Rabat-Paris : vers un nouveau cadre sécuritaire et migratoire renforcé

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Pour rappel, la France avait divisé par deux le nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser le royaume à reprendre plus de ses ressortissants expulsés par les autorités françaises, entraînant de fortes crispations diplomatiques.

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Par Quid avec MAP et AFP

En visite éclair à Rabat, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a rencontré son homologue marocain Abdelouafi Laftit pour consolider les avancées en matière de coopération sécuritaire et migratoire. Ce déplacement s’inscrit dans le sillage du réchauffement diplomatique entre les deux pays, après la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara.

Une visite sous le signe du renouveau diplomatique

Arrivé dimanche soir à Rabat, Bruno Retailleau n’a passé que quelques heures dans la capitale marocaine. L’objectif : renforcer un partenariat désormais stratégique entre Paris et Rabat, notamment sur les questions de migration, de sécurité et de lutte contre le crime organisé.

Depuis la reconnaissance, à l’été 2024, par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara, les relations entre les deux pays se sont nettement apaisées. La rencontre entre Retailleau et Laftit fait suite à celle d’octobre dernier, lors de la visite du président Emmanuel Macron au Maroc.

L'enjeu des réadmissions et des laissez-passer consulaires

Au cœur des échanges entre les deux ministres figurent les mécanismes de réadmission des ressortissants marocains en situation irrégulière en France. Un dossier sensible, longtemps source de tensions, en raison du blocage des laissez-passer consulaires.

Retailleau a annoncé vouloir « consolider les avancées obtenues » dans ce domaine, en accélérant les procédures de délivrance et en augmentant les volumes de réadmissions. Une étape cruciale pour dépasser les crispations diplomatiques liées à la réduction drastique, en 2021-2022, du nombre de visas accordés aux Marocains.

Pour rappel, la France avait divisé par deux le nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser le royaume à reprendre plus de ses ressortissants expulsés par les autorités françaises, entraînant de fortes crispations diplomatiques qui ont compliqué les relations alors déjà tendue en raison de la question du Sahara dont Rabat avait fait son prisme pour toute relation avec ses partenaires.

Vers un nouveau cadre global de partenariat

Selon la MAP, le ministre marocain de l’Intérieur a proposé l’élaboration d’un nouveau cadre global de coopération, passant par une révision des accords bilatéraux existants. L’objectif : doter la relation Maroc-France d’un instrument plus cohérent et ambitieux, à la hauteur des défis communs.

Cette volonté s’inscrit dans une dynamique de renforcement durable, fondée sur la confiance, la coordination étroite et une vision partagée des priorités stratégiques en matière de migration et de sécurité.

Une coopération sécuritaire ‘’exemplaire’’

Les deux ministres ont salué les résultats probants obtenus grâce à la coopération sécuritaire entre les deux pays. Grâce à un échange constant d’informations et une coordination opérationnelle, plusieurs réseaux terroristes et criminels ont été démantelés.

M. Laftit a mis en avant l’approche marocaine de la gouvernance migratoire, à la fois holistique et humaniste, en ligne avec les orientations royales. Il a également souligné l’importance du Groupe Migratoire Mixte Permanent Maroc–France comme mécanisme central pour le traitement fluide des enjeux migratoires.

Une coopération élargie à d’autres domaines

Outre les volets sécuritaire et migratoire, les deux ministres se sont accordés sur la nécessité d’élargir leur coopération à la protection civile et à la gestion des grands événements. Une orientation qui confirme la volonté des deux pays d’inscrire leur partenariat dans une perspective globale, tournée vers l’anticipation, la résilience et la gouvernance partagée.

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