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Ressources hydriques : les barrages marocains frôlent les 50 % de remplissage, un répit seulement

L’amélioration des réserves permet au Maroc de passer d’un stress hydrique aigu à un stress modéré
Alors que le Maroc connaît une embellie hydrique grâce aux récentes pluies et chutes de neige, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a annoncé un taux de remplissage des barrages de 49,44 %, un niveau inégalé depuis plusieurs années. Si la situation s’améliore, le gouvernement appelle toutefois à maintenir les efforts de rationalisation.
Un niveau de remplissage inédit depuis des années
Devant la Chambre des conseillers, mardi 15 avril, Nizar Baraka a révélé que les réserves en eau des barrages ont atteint 6,61 milliards de m³, avec 280 millions de m³ supplémentaires issus des nouveaux ouvrages depuis 2022. Depuis septembre dernier, les apports cumulés en eaux de pluie et de fonte neigeuse s’élèvent à 3,785 milliards de m³. Le bassin de Sebou, avec 1,16 milliard de m³, et celui du Loukkos (448 millions), figurent parmi les plus alimentés.
Cette amélioration permet au Maroc de passer d’un stress hydrique aigu à un stress modéré. Le ministre a indiqué que l’approvisionnement en eau potable est garanti pour au moins un an et demi, à l’exception de certaines provinces du Sud. Les besoins agricoles en irrigation pourront également être partiellement satisfaits.
Dessalement, interconnexions et autoroute de l’eau : les grands chantiers en cours
Baraka a souligné les avancées en matière de dessalement, avec une capacité dépassant désormais les 300 millions de m³ grâce à l’ONEE et au groupe OCP. Safi est désormais alimentée à 100 % en eau dessalée. Des interconnexions régionales, comme entre Sebou et Bouregreg, sécurisent également l’alimentation en eau des grandes villes, notamment Casablanca, Marrakech et Al Haouz, jusqu’en mai 2026.
Autre projet phare : l’autoroute de l’eau entre Oued Laou, Loukkos et Oum Errbia, dont les études techniques devraient être finalisées d’ici juin.
Enfin, le ministre a annoncé que la capacité de traitement des eaux usées atteindra 100 millions de m³ d’ici 2027, et 350 millions à l’horizon 2035, pour leur réutilisation dans les espaces verts et installations sportives.