Meufs : Etre une femme en 2019

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Publiée le 24 février 2019 sur Youtube, cette vidéo est encore plus intéressante que sa première version, « Etre une femme en 2018 ». En 2019, être une femme, c’est la libération de la parole, c’est la maturation de l’idée qu’on a de soi, c’est avoir une idée plus juste de soi 

A travers cette capsule, la réalisatrice, du haut de ses 25 ans, veut déconstruire l’image qu’on se fait de la femme. Elle filme des femmes de 25 à 35 ans, de plusieurs origines différentes, et nous propose d’assister à des discussions «  de meufs ». Le profil de la «  femme en 2019 » est dressé dans le cours des discussions, des  hésitations et des problématiques qu’elle esquisse. La femme comme on la voit dans les publicités, dans les films, s’est totalement évanouie face à cette présence, face à l’exigence d’être juste soi-même.

D’ailleurs, pour partager son souvenir de s’être égarée, de s’être éloignée de ce qui fait d’elle une belle personne, l’une des femmes du reportage évoque des séquelles, elle dit : « je me suis acceptée en tant que femme, à partir du moment où j’ai compris que ça passait vraiment pas par mes proportions physiques. Il y a des séquelles de ce qui ne me plaisait pas dans le passé, je précise- quand on est grands et qu’on n’est pas très contents d’être grands, on a tendance à se tenir vachement recroquevillés, et c’est quelque chose qui m’a value des douleurs au dos, des problèmes de posture, j’avais honte de ma grande taille de pieds, et je précise, je fais du 42 et je mettais du 39, donc je me faisais saigner les pieds pour pas qu’on voit que j’avais une grande pointure. Il y a des séquelles physiques, d’un complexe qui a pris des proportions bien trop importantes ».

Une autre jeune femme, sportive, évoque le fait que toutes les peurs d’une femme sont liées à la peur d’un autre homme : « Toutes les peurs que je nourris en tant que femme, elles sont tout le temps liées à la peur d’un autre homme en fait, ça fonctionne à chaque fois comme ça. Je ne rentre pas tard parce que j’ai peur de me faire agresser, je ne cours pas toute seule parce que j’ai peur de me faire agresser, pareil dans les transports : Je suis une fille, bon déjà, je suis assez masculine, mais même des fois quand il fait chaud t’as envie de mettre une petite jupe, mais j’ai pas envie parce que dans les transports j’ai pas envie de me faire emmerder, c’est vrai que c’est très souvent lié à l’homme en général ».

Une autre dit « depuis toute petite j’ai peur de me faire violer par exemple », et évoque le fait qu’il y a un vrai problème dans l’éducation des filles, on les éduque à fuir et pas à se défendre.

Le documentaire se termine par un mot touchant d’une jeune femme proche de la quarantaine : « Je suis libre parce que j’ai pas peur ».

Le ton est donné, en 2019 la femme a tellement de raisons de se sentir fragile, vulnérable, mais elle doit continuer à s’émanciper pour ne pas avoir peur, pour être libre.  

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