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Sénégal: l'opposition brave l’interdiction et maintient ses manifestations les 29 et 30 mars
Le président Macky Sall avait demandé mercredi dernier au gouvernement de prendre "toutes les mesures idoines" pour "préserver les acquis démocratiques et l'ordre public"
Dakar - L'opposition sénégalaise a annoncé mardi qu'elle maintenait des manifestations prévues mercredi et jeudi à Dakar et qui ont été interdites par les autorités, avant le procès pour ''diffamation" de l'opposant Ousmane Sonko.
La coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue wolof) a appelé mardi les citoyens sénégalais à se joindre à une marche pacifique prévue mercredi après-midi à Dakar, à la veille du procès de l'opposant Ousmane Sonko, poursuivi par le ministre du Tourisme et des Loisirs Mame Mbaye Niang, pour "diffamation, injures et faux".
« Nous appelons tous les citoyens à se joindre à nous pour une marche pacifique pour défendre nos droits et exprimer notre colère contre les arrestations illégales présumées perpétrées par les autorités », a déclaré la coalition dans un communiqué.
Le préfet de Dakar a interdit lundi par arrêtés les manifestations de mercredi et jeudi prévues dans la capitale, en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public" et "entrave à la libre circulation des personnes et des biens" .
En prévision d'éventuels troubles suite à ces manifestations, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars.
Pour sa part, la justice a annoncé mardi avoir arrêté des membres d'un groupe qui visait à "semer le chaos et l'insurrection" dans le pays pour empêcher le procès prévu jeudi à Dakar de Sonko.
Les membres du "commando" envisageaient de "tuer" des personnalités de l'Etat, des membres de la magistrature, des personnalités religieuses et des professionnels des médias, a révélé le procureur général de la République, Ibrahima Bakhoum, lors d'un point de presse tenu à Dakar.
Les investigations ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a expliqué M. Bakhoum.
Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manœuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, a ajouté le procureur général.
Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef à Bignona".
Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.
Le président Macky Sall avait demandé mercredi dernier au gouvernement de prendre "toutes les mesures idoines" pour "préserver les acquis démocratiques et l'ordre public", après des troubles survenus dans le pays, liés au procès de l'opposant Ousmane Sonko.