2017 a été l’occasion de rassembler près de 5000 acteurs non-étatiques engagés contre les changements climatiques, pour exposer l’état d’avancement des négociations climatiques avec les grands acteurs de l’accord de Paris et de la COP 22, notamment suite à l’annonce du retrait des Etats Unis de l’Accord de Paris.
La plénière d’ouverture a permis de faire le point sur le progrès de l’action des acteurs du climat et de montrer le chemin parcouru depuis l’édition 2016 de Climate Chance tenu à Nantes. Elle a été particulièrement marquée par le message de Patricia Espinosa aux participants au sommet, dans lequel la secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a rappelé le rôle crucial des acteurs non-étatiques dans la lutte contre les changements climatiques.
De son côté, James Graber, directeur, en charge des mécanismes de développement durable à l’UNFCCC, a souligné l’importance de rassembler les acteurs non-étatiques, partager leurs actions et mettre en avant leurs réussites pour démultiplier les initiatives.
La seconde plénière a concerné le flux des financements pour l’action climatique locale. A ce sujet, les recommandations des acteurs non-étatiques sont assez consensuelles mais la mise en place de ces recommandations ne suit pas forcément le même rythme. Les discussions ont été orientées vers la création d’un environnement favorable au financement de l’action climatique locale et internationale, qui passe par l’identification, la structuration et planification des besoins d’investissement et la conception de projets climato-compatibles adaptés.
Dans son intervention d’ouverture, Nizar Baraka, président du Conseil Economique, Social et Environnemental du Maroc, a affirmé que « le Maroc est entrain de mettre en œuvre ces recommandations, notamment grâce à la régionalisation avancée à travers l’élaboration de plans de développement régionaux, incluant un volet climat important réalisé suite à une large concertation avec les acteurs. Des tableaux de bord climatiques sont adoptés au niveau régional et une politique de financement des acteurs locaux a été définie sur la base de la création d’une banque des collectivités territoriales, afin de mobiliser des fonds pour le financement. Et enfin la mise en place d’un centre de compétences sur les changements climatiques pour accompagner cette stratégie nouvelle et innovante».
Cette première journée a été ponctuée d’ateliers qui donnent une touche ludique à ce sujet crucial: jeux collectifs, ateliers de controverse, brainstorming, prototypage, projections et débats, afin d’approfondir les connaissances de tous et de chacun sur les liens indissociables entre climat et développement.
La deuxième journée du sommet, qui a eu lieu ce mardi 12 septembre, a été quant à elle dédiée aux élus africains et à la gestion des villes. La plénière principale sur « Les villes Africaines face aux défis climatiques » a connu la participation de chercheurs spécialistes des villes africaines et du climat, d’élus locaux venus de toute l’Afrique, d’ONG actives sur le continent, ainsi que d’opérateurs économiques. Les intervenants se sont accordés sur le fait que les villes africaines sont confrontées quotidiennement aux effets des changements climatiques qui viennent exacerber des problématiques déjà sensibles, et ont, de ce fait, de plus en plus besoin d’appréhender les enjeux climatiques et répondre aux défis environnementaux et socio-économiques.
La journée se clôture par une cérémonie de signature de la déclaration des élus locaux et régionaux du continent africain, en présence de leurs pairs d’Europe et du monde entier. « Cette déclaration pose les jalons d’une collaboration africaine et internationale afin d’accroitre la capacité d’adaptation des villes et l’atténuation de leurs émissions de gaz à effet de serre », précise Awatif Berdai, présidente de la commission d'organisation du sommet des Elus pendant la COP 22.
La 3ème journée du sommet Climate Chance permettra, quant à elle, d’ancrer la question de la migration et le développement dans le contexte des changements climatiques. Placée sous le thème « Migrations, changements climatiques et développement : entre défis et opportunités », la première plénière de cette journée tentera de comprendre les caractéristiques de ces mouvements et comment ils se rapportent aux différents chocs climatiques et facteurs de stress, afin d’élaborer des réponses politiques, des plans d’adaptation et des investissements efficaces.
Pour Ronan Dantec, président de l’association Climate Chance « l’ambiance à Agadir et l’enthousiasme qui a marqué cette journée sont une réponse aux pessimistes du climat. La mobilisation de la société civile marocaine est considérable. Notant la présence de nombreux élus africains aujourd’hui, nous sommes heureux de contribuer à renforcer l’action commune entre les élus et les acteurs non-étatiques ».