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Académie du Royaume à l’heure du Japon et de ses relations avec les pays africains
Rabat - Le Japon attache de l'importance à la promotion des relations entre les pays africains et les partenaires de développement, a indiqué, mardi à Rabat, Mme Maungo Tiny Mooki, consultante en management et communication, Maungo Tiny Mooki.
Intervenant lors d'un panel de la 3è séquence de la 46è session de l'Académie du Royaume du Maroc consacrée au Japon, Mme Tiny Mooki a relevé qu'en matière de coopération internationale, le Japon a mis en place une politique axée sur les efforts visant à hisser le haut niveau du dialogue politique entre les leaders africains et les partenaires de développement par le biais notamment de la Tokyo International Conference on African Development (TICAD).
Par ailleurs, cette consultante botswanaise a fait savoir que le Japon s'est positionné comme "un des bailleurs de fonds important pour l’Afrique". Elle a cité comme exemple de la coopération japonaise, la réalisation du pont ferroviaire et routier de Kazungula, reliant la ville zambienne de Kazungula et son homologue éponyme du Botswana. Ce projet a été financé par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et la Banque africaine de développement (BAD), a-t-elle précisé.
De son côté, Mme Reiko Hayashi, directrice du département de la recherche et de la coopération internationales de l’Institut national de Recherche sur la Population et la Sécurité Sociale (IPSS), a indiqué que le Japon souffre d'un "vieillissement démographique" provoqué par la baisse de taux de fécondité et l’augmentation de l'espérance de vie.
En effet, le vieillissement de la population conjugué à la baisse de la natalité commence à se faire sentir sur la société qui évite d'opter pour la solution de la migration afin de combler la "pénurie" démographique, a-t-elle fait observer.
En ce qui concerne la migration internationale, 2% de la population sont des étrangers, a indiqué Mme Hayashi, qui relève une tendance à la hausse dans ce domaine. Ainsi, des politiques en matière de migration internationale et de promotion du tourisme ont été lancés notamment à travers la signature d’accords bilatéraux, a-t-elle ajouté.
Les travaux de la troisième séquence de la 46-ème session de l'Académie du Royaume du Maroc s'articulent autour de quatre sessions qui abordent, sur deux jours, d'une multitude de sujets, notamment "La modernité et l'importance du Japon dans le monde contemporain", "La position du pays entre les pays du Moyen-Orient et d'Asie de l'Est", et "les politiques du Japon après la seconde guerre mondiale".
L'Académie du Royaume du Maroc tient en mois de décembre courant sa 46-ème session, qui se déroule en trois temps sous le thème: "L'Asie, comme horizon de pensée: Expériences de modernisation et de développement à travers trois séquences la Chine, l'Inde et le Japon".
La première séquence de cette session s'est tenue les 9 et 10 décembre avec comme thème la Chine, alors que la deuxième séquence (11 et 12 décembre) a été consacrée à l'Inde.
La place de l'enseignant est "supérieure à celle du père" en termes d'éducation et d'enseignement
L’enseignant occupe une place "supérieure à celle du père" en termes d'éducation et d'enseignement, a estimé, mardi à Rabat, Mme Rahma Bourqia, membre de l’Académie du Royaume du Maroc, lors de la 4è séance de la 46è session de l'Académie du Royaume, relative au savoir et à l’éducation.
S'exprimant à cette occasion, Mme Bourqia a mis en avant l’expérience aboutie et inégalée de certains pays asiatiques en terme d’éducation et d’enseignement reflétant le "miracle asiatique", ajoutant que l’éducation asiatique est une "pépinière" pour l’indépendance, l’autonomie et l’esprit critique des étudiants.
Dans ce sens, Mme Bourqia a pris, à titre d’exemple, le système éducatif japonais qui repose sur la consécration des rituels du travail commun permettant d’organiser la vie scolaire, notamment par la manière de s’asseoir et de saluer le maître qui pousse l’élève à prendre conscience de l’importance de la discipline, de l’engagement et du rapport de déférence entre l’apprenant et l’enseignant.
"Dans la plupart des pays, les systèmes éducatifs sont confrontés à des questions sur l'efficacité de leurs performances, dans le cadre d'une mondialisation caractérisée par la dominance de la concurrence dans la recherche des systèmes d'éducation et de formation à se hisser au niveau international", a-t-elle fait observer.
Pour sa part, le vice-président de l’université de Tokyo, Haneda Masashi, a relevé l’importance de la langue comme objet de recherche dans l’enseignement supérieur au sein des universités japonaises, en la définissant comme étant un outil sophistiqué et un élément d’identification fort pour chaque pays.
M. Masashi a, en outre, souligné que l’anglais est devenu une langue internationale commune avec la poussée de la mondialisation et l’essor de la technologie, permettant aux différents pays de communiquer partiellement.
Chaque langue a son propre système de pensée et ses propres caractéristiques cognitives qui entravent la traduction des conclusions des recherches scientifiques mot par mot, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, le professeur de droit international comparé, Shoji Matsumoto, a précisé que le droit peut régler les réformes et vice-versa, afin de susciter la croissance, soulignant que sans réglementation, la mise en œuvre de la réforme va dépendre des émotions humaines.
"Après un long isolement volontaire, le Japon a adopté une politique rationnelle dans sa renaissance actuelle, lui permettant d’assimiler les fruits de la science et de la technologie disponibles dans les pays occidentaux développés", a indiqué Massoud Daher, professeur à la faculté des sciences humaines de l’université libanaise.
Selon lui, les réformes de l'empereur Meiji ont eu un impact important sur l'interaction du peuple japonais avec les cultures des autres peuples en ne se contentant pas seulement de transmettre les expériences des autres, mais en les adoptant jusqu'à ce qu'ils soient au vif de la personnalité du Japonais.
M. Matsumoto a fait savoir que l’autorité diffère d’une personne à l’autre, l’autoritarisme étant subjectif et individualiste basé principalement sur la compréhension et l’expérience de soi.
L'Académie du Royaume du Maroc tient en ce mois de décembre sa 46-ème session, qui se déroule en trois temps sous le thème: "L'Asie, comme horizon de pensée: Expériences de modernisation et de développement à travers trois séquences, la Chine, l'Inde et le Japon".
La première séquence de cette session s'est tenue les 9 et 10 décembre avec comme thème la Chine, alors que la deuxième séquence (11-12 décembre) a été consacrée à l'Inde.