Sahara : la dynamique internationale de reconnaissance de la souveraineté marocaine s’accélère – Par Hassan Zakaria

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Rencontre entre Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, et son homologue marocain Nasser Bourita, le 15 avril 2025, à Paris

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Portée par la détermination du Roi Mohammed VI, la question du Sahara marocain connaît une évolution décisive sur la scène internationale. Ce mois d’avril 2025 particulièrement marque une consolidation des positions de Rabat sur ce dossier. Soutien croissant au plan d’autonomie, réaffirmation claire des positions des États Unis et de la France, émancipation stratégique du Maroc face au calendrier onusien, Hassan Zakariaa revient sur les grands traits de la cuvée 2025. 

Par Hassan Zakariaa

Une impulsion royale pour des avancées historiques

Depuis plusieurs années, la diplomatie marocaine, refondée sur de nouveau paradigmes par le Roi Mohammed VI, connaît un tournant stratégique dans le traitement du dossier du Sahara. Le Royaume ne s’est plus contenté de défendre une position historique ; mais a impulsé un agenda diplomatique proactif, structuré autour de la légitimité de son plan d’autonomie formellement présenté à la communauté internationale.

Le mois d’avril, autrefois considéré comme délicat en raison des échéances du Conseil de sécurité des Nations unies, est aujourd’hui transformé en moment d’initiative diplomatique. Cette transformation illustre la capacité du Maroc à devancer les dynamiques et à faire valoir ses intérêts à l’échelle internationale.

Le soutien international au plan d’autonomie : une lame de fond

Contestée à son lancement par nombre d’acteurs nationaux incapables de saisir qu’elle conciliait le Maroc avec ce qu’il est – fédéral-, et l’inscrivait le Maroc dans le sens de l’histoire et également de son histoire, le plan d’autonomie s’est imposé comme la porte par laquelle passent toutes les reconnaissances de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, désormais ancrée dans une dynamique internationale en constante consolidation. Des progrès concrets ont été enregistrés, notamment en Europe, où plusieurs pays confirment leur appui à l’Initiative marocaine d’autonomie comme solution politique « sérieuse, crédible et réaliste ».

La France, partenaire historique du Royaume avec lequel les relations n’ont pas toujours été faciles, particulièrement sur ce dossier, a non seulement maintenu sa position, malgré les pressions régionales, mais l’a même renforcée. Celle-ci a été exprimé dans une lettre adressée au Roi Mohammed VI le 30 juillet 2024, par le président Emmanuel Macron où il déclarait que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Il aurait pu aussi pu ajouter le passé également, mais retenons que cette position qu’Alger a tout fait pour la modifier, a été réitérée à Rabat lors de la signature de la Déclaration sur le Partenariat d’exception renforcé entre les deux pays, le 28 octobre 2024.

Et de nouveau, le communiqué du Quai d’Orsay publié à l’issue de la rencontre entre Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, et son homologue marocain Nasser Bourita, le 15 avril 2025, à Paris, vient renforcer cette position ‘’intangible’’ de la France. Paris y qualifie le plan d’autonomie marocain de « seule base » pour parvenir à une solution politique durable.

Un soutien européen élargi

Au-delà de la France, le Maroc, les racines bien ancrées en Afrique, parvient à sensibiliser des pays issus de contextes politiques et géographiques variés. L’Estonie, en Europe du Nord, et la Hongrie, en Europe centrale, ont exprimé un soutien renforcé à la souveraineté du Royaume. Ce glissement progressif d’un soutien classique à un alignement structurel européen montre que la diplomatie marocaine a su mobiliser des arguments solides, tant juridiques que géopolitiques, pour convaincre de la pertinence de sa solution.

Cette tendance reflète un consensus international croissant en faveur de l’approche marocaine, à un moment où le conflit du Sahara nécessite une solution politique fondée sur le réalisme et le compromis.

Moment diplomatique stratégique et désinformation algérienne

La visite du ministre Nasser Bourita à Paris est tombée, comme à point nommé, dans un contexte diplomatique particulier, marqué par le briefing de Staffan De Mistura au Conseil de sécurité de l’ONU, dans sa session d’avril, sur la question du Sahara. Le Maroc saisit ainsi l’occasion de reprendre l’initiative, conforter ses positions et réaffirmer sa souveraineté face aux tentatives d’intoxication médiatique orchestrées par l’Algérie et ses proxys.

Après avoir tout fait pour infléchir le soutien américain, Alger a cherché à exploiter la visite précédente de Barrot en Algérie pour insinuer un hypothétique rétropédalage de Paris. Or, la position française s’est au contraire affirmée avec force, balayant toute tentative de manipulation, sachant que l’annonce de cette position intervient également à un moment où la France préside le Conseil de sécurité pour le mois d’avril 2025, conférant à ses déclarations une portée supplémentaire.

Une diplomatie marocaine détachée du rythme onusien

A Rabat on en n’est que plus déterminés. L’un des faits les plus marquants est pour la diplomatie marocaine sa capacité à se détacher du calendrier onusien, longtemps considéré comme un carcan contraignant. Le Maroc n’attend plus les échéances du Conseil de sécurité pour faire entendre sa voix, mais travaille en amont pour inscrire ses priorités dans le temps long.

Cette émancipation permet de créer une dynamique favorable, où l’initiative marocaine n’est plus perçue comme une réponse, une réaction pour par pallier l’urgence quand le feu mais comme une norme autour de laquelle, sans arrogance, les alliances se structurent.

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