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SAHARA MAROCAIN AU CONSEIL DE SÉCURITÉ, LE 16 AVRIL - Par Mustapha SEHIMI
L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, et la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, à Pretoria, le mercredi 31 janvier. Le mandat de M. De Mistura pose problème : il appelle un recadrage. Il faut qu’il sorte de l'ambigüité qui l'accompagne et qu'il reste dans " les clous" des principes et des processus consacrés par le Conseil de sécurité.
Jeudi 4 avril courant, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, s'est entretenu à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. Le communiqué officiel publié par ce département précise que cet entretien s'est déroulé dans "une atmosphère empreinte de franchise et un esprit positif et constructif".
Le ministre a rappelé à cette occasion les constantes de la position du Royaume sur la question nationale, à savoir: le format de négociation avec les quatre parties dans le cadre des tables rondes; l'exclusion de toute solution en dehors de l'Initiative marocaine d'avril 2007; enfin, du "sérieux", les milices armées du mouvement séparatiste violant pratiquement quotidiennement le cessez-le - feu.
Deux exposés
Ce déplacement de l'émissaire onusien s'inscrit dans un agenda qui est une réunion d'information à huis clos du Conseil de sécurité, dans une semaine, le 16 avril. Les quinze membres de cette haute instance de 1'Organisation mondiale vont prendre connaissance de deux exposés, le premier de Staffan de Mistura et le second du Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU et chef de la Minurso, le Russe Alexander Ivanko. La résolution 2703 du Conseil de sécurité, en date du 30 octobre 2023, avait prévu dans son point 11, ces deux exposés" dans les six mois sur l'état d'avancement des négociations tenues sous les auspices des Nations-Unies, l'application de la résolution, présente l'évaluation des opérations de la Minurso et les mesures prises pour surmonter les difficultés rencontrées".
Binôme d’hostilité
A Rabat, jeudi dernier, M. De Mistura n'a pas bénéficié d'une disposition d'esprit très favorable de la part de M. Bourita : tant s'en faut. Il a été ainsi fait référence expressément à de la "franchise" - dans le vocabulaire diplomatique, le terme est fort... Nul doute que le ministre a interpellé son interlocuteur onusien sur le sens de son déplacement en Afrique du Sud, le 31 janvier dernier, et son entretien avec la ministre des Affaires étrangères de ce pays, Naledi Pandor. Est-ce là un acte de défiance au Maroc de la part de l'émissaire onusien ? En tout état de cause, le Maroc ne saurait laisser ce pays hostile instrumentaliser la question nationale sur le terrain de manœuvres diplomatiques. Une énième opération de Pretoria à laquelle s'est prêté cet émissaire de l'ONU et qui a été dénoncée par M. Bourita, lors d'une conférence de presse à Rabat, le 6 février dernier. L'Afrique du Sud est et reste un adversaire du Royaume et ce depuis des décennies: à l'ONU, à l'UA aussi où elle s'était opposée à la réadmission du Maroc en janvier 2017, ailleurs enfin où elle forme un binôme avec l'Algérie. Elle ne propose rien de bien constructif... C'est le mandat confié à M. De Mistura qui reste, par bien des aspects désormais, problématique. Il est un facilitateur, devant œuvrer à nouer et à consolider le dialogue entre les quatre parties. Il doit veiller strictement à observer une neutralité et ne pas en sortir comme l'avait fait l'un de ses prédécesseurs, Christopher Ross. Qu'avait-il à parler avec la ministre sud africaine des Affaires étrangères et à effectuer un déplacement spécial à cet effet ? Il aurait dû se cantonner à par poursuivre sa méthode des années 2022 et 2023. Avec de nombreux déplacements dans des capitales européennes. Il a également contacté, dans ce même registre, le "Groupe des amis du Sahara occidental "( États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Espagne") à la fin mars 2023 A chacun de ces pays, il a expliqué le sens de son initiative : "Discuter des enseignements tirés du processus politique, approfondir l'examen des positions, et continuer à chercher des formules mutuellement acceptables pour faire avancer le processus politique.
Le mois dernier, le 11 mars, M. de Mistura s'est rendu à Moscou pour y rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov. Ce pays sétait absetenu lors du vote de la résolution 2703 en octobre dernier. Que pouvait-il donc attendre de bien nouveau de ce pays ? Le 22 mars, il s'est rendu à Londres, pour être reçu par Lord Tarik Ahmed, ministre des Affaires étrangères d'un pays qui, lui, soutient les résolutions de la haute instance onusienne.
Alors ? Comment se présente la prochaine réunion de celle-ci le 16 avril prochain. L'Algérie est membre non permanent ; ses positions sont connues et n'impriment pas. La tension dans la région n'a pas baissé : radicalisation de ce pays voisin de l'est, la tentative d'isoler le Maroc avec une initiative maghrébine récusée par la Libye et la Mauritanie, la multiplication des violations du cessez-le-feu par les milices séparatistes, etc... Tous ces paramètres seront évoqués lors la réunion du Conseil de sécurité lesquels sont marqués du sceau de l'impasse par suite de l'obstruction de l'Algérie et de son proxy séparatiste. Le mandat de M. De Mistura pose problème : il appelle un recadrage. Il faut qu’il sorte de l'ambigüité qui l'accompagne et qu'il reste dans " les clous" des principes et des processus consacrés par le Conseil de sécurité.