National
Le droit international creuse le sillon d’une solution au conflit du Sahara marocain… par l’autonomie – Par Talaa Saoud al-Atlassi

L’autonomie est une forme d’autodétermination, et repose donc sur la légitimité internationale qui a permis à la communauté internationale, influente et élargie, d’en parler avec clarté pour le Sahara marocain.
Dans une conjoncture diplomatique inédite, l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara se consolide comme l’unique voie vers une solution durable. Alors que le monde s’accorde sur l’urgence d’un règlement, , la légitimité du Royaume se renforce et le consensus international s’aligne progressivement autour d’un scénario devenu incontournable, écrit Talaa Saoud al-Atlassi.
La paix par la force de la raison
Si la commémoration des 50 ans de la Marche verte de novembre 1975 n’annonce pas encore officiellement la fin de la contestation algérienne autour du Sahara marocain — comme l’a espéré l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale —, elle pourrait bien marquer l’enclenchement effectif d’un processus de règlement. Le Conseil de sécurité, d’ici fin octobre, pourrait donner l’orientation définitive.
Les signes d’un déblocage se sont multipliés ces dernières années, s’accélérant ces derniers mois, et s’intensifiant ces dernières semaines. L’initiative d’autonomie proposée par le Maroc en 2007, sous l’impulsion sage et audacieuse du Roi Mohammed VI, s’est enracinée comme la solution politique la plus viable, après dix-huit ans de diplomatie patiente, crédible et réaliste.
Inspiré du principe « si tu veux la paix, prépare la guerre », le Maroc a renforcé son positionnement stratégique e’ puissance régionale en progrès économique, social, militaire et diplomatique. L’initiative d’autonomie, en tant que forme reconnue d’autodétermination, repose sur la légitimité internationale et vise à bâtir un avenir partagé fondé sur la fraternité plutôt que sur l’hostilité.
Un soutien mondial en expansion
L’autonomie est une forme d’autodétermination, et repose donc sur la légitimité internationale. Ce n’est pas seulement ce fondement qui a permis à la communauté internationale, influente et élargie, d’en parler avec clarté, tant sur le fond que dans les termes mêmes de son contenu. Cette initiative pacifique et active a bénéficié des vents favorables de la conjoncture internationale pour être portée, en plus du positionnement stratégique du Maroc, dans le sens des mutations géopolitiques mondiales en cours. Ainsi, ce qui circule désormais dans les couloirs diplomatiques et médiatiques, c’est bien l’idée d’un « règlement du conflit sur la base de l’autonomie, sans plus tarder ».
L’urgence d’une solution est au cœur des préoccupations internationales. Cette urgence, portée dès l’origine par le président américain Donald Trump, relayée son secrétaire d’État, est devenue une exigence globale, qui a atteint le Conseil de sécurité à l’occasion du prochain briefing du représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura.
Elle a également été évoquée, dans une autre forme, par le ministre français des Affaires étrangères, la précisant la seule voie de sortie, et cela dans des délais rapprochés.
Le Royaume-Uni, détenteur d’un droit de veto au Conseil de sécurité, semble de son côté prêt à rejoindre ses deux partenaires américain et français dans leur alignement sur la légitimité nationale marocaine et sur l’initiative pacifique proposée par Rabat. Il y est prédisposé par sa volonté habituelle d’harmonisation avec la position américaine, par ses intérêts économiques prometteurs avec le Maroc, et par le manque d’attrait de l’option algérienne dans l’ensemble de ses partenariats.
La Chine, autre acteur de poids au Conseil de sécurité, vote depuis ces dernières années en faveur des résolutions onusiennes relatives au conflit du Sahara, bien que rédigées par les États-Unis. Elle est donc prête à évoluer vers un soutien explicite à la proposition marocaine, fondée sur sa légitimité nationale et historique. Elle partage avec le Maroc une culture politique de souveraineté nationale unifiée, dont la question de Taïwan est un exemple parlant. À cela s’ajoutent des échanges commerciaux florissants et promis à un bel avenir entre Pékin et Rabat.
La fin de la contestation algérienne ?
Quant à la Russie, le Maroc occupe une place particulière dans ses relations extérieures, marquées par une histoire sans heurts et un avenir prometteur dans des domaines comme la pêche, le tourisme, les minerais et la coopération politique. Le Royaume a toujours évité de sacrifier l’indépendance de ses décisions politiques dans les grandes rivalités internationales. Par ailleurs, la Russie voit aujourd’hui son champ de tensions avec l’Algérie s’étendre dans la région du Sahel et en Libye, ce qui pourrait renforcer son intérêt stratégique pour le Maroc — non pas contre Alger, mais dans une logique d’équilibre qui l’empêcherait d’entraver une résolution du Conseil de sécurité imposant l’autonomie comme solution au conflit du Sahara marocain. La Russie agit selon ses intérêts nationaux, ce que l’Algérie semble ignorer — au détriment de ceux de Moscou, mais aussi des siens propres
La fin de la contestation algérienne de la marocanité du Sahara est désormais un point prioritaire à l’ordre du jour de la communauté internationale. Même si cela exige encore quelques mois supplémentaires de souffrance pour les habitants des camps de Tindouf — une souffrance qui dure depuis un demi-siècle —, et que le Maroc a tenté de l’atténuer à travers des programmes de visites entre familles sahraouies à Tindouf et à Laâyoune, et par son initiative d’autonomie : une solution historique, réaliste, pacifique et durable, qui n’est plus aujourd’hui une simple proposition marocaine, mais une exigence mondiale et urgente, face à un conflit artificiel qui s’éternise et dont l’état du monde ne peut plus supporter le poids.