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Rabat : un débat sur les femmes et le leadership en Méditerranée
Les travaux de la troisième session de formation sous le thème ''Femmes et leadership en Méditerranée'' se sont ouverts, ce lundi 27 février à Rabat, dans l'objectif d'examiner les moyens de promouvoir l’accès de la gente féminine aux postes de responsabilité et aux instances de gouvernance dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
Cette session de formation, qui se poursuivra jusqu'au 10 mars, se déroule dans l'enceinte de l'Ecole Nationale Supérieure de l'Administration (ENSA). Elle s’assigne également pour buts de renforcer les capacités des femmes, partager les techniques et les expériences du Maroc dans ce domaine avec les pays participants et de permettre aux femmes de devenir des leaderships à travers leur accès aux postes de responsabilité et de décision.
Lors de la séance d’ouverture de cette session, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la fonction publique et de la modernisation de l’administration par intérim, Driss Merroun, s’est félicité de la coopération avec les ministères et les secteurs du service civil des pays participant à cette session, ainsi que des efforts déployés dans ce sens visant à promouvoir la situation des femmes pour qu'elles puissent occuper une place de choix et partant, réduire les disparités entre hommes et femmes et garantir à ces dernières une vie décente à travers la concrétisation de l’approche genre.
Le ministre a rappelé que le Maroc a connu « un saut qualitatif » en matière de promotion de la situation de la femme, grâce, entre autres, à l’adoption de la stratégie nationale pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes et le plan gouvernemental pour l'égalité (PGE) 2012-2016 ''ICRAM'', ainsi qu'au code de la famille qui constitue une étape historique dans le processus de promotion et de consolidation du statut de la femme dans la société marocaine.
Il a, en outre, fait savoir que le royaume a lancé plusieurs chantiers de réforme visant à concrétiser l’égalité entre les deux sexes à travers son introduction dans le système législatif et juridique et dans les programmes de développement, outre la garantie des droits de l’Homme et la mise en place d'institutions et instances chargées de la protection et la promotion des droits humains.
A cet égard, Driss Merroun a rappelé la mise sur pied du réseau de concertation interministériel de l'égalité entre les hommes et les femmes dans la fonction publique (RCI), regroupant des femmes responsables dans différents ministères et administrations publiques, précisant que cette instance a pour objectif de développer l’intégration du principe d’égalité entre les deux sexes au niveau des programmes et projets relatifs à la modernisation de la fonction publique.
Il a également fait état de la création d'un observatoire spécialisé dans l'approche genre dans la fonction publique, dont la mission consiste à effectuer des statistiques et mener des études dans la perspective de l’élaboration de politiques publiques visant à améliorer la situation de la femme et à promouvoir la représentativité féminine au niveau des postes de responsabilité.
Dans le cadre de la poursuite des efforts visant la mise en application des dispositions relatives à l’intégration de l’approche genre dans la gestion administrative et en vue de la concrétisation des valeurs de la transparence et de la méritocratie, Driss Merroun a souligné que la création d’un réseau régional de l'approche genre regroupant l'Egypte, la Tunisie, la Jordanie et le Maroc, sera proclamée le 09 mars à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme.
Pour sa part, le représentant de l'ambassade de France au Maroc, Payam Shahrjerdi, a souligné que le fonds de solidarité prioritaire, financé par le ministère français des Affaires étrangères, a pour but de promouvoir l’accès des femmes aux instances de gouvernance et aux postes de responsabilité dans la fonction publique à l'échelle du pourtour méditerranéen.
Il a également rappelé les actions entreprises dans le sens de l’autonomisation socio-économique des femmes, susceptible de concrétiser ultérieurement leur leadership économique dans le secteur privé, estimant que ce genre de programmes est également de nature à leur permettre de prétendre au leadership dans la fonction publique et y accéder aux postes de responsabilité.
Shahrjerdi, qui a mentionné le modèle marocain dans ce domaine, s'est félicité des efforts consentis par le ministère de la fonction publique et de la modernisation de l’administration en matière de promotion et de mise en place de réseaux à même de concrétiser une égalité au niveau de la fonction publique, estimant que les « bonnes pratiques », dont dispose le Maroc, méritent d’être partagées avec les pays de la région MENA.
De son côté, la représentante du bureau multi-pays de l’ONU femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi, a souligné, dans une allocution lue en son nom, que l’égalité entre hommes et femmes est mentionnée à divers degrés dans les conventions, les constitutions, les stratégies nationales et les plans d’action de la plupart des pays de la région MENA.
« Bien que des progrès aient été réalisés, notamment en matière d’accès des femmes à l’emploi dans le secteur public, il n’en demeure pas moins que les statistiques nous interpellent sur les inégalités persistantes et sur l'accès encore faible des femmes aux postes de responsabilité », a-t-elle dit.
C’est dans ce sens qu’ONU femmes (entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes) entretient des partenariats stratégiques avec les institutions nationales de nombreux pays de la région, notamment en Egypte, Jordanie, Tunisie et au Maroc, a soutenu Leila Rhiwi, notant que l’enjeu actuel est d’opérationnaliser les dispositions constitutionnelles et législatives, de mettre en œuvre ce qui est prévu par les textes et de saisir cette opportunité.
Organisée par le ministère de la fonction publique et de la Modernisation de l’administration, en collaboration avec Bureau multi-pays d’ONU femmes pour le Maghreb, cette troisième session de formation ambitionne de renforcer les capacités des femmes pour qu'elles occupent des postes de responsabilité dans les pays de la région MENA, notamment en Jordanie, en Egypte, en Tunisie et au Maroc.