Pandémie
La pandémie inquiète en Amérique, l'Europe menacée d'une nouvelle vague
La pandémie de Covid-19 inquiète aux Etats-Unis et en Amérique latine et menace de repartir en Europe, où les habitants sont appelés à rester vigilants. Le Texas, un des premiers Etats américains à avoir rouvert son économie, a suspendu le processus et ordonné vendredi la fermeture des bars, rapidement imité par la Floride, un Etat connu pour l'intensité de sa vie nocturne, qui a interdit la vente d'alcool dans les bars.
Aux Etats-Unis, les contagions progressent dans 30 des 50 Etats, notamment dans les plus grands et peuplés du Sud et de l'Ouest, la Californie, le Texas et la Floride. A tel point que les responsables locaux et fédéraux envisagent de nouvelles mesures pour endiguer la propagation de l'épidémie, après deux mois d'un déconfinement jugé trop permissif.
"Il est clair que l'augmentation du nombre de cas est largement due à certains types d'activités, notamment aux Texans qui se rassemblent dans les bars", a indiqué le gouverneur du Texas Greg Abbott.
"Réveille-toi l'Amérique. Ce qui se passe dans le pays n'est pas une deuxième vague, c'est toujours la première vague", a tweeté Andrew Cuomo, le gouverneur de New York.
En Floride, les jeunes touchés
En Floride, le nombre d'infections a explosé en juin après la fin du confinement. Et la maladie touche surtout les jeunes: l'âge moyen des personnes infectées est de 33 ans, contre 65 il y a deux mois.
"J'ai 25 ans, je ne pense pas que j'ai besoin de m'inquiéter. J'ai déjà vécu des trucs plus compliqués. Je viens du Bronx, tu vois ce que je veux dire. Si j'ai survécu à ça, je peux survivre à tout", fanfaronne Mike Oliveira en buvant une vodka à minuit face à la mer.
Signe de l'inquiétude que suscite la progression de l'épidémie, la cellule de crise présidentielle sur le virus fera une conférence de presse à la Maison Blanche, vendredi à 16H30 GMT pour la première fois depuis fin avril.
"Les gens ne comprennent pas le sens d'exponentiel, cela signifie que si on part de 7.000 cas aujourd'hui au Texas, on pourrait en avoir 14.000 dans quatre jours. On est très en retard", dit Barry Bloom, professeur de santé publique à Harvard.
Jeudi à 20H00 GMT, les Etats-Unis comptaient plus de 37.000 nouveaux cas et 692 décès supplémentaires en 24 heures, selon le Centre de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
Au total, la pandémie a fait au moins 487.274 morts dans le monde, depuis que la Chine a annoncé les premiers cas en décembre, selon un bilan de l'AFP vendredi. La barre des dix millions de cas devrait être franchie la semaine prochaine, selon l'OMS.
30 milliards de dollars pour la recherche
Pour mettre au point les tests, vaccins et traitements, l'OMS a évalué vendredi à plus de 30 milliards de dollars les fonds nécessaires, à la veille d'une conférence des donateurs. A ce jour, 3,4 milliards de dollars ont été promis.
Samedi se tiendra aussi un grand concert virtuel: des mégastars comme Shakira, Coldplay, Usher ou Justin Bieber se mobiliseront pour soutenir la collecte de dons dans la recherche médicale contre le Covid-19.
Après les Etats-Unis (122.238 décès pour 2.398.491 cas), c'est le Brésil qui a subi le plus de décès (54.971). Le Mexique a déploré jeudi plus de 25.000 mort du virus pour 127 millions d'habitants.
En Europe, les habitants sont tentés de tourner la page de la pandémie après des semaines de confinement strict, même si l'OMS s'inquiète d'une accélération de la contamination dans onze pays du continent, plutôt à l'Est, qui pourrait "pousser les systèmes de santé au bord du gouffre une fois de plus".
Preuve de cette menace persistante, l'Ukraine a enregistré 1.109 cas de nouveau coronavirus vendredi, un record, les contagions s'accélérant depuis la levée des restrictions le 11 mai. Une "vague grave" selon les autorités qui préparent de nouveaux hôpitaux.
Alors que les Etats européens tentent de ranimer des économies exsangues sans relancer l'épidémie, l'aéroport parisien d'Orly a salué le décollage d'un premier vol en trois mois, arrosé par les canons à eau des pompiers lors d'une cérémonie dite de "water salute".
Plages britanniques bondées
Au Royaume-Uni, le gouvernement a appelé les Britanniques à la prudence, menaçant de fermer les plages où des milliers de personnes se sont rassemblées ces derniers jours alors qu'une vague de chaleur traverse l'Europe.
Des heurts sont survenus deux nuits de suite quand la police est intervenue pour disperser des fêtes dans les rues de Londres. 22 policiers ont été blessés mercredi soir à Brixton.
Des milliers de supporters de Liverpool ont également bravé les recommandations sanitaires pour fêter le premier titre de champion d'Angleterre du club depuis 30 ans jeudi soir.
A Singapour, le relâchement a coûté cher à quatre Britanniques, qui ont perdu leur permis de travail pour avoir fait une tournée des bars en plein confinement.
Signe que la pandémie est là pour durer, la phase finale de Coupe Davis de tennis, prévue en novembre, est reportée à novembre 2021.
Mais nouvelle rassurante, une étude européenne a montré que les décès dus au Covid-19 étaient extrêmement rares chez les enfants, ne survenant que dans moins de 1% des cas, car la maladie reste chez eux bénigne.