Coronavirus : L’État ne peut renouveler tous les efforts sociaux consentis

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Face à la pandémie du coronavirus, l’action des autorités marocaines a été, à juste titre, saluée. Sur le plan sanitaire, les mesures préventives et le confinement ont été très vite mis en place, ce qui a sûrement ralenti la propagation du virus et permis que les chiffres restent maitrisés, comparativement aux autres pays. Le Maroc a aussi pu rapidement se doter en masques et en respirateurs grâce à l’appareil industriel local, ce que de grands pays européens n’ont pas réussi à ce jour.

Sur le plan économique, le soutien à l’entreprise, aux salariés ayant perdu leur emploi et aux familles nécessiteuses a permis d’éviter la catastrophe d’une destruction massive de secteurs entiers et de centaines de milliers d’emplois. Ces faits sont incontestables et les résultats sont chiffrables, palpables.

Mais l’échéance de juin se rapproche. L’effort de l’État ne peut aller au-delà, avec la même force, la même intensité. La CNSS ne peut continuer à se substituer aux entreprises, sans mettre son propre équilibre financier en danger. Malgré l’endettement, le fonds de soutien, l’État ne peut renouveler tous les efforts consentis, pour maintenir sous respiration artificielle des secteurs entiers, répondre aux besoins minimums de cinq millions de familles. C’est tout simplement impossible !

L’urgence économique s’impose. La baisse tendancielle de la propagation du virus la facilite.

Nous savons tous que la remise en état de marche de la machine économique ne sera pas chose aisée, surtout qu’il faudra continuer à respecter la distanciation sociale, et pas seulement, puisque d’autres restrictions seront certainement mises en place pour faire en sorte que la propagation de la pandémie ne reprenne pas. Mais il faudra s’y mettre le plus tôt possible si l’on veut éviter que la casse ne soit généralisée.

Il y a des dossiers qui sont aujourd’hui cruciaux. La RAM et l’ONDA sont totalement à l’arrêt, or ils dépendent largement du contexte international, l’ouverture de ce secteur ne peut être une décision nationale. Mais quand le transport aérien reprendra, nous ne pouvons laisser la compagnie nationale face à la concurrence, en mauvaise situation financière, car il s’agit de défendre ses parts de marché, y compris sur le plan domestique.

L’urgence économique s’impose. La baisse tendancielle de la propagation du virus la facilite. Mais nous aurons collectivement à inventer d’autres modes de fonctionnement. Le consommateur doit soutenir le produit national, l’Administration, bien que privée d’une grande partie de ses ressources, doit se montrer facilitatrice et le gouvernement doit accélérer les réformes en cours et les entrepreneurs faire preuve de confiance dans l’avenir.

C’est un challenge encore plus difficile que celui, relevé, de l’urgence sanitaire et il nécessite l’engagement des forces vives de la Nation.

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