Des ouvrages sur l’art de l’Aïta présentés à Casablanca

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Anthologie des Chikhates et Chioukhs de l’Aïta, un ouvrage de référence qui valorise un patrimoine culturel d’une grande richesse avec au menu les contributions de plus de 200 artistes

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Casablanca - Alessandra Ciucci, Hassan Najmi et Brahim El Mazned ont présenté jeudi à Casablanca leurs ouvrages sur l’art de l’Aïta, en marge du festival de l’Aïta Marsaouia qui débarque du 25 au 27 juillet dans la capitale économique du Royaume après les étapes de Settat et Oualidia.

Il s’agit du livre "Le chant de l’Aïta: Poésie orale et musique traditionnelle au Maroc" (Edition Toubkal) du poète, romancier et essayiste Hassan Najmi dans lequel il tente de remonter aux origines de ce genre musical majeur dans la culture populaire marocaine.

Richement documenté, cet essai littéraire est une invitation à la découverte des spécificités de l’Aïta et aussi un plaidoyer en faveur de sa réhabilitation ainsi que sa préservation contre l’oubli.

Lors de cette rencontre-signature, l’ancien président de l’Union des écrivains du Maroc (UEM) a indiqué que son essai retrace l’histoire de l’Aïta dont les origines remontent au 18ème siècle, tout en exposant ses différents styles qui reflètent les spécificités de chaque région du Maroc à savoir l’Aïta Jeblia, El Gharbaouia, Zaâria, El Mellalia, Haouzia, Al Filalia, Chiadmia, Al Abdia et Marsaouia.

Il a souligné que l’ouvrage donne un éclairage sur les caractéristiques de chaque style de l’Aïta, sur les registres poétique et musical ainsi que sur le plan de l’interprétation, tout en évoquant les contributions d’artistes emblématiques en faveur de la préservation de l’authenticité ainsi que la perpétuation de cet art qui célèbre des personnages et des événements marquants dans l’histoire du Maroc.

Le chercheur Brahim El Mazned a présenté son "Anthologie des Chikhates et Chioukhs de l’Aïta", un ouvrage constitué d’un copieux livret bilingue (Arabe-Français) et d’un coffret qui comprend des CD audio enregistrés par 29 formations musicales de tout le Maroc.

Un ouvrage de référence qui valorise un patrimoine culturel d’une grande richesse avec au menu les contributions de plus de 200 artistes de l’Aïta.

Autre livre présenté, celui de la chercheuse italienne Alessandra Ciucci, "Les voix de l’Aïta: la femme, la culture et la pratique musicale traditionnelle au Maroc" (Edition La Croisée des chemins).

Traduit par Noureddine Zitouni, ce livre rend hommage aux voix emblématiques du chant et de l’art de l’Aïta, contient un total de six études scientifiques qui apportent un éclairage sur la femme et la musique, la libération de l’art de l’Aïta du discours orientaliste, la compagne dans l’Aïta Hassbaouiya, les musiciennes professionnelles au Maroc et d’autres thèmes portant sur cet art mêlant subtilement et mélodieusement le verbe, la poésie et le rythme.

L’ouvrage illustré par un album documentaire, cherche à contribuer à la conservation et la promotion de l’Aïta, et à révéler l’impact de son intégration, en tant que partie intégrante du patrimoine marocain, sur la chanson marocaine et ses artistes.

Dans leur analyse des ouvrages présentés, des critiques littéraires et des chercheurs ont mis en lumière les grands moments qui ont marqué l’émergence et le rayonnement de l’Aïta, plaidant d’une même voix pour sa préservation contre le déclin et l’oubli.

Dans une déclaration à la MAP, Hafida Khouyi, Directrice régionale de la culture à Casablanca-Settat, a souligné que la présentation de cette série d’ouvrages s’inscrit dans le cadre de la programmation de la 1ère édition du festival de l’Aïta Marsaouia organisé à la fois à Casablanca, Settat et Oualidia.

Elle a aussi mis en avant l’importance des ouvrages présentés dans la préservation de cet art séculaire qui est l’Aïta.

La rencontre a vu également l’inauguration d’une exposition "Mémoire de l’Aïta" qui présente tout ce qui concerne ce riche patrimoine de la musique populaire, entre autres, des instruments, des accessoires, des habits, des photographies ou encore des enregistrements.

Cette première édition du festival de l’Aïta Marsaouia est organisée depuis le 12 juillet par la région de Casablanca-Settat et le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en partenariat avec la commune de Casablanca, d’abord à la station balnéaire Oualidia, ensuite à Settat et enfin à Casablanca.

Cet événement qui se prolonge jusqu’au 27 juillet s’inscrit dans le cadre de la diversification de l’offre culturelle dans la région de Casablanca-Settat, conformément au Plan de développement régional 2022-2027 dans son volet relatif à l’animation culturelle.

La programmation comprend des concerts donnés par les stars de la chanson populaire, des projections de films ainsi que des débats, outre des hommages notamment celui réservé à la chanteuse populaire Douna pour ses contributions dans les années 60 et 70.

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