Rabat - Dans le prolongement de sa réflexion sur les questions de compétitivité globale, de capital immatériel et des métiers mondiaux, l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) vient de publier une étude sur l’Industrie du futur, dans laquelle il livre une série de recommandations multidimensionnelles pour favoriser la transition de l’industrie marocaine vers "l’industrie X.0".

Ce document de 121 pages se propose de cerner les contours des concepts inhérents à l’industrie du futur et leur pertinence pour le Maroc et d’apprécier, par le biais d’une enquête auprès d’un échantillon d’entreprises marocaines, la maturité du secteur industriel national et sa capacité à développer l’industrie du futur.

À travers cette étude, l’IRES vise à éclairer les décideurs politiques, les acteurs économiques et les chercheurs sur les voies permettant d’inscrire le Maroc dans une trajectoire de développement industriel résolument tournée vers l’avenir et porteuse de progrès économique et social pour notre pays.

Le lancement de l’initiative "industrie 4.0" allemande a donné lieu à des initiatives similaires dans les quatre coins du monde. Dans ces pays, les secteurs privés et publics ont réagi très rapidement pour ne pas subir des effets dévastateurs sur leur compétitivité, rappelle l’étude, soulignant que "le Maroc, à l’instar de ces pays industrialisés, a tout intérêt à s’y atteler".

L’étude de l’IRES fournit ainsi un Benchmark international significatif qui permet d’apprécier et de comprendre plusieurs exemples réussis d’industrialisation en examinant les mécanismes et les leviers qui ont permis ces réussites. Elle examine également l’impact potentiel de l’émergence de l’industrie X.0 sur l’industrie marocaine et relève les principaux risques qu’il faudra prendre en compte pour rester compétitif à l’avenir selon les secteurs industriels.

L’étude s’est également penchée sur le décryptage de la maturité de l’industrie marocaine dans la perspective de migrer judicieusement vers l’industrie du futur (ou X.0) en toute harmonie avec l’état actuel des technologies et des ressources humaines au Maroc.

"Confronté à une concurrence mondiale de plus en plus intense, le Maroc se doit d’innover et de planifier stratégiquement son avenir industriel. Le faible coût de la main d’œuvre n’est plus suffisant pour garantir une compétitivité à long terme, surtout avec l’avènement de l’industrie du futur", lit-on dans le rapport de l’étude qui propose une feuille de route pour aider le Maroc dans la transition vers l’industrie du futur.

En effet, l’industrialisation de plus en plus rapide du fait de la digitalisation, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle, changent le visage du marché mondial. Ainsi, pour être compétitif, souligne l’étude, le Maroc "doit adopter une approche multidimensionnelle pour améliorer sa compétitivité industrielle en impulsant l’innovation technologique grâce à la R&D, le développement du capital humain, l’entrepreneuriat industriel, l’utilisation durable des énergies renouvelables et une intégration plus active au sein des chaînes de valeur mondiales".

L’étude, rendue possible grâce à une collaboration étroite avec les fédérations professionnelles et les départements ministériels impliqués ainsi qu’avec des experts universitaires, issus de différents horizons disciplinaires, livre une série de propositions, déclinées en mesures opérationnelles, à la lumière des résultats de recherche et d’études de terrain pour aider le Maroc à migrer judicieusement vers l’industrie du futur.

Ces propositions couvrent des dimensions réglementaires, de compétitivité, technologiques, financières, sociales et de capital humain, lesquelles sont déclinées en mesures. Parmi celles-ci, l’étude propose de développer le capital humain pour une industrie marocaine robuste et compétitive, d’optimiser la chaîne d’approvisionnement des secteurs industriels, de promouvoir l’émergence d’une nouvelle génération d’industriels, d’élaborer un cadre réglementaire adapté pour l’intégration des technologies avancées, de promouvoir l’adoption des technologies de l’industrie X.0, de créer un environnement propice à la R&D et d’encourager le transfert de technologie, entre autres.

Créé en novembre 2007, l’IRES a pour vocation de contribuer à éclairer la prise de décision stratégique. Il analyse les questions nationales à caractère structurel, examine les relations extérieures du Maroc dans leurs multiples dimensions et accorde un grand intérêt aux questions globales.

Les travaux de l’institut, tant au niveau des études que de la veille stratégique, visent à mettre l’accent sur les politiques publiques afin d’éclairer les choix en matière de réformes de fond qu’appelle le projet de société démocratique et moderne dans lequel le Maroc est résolument engagé. Cette vocation confère à l’IRES un positionnement original sur la scène nationale, au cœur des enjeux politiques, économiques et sociaux du pays.