Raids meurtriers sur Gaza, et la guerre d’Israël contre le Liban qui s’annonce

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Une mère embrasse la petite main de son enfant et fait ses adieux à son corps. L’enfant a été tué à la suite d'un bombardement israélien à al-Maghazi dans le centre de la bande de Gaza, à la morgue de l'hôpital des Martyrs d'Aqsa à Deir el-Balah le 25 juin 2024 dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le Hamas. (Photo Bashar TALEB / AFP)

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L'armée israélienne a mené de nouveaux bombardements meurtriers dans la bande de Gaza et livré des combats à Rafah, à l'heure où les Etats-Unis ont averti Israël qu'une guerre contre le Hezbollah libanais pourrait provoquer un conflit régional.

Dans le nord du territoire palestinien dévasté par près de neuf mois de guerre, la défense civile locale a déclaré que trois enfants et une femme avaient été tués tôt le matin dans une frappe israélienne ciblant une habitation à Beit Lahia. Des tirs de chars ont été signalés dans la ville de Gaza.

Selon des témoins, des combats ont opposé des soldats israéliens aux combattants palestiniens dans l'ouest de Rafah (sud).

Mais le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a affirmé que les bombardements israéliens étaient moins intenses mercredi. "Seules quelques zones ont été ciblées et le reste des secteurs du territoire sont calmes" pour le moment.

"Tous les scénarios possibles" 

Même si les échanges de tirs auraient baissé d'intensité ces derniers jours, une escalade la semaine dernière des attaques transfrontalières et de la rhétorique belliqueuse entre Israël et le Hezbollah font craindre une nouvelle guerre.

"Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient", a averti le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, en recevant mardi son homologue israélien Yoav Gallant au Pentagone.

"Nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles" pour démontrer sa cdétermination, a dit M. Gallant.

Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah qui exerce une influence prépondérante au Liban, a averti qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, au lendemain d'une annonce de l'armée israélienne selon laquelle "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".

Quatre jours plus tard, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que la phase "intense" des combats touchait à sa fin dans la bande de Gaza, affirmant qu'ensuite, Israël pourrait "redéployer certaines forces vers le nord", à la frontière avec le Liban où il menace d’une guerre totale.

"Il semble qu'Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse", a accusé le président turc Recep Tayyip Erdogan mercredi.

Parlant de "situation imprévisible", le Canada a appelé ses ressortissants à quitter au plus vite le Liban.

"Déraciner le Hamas" 

La guerre d’extermination des Palestiniens à Gaza a fait jusqu'à présent 37.658 morts, pour l’essentiel des civils dont plus de 30.000 enfants et femmes. Mais ces chiffres restent partiels et ne rendent pas compte de l’ampleur véritable des massacres. Maintenant que la parole commence à se libérer, des experts considèrent, en appliquant des techniques faibles de projections, le véritable nombre des tués dépasse les cent mille, sachant que les chiffres déclarés par Hamas ne tiennent compte que des morts identifiés, alors qu’au moins 12. 000 disparus sont déclarés et que les morts sous le décombres n’ont pas encore été recensés.

En annonçant que la phase "intense" des combats contre le Hamas notamment à Rafah était "sur le point de se terminer", Benjamin Netanyahu a réaffirmé que la guerre se poursuivre.

L'objectif serait "de récupérer les otages" et de "déraciner le régime du Hamas", prétend-il pour justifier une guerre de colonisation qui cherche à déraciner les Palestiniens et à les spolier de leur terre.

Niveau de faim catastrophique

Au 9e mois de la guerre, l'armée israélienne maintient le siège de quelque 2,4 millions d'habitants dans le petit territoire palestinien, où existe un "risque élevé et soutenu" de famine selon un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se base les agences de l'ONU.

D'après ce rapport, 495.000 personnes souffrent toujours de la faim à un niveau "catastrophique".

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), "tous les jours 10 enfants qui perdent une ou deux jambes en moyenne (à Gaza). Dix par jour, ça veut dire environ 2.000 enfants après plus de 260 jours de cette guerre brutale".

Les travailleurs humanitaires ne sont pas épargnés par la guerre. Médecins sans Frontières ont affirmé sur X que l'un de leurs membres, Fadi al-Wadiya, avait été "tué ainsi que cinq autres personnes, dont trois enfants, dans une attaque à Gaza-ville alors qu'il se rendait à vélo à son travail".

L'armée a confirmé avoir éliminé Fadi al-Wadiya, en le présentant comme un "agent important" du Jihad islamique, groupe palestinien qui combat aux côtés du Hamas.

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