La confiance dans les vaccins cruciale pour stopper le Covid-19

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La méfiance du public envers l'immunisation pourrait rendre inutile le plus efficace des vaccins, avertit la responsable de la division immunisation de l'OMS

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Quid avec AFP

Au moment où les bonnes nouvelles sur un vaccin contre le Covid-19 apportent une bouffée d'optimisme, la méfiance du public envers l'immunisation pourrait rendre inutile le plus efficace des produits, avertit la responsable de la division immunisation de l'OMS.

"Un vaccin qui reste dans un congélateur ou un réfrigérateur ou sur une étagère et n'est pas utilisé ne fait rien pour enrayer cette pandémie", a expliqué vendredi Katherine O'Brien à l'AFP dans un entretien par visioconférence.

Au Maroc, quelque 10 millions de doses du vaccin anti-Covid-19 seront disponibles, dans une première étape. L’annonce a été faite suite à réunion solennelle au Cabinet Royal sous la présidence du Roi Mohammed VI consacrée à la stratégie de vaccination. La campagne de vaccination anti-Covid-19 ciblera en premier le personnel de la santé, de la sûreté nationale et des autorités locales, car ils sont en première ligne de lutte contre la pandémie, alors que la deuxième phase vise les personnes qui ont un certain âge et/ou qui ont des pathologies ou des maladies chroniques. Mais travaillés, comme partout ailleurs par une campagne mondiale de doute et de mise ne garde, l’opinion publique sera l’objet d’une stratégie de communication pour bien convaincre la population, qui plus est demandeuse, des bienfondés du vaccin. Très positionné sur ce terrain, le Royaume du Maroc ne sera pas un consommateur passif du vaccin, mais en sera un fabricant et un exportateur.

Lundi, l'Américain Pfizer et l'Allemand BioNTech, porté par les médias occidentaux qui laissent peu de place au concurrent chinois, ont annoncé que leur vaccin était efficace à 90%, selon des résultats préliminaires de leur vaccin testé en phase III sur plus de 40.000 personnes.

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Graphiques montrant la confiance dans les vaccins par pays par régions du monde

Même préliminaires et qui n’ont fait la démonstration de leurs ambitions, ces résultats sont pour la professeure O'Brien, porte-parole de l’OMS, étaient "extrêmement importants" et elle a dit espérer que les données de plusieurs autres vaccins, eux aussi en dernière phase de tests humains, suivraient bientôt.

Si les données complètes montrent que "un ou plusieurs de ces vaccins sont très, très efficaces ce serait une bonne nouvelle pour doter notre boîte à outils d'un nouvel instrument contre la pandémie", a-t-elle souligné.

Mais, elle est profondément inquiète de la désinformation et des théories du complot qui font croître les rangs des anti-vaccin, alors que la pandémie est loin d'être maîtrisée et qu'elle a déjà fait près de 1,3 million de morts.

Il faut accroître "la confiance dans le fait que l'OMS ne fera aucune concession sur la sûreté ou l'efficacité des vaccins qu'elle évalue".

Gigantesque défi logistique 

Le docteur O'Brien a reconnu qu'il restait un certain nombre d'inconnues importantes concernant les candidats vaccins, comme la durée de protection qu'ils pourront offrir et peut-être tout aussi important la grande question : "cela change-t-il la probabilité que vous puissiez transmettre (la maladie) à quelqu'un d’autre ?".

L'OMS table sur l'arrivée de ces vaccins dans les mois qui viennent mais se prépare sans attendre au gigantesque défi logistique que représente l’inoculation de milliards de personnes aussi vite que possible.

En attendant l'OMS a mis au point des recommandations pour donner les premiers vaccins à ceux qui en ont le plus besoin.

"L'objectif est que chaque pays soit en mesure de vacciner 20% de sa population d'ici à la fin 2021, ce qui contribuerait réellement à répondre aux besoins du personnel de santé et des populations les plus prioritaires, puis, comme l'offre va continuer de s'accroître, nous nous attendons à recevoir beaucoup plus de doses en 2022", explique Katherine O'Brien.

L'accès dépendra aussi de la capacité à fabriquer les vaccins en quantités astronomiques, à les conditionner, les transporter parfois en les maintenant congelés à de très basses températures et ensuite à trouver le personnel suffisant pour les injecter.

"Un vaccin très efficace, sûr et pouvant être fabriqué n'a de valeur pour la santé publique que s'il parvient effectivement aux personnes qu'il doit protéger et s'il est largement utilisé par les populations. C'est le prochain défi qui nous attend", a-t-elle estimé.

"J'ai entendu récemment une analogie selon laquelle faire la démonstration de l'efficacité et de la sécurité (d'un vaccin) est comme établir un camp de base au pied de l'Everest.

"Mais en réalité, pour arriver à un réel impact des vaccins, c'est au niveau de sa distribution que cela se joue et cela veut dire escalader l'Everest", a souligné Katherine O'Brien.

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