Vientiane (Laos) - Les efforts de construction communautaire au sein de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) face aux enjeux régionaux et mondiaux seront au centre des débats lors du sommet du bloc asiatique qui a débuté mercredi à Vientiane, la capitale du Laos.

Sous le thème "ASEAN : Renforcer la connectivité et la résilience", le sommet, qui se poursuit jusqu’à vendredi, réunit non seulement les pays membres de l’ASEAN, mais aussi des puissances mondiales telles que la Chine et les États-Unis.

Les dirigeants sud-est asiatiques devront examiner les efforts de construction communautaire de l’ASEAN et explorer les moyens de stimuler la croissance au sein du bloc, notamment dans les domaines émergents des économies numériques et vertes.

L’ASEAN, "comme d’autres régions du monde, continue de faire face à de nombreux défis, notamment des difficultés économiques et financières persistantes", soutient la présidence laotienne de cette édition, mettant en avant les enjeux liés aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles et aux questions de sécurité "traditionnelles et non traditionnelles".

Cependant, le sommet devra faire face à des défis de taille. La situation en Birmanie et les tensions en mer de Chine méridionale figurent parmi les questions les plus épineuses, sans oublier les tensions au Moyen-Orient et la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Bien que les progrès concrets sur ces questions pressantes risquent d’être limités, le pouvoir fédérateur de l’ASEAN, qui repose sur les principes de non-ingérence et de consensus, devra jouer un rôle central dans l’avancement des objectifs d’intégration économique de l’organisation dans un contexte mondial de plus en plus polarisé, estiment les observateurs.

La présidence laotienne aura donc la délicate tâche de naviguer entre ces sujets sensibles tout en maintenant l’unité du groupe, notamment lors des échanges prévus avec les représentants des partenaires traditionnels du bloc, tels que le Premier ministre chinois Li Qiang, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"Le renforcement de la connectivité et de la résilience" de l’ASEAN revêt "une importance capitale" pour "saisir les opportunités et relever efficacement les défis actuels et émergents", souligne la présidence laotienne sur son site officiel.

Une série de rencontres importantes aura lieu à cet effet, y compris le 27e Sommet ASEAN Plus Trois, le 19e Sommet de l’Asie de l’Est, ainsi que des sommets bilatéraux avec, entre autres, la Chine, l’Inde, le Japon, les États-Unis et l’Australie.

Créée en Thaïlande en 1967, l’ASEAN compte dix États membres, à savoir l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande, la Birmanie et Brunei.