Maduro réélu à la tête du régime vénézuélien : indignation de l’opposition et rejet quasi-unanime des résultats en Amérique du sud

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La chef de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado s'adresse aux médias à côté du candidat présidentiel de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, après les résultats de l'élection présidentielle à Caracas, le 29 juillet 2024. La coalition de l'opposition vénézuélienne a rejeté lundi la victoire électorale revendiquée par le président Nicolas Maduro. (Photo Federico PARRA / AFP)

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Caracas. - L’opposition vénézuélienne et la majorité des pays d’Amérique du sud se sont indignés de l’annonce de réélection de Nicolas Maduro à la tête du pays, dont le régime a perpétré une « fraude massive » lors du dépouillement des votes.

Après six heures de la fin des opérations de vote, le Conseil national électoral au Venezuela a annoncé, aux premières heures de ce lundi, la réélection de Maduro avec 51,2% des voix contre 44,2% des votes pour son rival de l’opposition, Edmundo Gonzalez.

Le président du CNE, Elvis Amoroso, a souligné que le taux de participation s’est établi à 59% des quelque 21 millions de citoyens appelés aux urnes. Il a aussi déclaré qu’après le dépouillement de 80 % des voix, le vainqueur du scrutin était, de manière « irréversible », Nicolas Maduro.

La réaction de l’opposition ne s’est pas faite attendre. Lors d’une conférence de presse, la leader de l’opposition Maria Corina Machado, qui a été empêchée de se présenter contre Maduro, a affirmé que le véritable vainqueur des élections de dimanche était Edmundo Gonzalez, avec 70% des voix.

« Nous voulons dire à tous les Vénézuéliens et au monde entier que le Venezuela a un nouveau président élu et qu’il s’agit d’Edmundo Gonzalez Urrutia. Le résultat a été si écrasant, si grand, que nous avons gagné dans toutes les régions du pays », a-t-elle dit.

Machado a assuré que l’opposition ira jusqu’au bout pour défendre « la souveraineté populaire exprimée dans les urnes » et a demandé aux délégués électoraux de ne pas quitter les centres de vote tant qu’ils n’auront pas les PV des résultats, appelant les forces armées à intervenir pour faire respecter la volonté des électeurs.

De son côté, Edmundo Gonzalez a affirmé que « les Vénézuéliens et le monde entier savent ce qui s’est passé aujourd’hui. Ici, les règles ont été violées au point que la plupart des procès-verbaux n’ont pas encore été remis ».

Dans la majorité des pays voisins, les réactions ont été à la hauteur des attentes d’un changement de régime qui a appauvri le Venezuela depuis un quart de siècle et qui a envoyé sur les chemins de l’exil environ 8 millions de ses citoyens.

L’un des premiers pays à réagir à été le Pérou, dont le ministre des Affaires étrangères, Javier Gonzalez-Olaechea, a souligné que son pays n’accepterait pas la violation de la volonté populaire des citoyens vénézuéliens, annonçant le rappel pour consultations de l’ambassadeur péruvien au Venezuela.

En Argentine, Le président Javier Milei, l’un des critiques les plus virulent de Maduro dans la région, a écrit que « l’Argentine ne reconnaîtra pas une autre fraude et espère que les Forces armées (du Venezuela) défendront cette fois-ci la démocratie et la volonté populaire ».

Le président chilien, Gabriel Boric, a prévenu que son pays ne reconnaîtra "aucun résultat qui ne soit pas vérifiable ", ajoutant que "le régime de Maduro doit comprendre que les résultats qu’il publie sont difficiles à croire ».

En uruguay, le président Luis Lacalle Pou s’est montré résigné en écrivant que la réélection de Nicolas Maduro était « un secret de polichinelle", mais que son pays ne peut pas reconnaître cette victoire. « Le processus jusqu’au jour de l’élection et le dépouillement étaient clairement viciés » par le régime, a écrit Lacalle Pou.

Auparavant, les ministres des Affaires étrangères de l’Argentine, du Costa Rica, de l’Équateur, du Panama, du Paraguay, du Pérou, de la République dominicaine et de l’Uruguay ont estimé qu’il était « essentiel d’avoir des garanties que les résultats électoraux respecteront pleinement la volonté populaire exprimée par le peuple vénézuélien aux urnes ».

Un communiqué conjoint des ministres des huit pays latino-américains a indiqué que ces garanties ne peuvent être réalisées qu’à travers « un décompte transparent des voix, qui permet la vérification et le contrôle des observateurs et des délégués de tous les candidats » en lice.

Le seul pays de la région sud-américaine qui a apporté son soutien à Maduro est la Bolivie, alors que le Brésil et la Colombie gardent toujours le silence. (MAP)

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