Pandémie
Fermer les écoles en temps de Covid ? Seulement en dernier recours, dit l'OMS
A l'entrée d'une école à Lahore, au Pakistan, le 18 janvier 2021 lors de la réouverture des lycées
Le débat sur l'ouverture ou non des écoles fait rage en temps de Covid-19 et il est attisé par l'apparition de variants du nouveau coronavirus dont on connaît mal encore l'effet sur les enfants. L'OMS, elle, continue de recommander de faire le maximum pour éviter les fermetures massives.
Voici les conclusions principales de l'Organisation mondiale de la santé dans un chapitre de son rapport épidémiologique hebdomadaire publié mercredi et consacré aux leçons tirées d'un an de pandémie dans l'enseignement.
Quand fermer les écoles ?
"Les fermetures d'écoles doivent être un dernier recours, elles doivent être temporaires et seulement à un niveau local dans les zones de transmission intense" du virus, souligne l'OMS, à l'unisson de l'Unesco ou l'Unicef, au regard de l'impact sur les écoliers, en particulier les plus démunis ou les plus vulnérables et fragiles.
De plus, "plusieurs études ont montré que la réouverture des écoles n'avait pas correspondu à des hausses significatives de transmission dans la communauté ou à des pics d'infection".
"Les preuves de l'utilité de fermer les écoles pour réduire la transmission au sein de la communauté sont mitigées", note l'agence, tout en soulignant que la découverte à la fin de l'année de nouveaux variants plus contagieux "exige plus d'analyses par sexe et par âge pour mesurer si et comment l'impact de ces nouveaux variants sur les enfants pourrait différer" de celui de la souche originelle.
"Si on trouve que les enfants sont plus touchés, les mesures de santé publique pourraient devoir être ajustées", recommande l'OMS.
Les écoles sont-elles des foyers d'infection ?
"Les écoles ne s'avèrent pas être des foyers de super propagation sauf dans quelques cas où les mesures de protection n'ont pas été bien mises en oeuvre", note l'OMS.
Pour elle, le taux de transmission dans la communauté se reflète à l'école. "Quand la transmission dans la communauté est faible et que les mesures de prévention appropriées sont prises, il est peu probable que les enfants et les écoles soient en pointe dans la transmission", note l'agence.
Mais à l'inverse quand les infections augmentent "comme c'est le cas ces trois derniers mois, les mesures de prévention et de protection sont cruciales pour prévenir la transmission".
Les écoles doivent aussi participer très activement aux mesures de détection précoce et de limitation de la propagation (tests, avertissement des cas contacts et mises en quarantaine), qui font partie de l'arsenal recommandé par l'agence onusienne pour tenter de juguler la pandémie.
L'OMS note, que pour l'ensemble des cas de Covid déclarés en 2020, les moins de 18 ans représentent 8% des cas alors qu'ils sont 29% de la population mondiale, que les enfants de moins de 10 ans "sont moins susceptibles et moins infectieux que des enfants plus âgés". Elle cite une étude norvégienne montrant un "très faible" taux de transmission d'enfant à enfant et d'enfant à adulte dans les écoles accueillant des 5-13 ans et prenant des mesures sanitaires adéquates.
Les adolescents de 16-18 ans transmettent le virus aussi souvent que les adultes, selon l'agence.
Quels risques pour les enseignants ?
L'OMS s’appuie sur une étude menée au Royaume-Uni qui montre que "le personnel des écoles court un risque moindre à l'école quand on fait la comparaison avec la population adulte en général".
Une autre étude faite aux Etats-Unis auprès de 57.000 employés de crèches "montre qu'il n'y a pas de risque accru d'infection pour les employés".
Quelles mesures pour juguler les infections ?
Pour se protéger, l'OMS demande aux écoles de s'assurer d'avoir une bonne ventilation et des pratiques d'hygiène (lavage des mains et nettoyage des surfaces).
L'OMS recommande le port du masque: les enfants de 12 ans et plus "devraient porter un masque au même titre que les adultes" tandis que les enseignants et le personnel scolaire "devraient porter un masque quand ils ne peuvent pas être assurés de se trouver à au moins 1 mètre de distance dans les zones à fort taux de transmission".
La distanciation physique doit être assurée par exemple en limitant le nombre d'élèves par classe, en évitant de mélanger les classes ou encore en faisant des rotations.
Des mesures plus contraignantes peuvent s'avérer nécessaires pour les écoliers plus âgés et en particulier les adolescents.