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Le Qatar ? La corruption au sein de l’UE est estimée par ANTICOR à 981 milliards d’euros par an dont 120 milliards en France
Élise Van Beneden, avocate française au Barreau de Paris, présidente de l'association anticorruption Anticor
Le Parlement européen a annoncé lundi avoir lancé une procédure d'urgence, à la demande des autorités judiciaires belges, pour lever l'immunité de deux eurodéputés dans le cadre d'une enquête pour corruption impliquant le Qatar.
Les deux élus concernés sont l'Italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella, tous deux appartenant au groupe S&D (socio-démocrates), a-t-on appris de sources proches du dossier.
Tous deux sont visés dans le cadre de l'enquête qui a conduit les enquêteurs belges à arrêter le 9 décembre la vice-présidente de l'institution, l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili.
Le compagnon de cette dernière, l'Italien Francesco Giorgi, qui est par ailleurs l'assistant parlementaire de M. Cozzolino, l'ex-eurodéputé socialiste italien Pier-Antonio Panzeri, ainsi qu'un responsable d'ONG, Niccolo Figa-Talamanca, comptaient également parmi les personnes interpellées.
Ces quatre personnalités ont été inculpées pour "appartenance à une organisation criminelle", "blanchiment d'argent" et "corruption", dans un scandale qui a provoqué une onde de choc au Parlement européen et des tensions entre le Qatar et l'UE.
Seulement cette affaire n’est que la petite parcelle visible d’un immense iceberg que l’on se garde de n’en dévoiler que la partie qui cherche des poux dans la tête du Qatar. Le volume de la corruption au sein de l’Union européenne est estimé à 981 milliards d’euros par an dont 120 milliards, presque l’équivalent du PIB marocain, rien qu’en France.
Intervenant dans une émission de la télévision française, C ce soir du 27 octobre 2022, Élise Van Beneden, avocate française au Barreau de Paris, présidente de l'association anticorruption Anticor, a notamment déclaré : ‘’ ça veut dire que la corruption est systémique en France, une somme énorme, que c’est un énorme problème. [Il faut] savoir pourquoi, est-ce que les citoyens continuent à voter pour des personnes qui ont des casseroles ? Ça c’est une question qu’on se pose continuellement à Anticor. On essaye d’informer sur ces sujets-là, moi je crois que les citoyens ne se rendent pas compte qu’ils sont victimes de la corruption. Ils ne se rendent pas compte que la corruption, elle provoque énormément de préjudices. Il y a moins de services publics. On compense le coût de la corruption en payant plus d’impôts. On vit des injustices parce qu’on n’accède pas à des emplois publics, par exemple, parce qu’on n’accède pas à telle ou telle aide, parce que telle entreprise a un marché public, parce qu’elle connaît le maire ou le conseiller régional. Et c’est ça qu’il faut dire de la corruption, les citoyens en sont victimes. Peut-être qu’ils commenceront à voter autrement.’’