Pandémie
Covid: Le virus Delta fait repartir les contaminations en Europe
Un soignant transporte une malade du Covid-19 dans un hôpital à l'extérieur de Moscou, le 30 juin 2021
Au moment où l'Europe lance son pass sanitaire dans l'espoir de relancer le tourisme, l'OMS a annoncé jeudi que le coronavirus progressait de nouveau sur le continent et mis en garde contre un risque de nouvelle vague de la pandémie portée par le variant Delta.
En Asie, le Bangladesh est soumis depuis jeudi à un confinement et des restrictions sont annoncées pour samedi en Indonésie, face à une forte vague d'infections.
Alors que plusieurs pays d'Europe semblaient voir le bout du tunnel et levaient progressivement leurs restrictions, la branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué jeudi que le nombre de cas de Covid-19 avait augmenté de 10% la semaine dernière dans la région, qui compte 53 territoires, "en raison de l'augmentation des brassages, des voyages, des rassemblements et de l'assouplissement des restrictions sociales".
Hans Kluge, le directeur de l'OMS Europe, a fait état "d'une situation qui évolue rapidement" face à "un nouveau variant préoccupant - le variant Delta - et dans une région où, malgré les efforts considérables des États membres, des millions de personnes ne sont toujours pas vaccinées".
"Il y aura une nouvelle vague dans la région européenne, sauf si nous restons disciplinés", a-t-il prévenu.
L'OMS Europe s'attend à ce que le variant Delta du coronavirus, repéré initialement en Inde et particulièrement contagieux, devienne "dominant" d'ici août sur le continent.
Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a de son côté averti jeudi que le variant Delta représenterait dès ce mois-ci "70% à 80%" des infections dans son pays, insistant une nouvelle fois sur la nécessité de se faire vacciner.
L'Agence européenne des médicaments (EMA) a cependant apporté une note rassurante, en annonçant que deux doses de vaccin semblaient protéger contre le variant Delta.
L'OMS a par ailleurs recommandé que les villes-hôtes des derniers matches de l'Euro de football assurent un meilleur suivi de la circulation des spectacteurs, y compris avant leur arrivée et après leur départ du stade.
"Nous avons besoin de regarder bien au-delà des stades eux-mêmes", a souligné Catherine Smallwood, une responsable de la branche européenne de l'OMS, interrogée sur les recommandations face à la hausse des cas à Londres et Saint-Pétersbourg.
La capitale britannique doit accueillir les demi-finales et la finale du tournoi la semaine prochaine, et la deuxième ville russe sera le théâtre vendredi du quart de finale entre la Suisse et l'Espagne.
En Russie, où l'épidémie connaît une flambée avec le variant Delta, le gouvernement a recensé jeudi un nouveau pic de 672 décès dus au Covid-19 en 24 heures.
La capitale Moscou, principal foyer de l'épidémie en Russie, et Saint-Pétersbourg ont enregistré respectivement 108 et 115 nouveaux morts, des niveaux toujours proches de leurs propres records établis en début de semaine.
Ces inquiétudes pour l'Europe s'expriment alors qu'un "pass sanitaire", désormais indispensable pour voyager dans 33 pays du continent, entre en vigueur jeudi pour les voyageurs dans l'Union européenne.
L'UE espère ainsi relancer le tourisme, malgré des campagnes de vaccination inégales et la menace du variant Delta, alors que cette industrie a été mise à mal par la pandémie. Selon l'ONU, l'effondrement du tourisme international pourrait entraîner une perte de plus de 4.000 milliards de dollars pour le PIB mondial sur 2020 et 2021.
En Thaïlande, pays qui tente comme l'UE de relancer son industrie du tourisme exsangue, les premiers voyageurs internationaux ont atterri jeudi matin sur l'île de Phuket, malgré une troisième vague épidémique dans le royaume.
De grands espoirs ont été placés dans ce que le gouvernement a baptisé le "bac à sable de Phuket", un modèle qui permet à des voyageurs complètement vaccinés de séjourner sur place sans passer par une quarantaine.