société
Les puissances dominantes en Asie pendant 6 jours écoutées à l’Académie du Royaume
Le Maroc aujourd’hui entreprend un travail de réflexion profonde sur le processus d’accélération de son développement conforme à ses ambitions et dans le contexte des grandes transformations du monde actuel. Et c’est dans cet esprit que le Maroc est attentif aux différents modèles de développement et de modernisation où apparaissent et se distinguent les expériences des pays asiatiques.
Les puissances dominantes en Asie sont et seront, de toute évidence, la chine, l’inde et le japon, pays dont l’histoire, le parcours, les cultures et même les régimes politiques sont, bien entendu, différents.
Ces trois pays ont cependant réussi notamment :
- une parfaite symbiose entre tradition et modernité,
- un développement remarquable, aux plans économique, industriel et technologique,
- une gestion avisée et parfois ingénieuse de contradictions voire d’antagonismes internes, propres à chacun d’eux.
Dans le cadre de sa vision d’exploration de diverses zones du monde et dans le but de favoriser un dialogue enrichissant et constructif basé sur l’échange d’expériences à travers la contribution de personnalités éminentes, l’Académie du Royaume du Maroc a poursuivi cette approche, en consacrant sa 46 ème session au continent asiatique, sous le thème "L’ASIE comme horizon de pensée - Expériences de modernisation et de développement" à travers 3 séquences la Chine, l’Inde et le Japon.
En prélude à cette session, l’Académie du Royaume du Maroc avait organisé un cycle de conférences thématiques animées par d’éminentes personnalités.
Six jours durant, les travaux de cette session ont porté sur de riches débats, répartis en 12 séances de travail et près de 53 exposés présentés par des experts issus de 13 pays, couvrant les volets géopolitique et économique, en plus d’un regard approfondi sur les transformations culturelles et sociétales que connaissent ces 3 puissances.
La réflexion a porté sur différents secteurs d’activité : les réformes constitutionnelles, les alliances stratégiques, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de développement axées sur l'industrie et le commerce, la définition des priorités dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la planification urbaine et de l'environnement, la restructuration de la fonction publique. Une question transversale a interrogé la part des valeurs dites asiatiques, dans le processus de modernisation et de gestion des diversités religieuse, culturelle, ethnique et linguistique.
Cette session s’est déroulée en trois temps durant le mois de décembre 2019:
- La Chine : les 9 et 10 Décembre 2019,
- L’Inde : les 11 et 12 Décembre 2019,
- Le Japon : les 16 et 17 Décembre 2019.
Les thématiques variées de cette session ont porté notamment sur :
- La Chine et la Modernisation dans ses contextes historiques,
- La Chine et la Globalisation,
- La Chine et le Monde en Développement,
- L’Inde et la Modernisation,
- L’Inde et les défis économiques,
- L’Inde dans le contexte de la mondialisation,
- L’Inde : Histoire et Société,
- Le Japon et la Modernisation,
- Facteurs du développement économique au Japon,
- Les Valeurs de la Modernisation,
- Savoir et Education.
Pour Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, cette session constitue une rencontre exceptionnelle et un moment historique précieux, au regard des liens historiques et culturels qui lient le continent asiatique au Maroc. Il a souligné qu'en s'ouvrant sur des recherches et des études spécialisées et en accueillant des experts et des stratégistes d'Asie, d'Europe et d'Afrique, l'Académie du Royaume du Maroc cherche à échanger des expériences et à développer la recherche dans divers domaines de la connaissance et ce, dans un esprit de conscience de l'importance de la localisation géographique et stratégique du Maroc et de sa vocation en tant que passerelle entre les nations et les civilisations.
L'Asie, continent riche par sa diversité et source d'inspiration, regroupe en son sein, un large éventail de systèmes de gouvernance, de mécanismes de développement économique, de traditions, de religions, de ressources, de langues, de cultures et de compositions démographiques.
Il convient par ailleurs de noter que ces 3 pays ont chacun à un moment de leur histoire, mis l’accent sur l’éducation-formation avec comme corollaire, la recherche scientifique et le développement technologique.
Ils ont également promu le développement d’une classe moyenne capable de perpétuer un sentiment d’appartenance nationale, au détriment de l’appartenance ethnique, régionale ou à une caste.
Ainsi, ils peuvent constituer des modèles de développement dont plusieurs pays peuvent s’inspirer pour tracer leur propre chemin, vers un développement économique et social, harmonieux et inclusif.
Lors de la clôture de la séquence sur la chine, un hommage posthume a été également rendu à l'historien et chercheur Mohamed Benchrifa, membre de l’Académie du Royaume du Maroc, qui a consacré les plus belles années de sa vie à la recherche scientifique et à la publication des études arabes et andalouses.
Les travaux de la 46ème session de l’Académie du Royaume du Maroc, organisée sous le thème « L’Asie comme horizon de pensée - Expériences de modernisation et de développement (Chine – Inde – Japon) », ont pris fin avec une cérémonie marquée par l’hommage rendu au membre de l’Académie, M. Abdellatif Benabdeljlil qui a marqué de son empreinte tout le paysage de l’enseignement supérieur marocain.