L’indécision est la mère de tous les reculs

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Nous avons besoin d’une vision globale pour inscrire les réformes nécessaires, éclairer les perspectives d’avenir, parce que l’exécutif, pare au plus pressé et manque parfois de cohérence.

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La situation est critique. La crise du Coronavirus a mis à mal l’économie mondiale, a fragilisé les structures sociales, asphyxié les entreprises. L’on sait désormais qu’il faudra des années pour avoir un rebond significatif, pour que les États retrouvent une crédibilité financière et puissent entamer la réduction de leur endettement colossal.

Le Maroc n’est pas en dehors de ce contexte mondial. L’effort, remarquable de l’Etat ne peut pas perdurer. Mais en plus, toutes nos fragilités sont mises à nu. C’est donc le temps d’une action globale pour apporter les solutions susceptibles de restaurer la confiance.

Au lieu de cela, nous proposons la réflexion. On repart dans les conjectures pour un tour.

Nous avons besoin d’une vision globale pour inscrire les réformes nécessaires, éclairer les perspectives d’avenir, parce que l’exécutif, pare au plus pressé et manque parfois de cohérence. Mais nous avons les moyens, les outils institutionnels pour le faire, sans ajouter une couche à la millefeuille. Le conseil économique et social a cette vocation et a la capacité de remplir cette mission. La Banque Centrale et le HCP sont dans la réflexion permanente, les projections chiffrées. Toutes ces institutions sont indépendantes et ne peuvent être soupçonnées de calcul politique.

D’autres peuvent s’y ajouter. Le Centre Marocain de conjoncture livre des travaux sérieux depuis des décennies, on peut aussi penser à la confédération patronale, qui devrait mettre sous le boisseau son éternel cahier revendicatif et proposer une vision de l’articulation du public et de son rôle économique avec le privé, mais aussi une vision de son rôle dans le social.

Au lieu de cela nous assistons à des reculs extraordinaires. L’IER et feu Benzekri nous avaient permis de clore le dossier des atteintes aux droits de l’homme. On offre la possibilité à des voix, aussi « crédibles » soient-elles, ne représentant qu’elles-mêmes, pour remettre le dossier sur la table, niant toutes les avancées réalisées.

Cette manière de procéder porte un vrai danger, celui de l’inaction, de l’attentisme, alors que la crise exige une réaction immédiate, pour que, une fois l’aspect sanitaire maîtrisé, l’économie soit dans les meilleures dispositions pour redécoller.

L’autre danger c’est l’optimisme béat. Croire que ce n’est qu’une question de temps, c’est s’endormir. L’enjeu réel c’est de limiter la profondeur de la crise et de préparer l’avenir. Ce n’est pas une équation simple, mais il n’y a pas de choix. Le reste n’est que palabre.

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