Pandémie
Face au virus, Biden célèbre une victoire, pas la fin de la guerre
Les spectateurs se rassemblent dimanche auprès du Lincoln Memorial, à Washington, pour attendre les feux d'artifice de la fête nationale américaine.
Le président américain Joe Biden a célébré dimanche lors de la fête nationale une Amérique qui a "pris le dessus" sur le Covid-19, tout en appelant ses compatriotes à se faire vacciner contre un virus qui n'a pas encore été "vaincu".
Le 4 juillet, qui commémore la déclaration d'indépendance de 1776, "est une célébration particulière cette année, car nous sortons d'une année sombre", a-t-il dit devant un millier d'invités, à la Maison Blanche.
Le président américain pose dimanche avec ses invités à la Maison Blanche, à l'occasion de la fête nationale américaine
Dans une allocution courte et combative, le président a assuré : "Nous n'avons jamais été aussi proches de déclarer notre indépendance face au virus". Sans pour autant reconnaitre que sans le volontarisme vaccinal de son prédécesseur, Donald Trump, qui tablait sur le vaccin pour se faire réélire, même cette bataille n’aurait pas été gagné.
Joe Biden a invité des soignants, des soldats et d'autres travailleurs dits "essentiels" à partager un barbecue, et à admirer les traditionnels feux d'artifice.
"Le Covid-19 n'a pas encore été vaincu", a toutefois averti Joe Biden, alors que la circulation rapide du variant delta et le faible taux de vaccination dans certaines régions inquiètent les experts.
Se faire vacciner est dans ces conditions "l'action la plus patriotique qui soit", a-t-il dit dans un discours qui a aussi célébré la tonitruante reprise économique américaine.
Pendant que le président parlait, de nombreuses personnes se pressaient déjà tout au long du "Mall", la célèbre esplanade du centre de Washington, pour être aux premières loges des feux d'artifice.
Pour retrouver des proches ou prendre l'air, près de 50 millions d'Américains se sont échappés pour ce week-end prolongé, à peine moins qu'en 2019, selon l'association américaine des automobilistes (AAA).
Des réjouissances on ne peut plus classiques, mais inimaginables pendant l'été 2020.
Il y a un an, pandémie oblige, Joe Biden faisait campagne pour la présidentielle par vidéo, depuis son sous-sol. Dans tous les Etats-Unis, les parades et les fanfares avaient été réduites à la portion congrue.
Le pays était aussi traversé par des manifestations géantes contre le racisme, suscitées par la mort de l'Afro-Américain George Floyd le 25 mai 2020.
"Inquiets"
Avec plus de 33 millions de cas et 600.000 morts, les Etats-Unis ont payé le plus lourd tribut, mais la campagne de vaccination a effectivement fait chuter le nombre d'hospitalisations et de décès ces derniers mois.
Les réticences des plus jeunes, des conservateurs et d'une partie de la minorité noire face aux vaccins empêchent toutefois de tourner définitivement la page.
Sur le plan symbolique, ils ont fait échouer l'objectif de Joe Biden pour le 4-Juillet, à savoir une première dose administrée à 70% de la population adulte.
Plus grave, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 ne baisse plus depuis la mi-juin, au moment où le variant Delta, très contagieux, représente 35% des cas.
Inégalités
Mais ce n'est pas seulement sur le plan sanitaire que la Maison Blanche redoute l'émergence d'inégalités.
Si la croissance économique est explosive, et les chiffres de l'emploi très bons, grâce à un pharaonique plan de relance mis sur les rails par Joe Biden, le tableau a ses zones d'ombre.
Il manque toujours 6,8 millions d'emplois comparé à février 2020, et les minorités noires et hispaniques restent davantage touchées par le chômage.
Joe Biden espère que l'adoption d'un autre plan gigantesque - de modernisation des infrastructures - dope un peu plus l'emploi. Malgré l'annonce d'un accord de principe avec des républicains pour une enveloppe de 1.200 milliards de dollars, son adoption au Congrès reste cependant incertaine.
Car, depuis le début de son mandat, le président se débat avec une opposition intransigeante, aiguillonnée par un Donald Trump toujours très influent.
Le président démocrate, qui se veut l'homme du rassemblement, de la réconciliation d'un pays traversé de multiples fractures, ne pouvait manquer l'occasion de la fête nationale pour lancer un appel à l'unité.
"Nous sommes les Etats-Unis d'Amérique. Et il n'y a rien que nous ne puissions faire, si nous le faisons ensemble", a-t-il déclamé.