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PCNS : Célébrer le 8 mars c'est bien, privilégier l'action c'est encore mieux
Contre l'enracinement des normes culturelles qui endiguent la participation des femmes au marché du travail, la réponse la plus efficace est dans les cursus scolaires, dès la petite enfance
Rabat - Les politiques publiques doivent œuvrer pour la concrétisation du rôle de la femme en tant qu'acteur actif dans l'économie marocaine, souligne un article publié par le Policy Center for the New South (PCNS).
"La participation de la femme marocaine à l'activité économique demeure relativement faible et seules des politiques publiques les plaçant au centre de la réflexion peuvent changer la donne", relève cet article d'opinion, rédigé par l'économiste au PCNS, Youssef El Jai, sous le titre "Célébrer le 8 mars c'est bien, privilégier l'action c'est encore mieux : stimuler la participation économique de la femme marocaine".
À l'égard de l'enracinement des normes culturelles qui endiguent la participation des femmes au marché du travail, la réponse la plus efficace, estime M. El Jai, demeure l'incorporation à part entière des critères d'égalité des chances, d'émancipation de la femme et de l’importance de l'égalité femmes-hommes, dans les cursus scolaires, dès la petite enfance.
Ces changements s'opèrent souvent dans le temps long et leur prise en compte ne se fait qu'au bout d'une ou plusieurs générations, souligne l'économiste, relevant que cela reste une urgence ultime que les décideurs publics doivent prendre à bras le corps.
Et d'affirmer qu'à plus court terme, en tenant compte de la capacité de création d’emploi de l’économie marocaine, la démarche demeure compliquée et nécessitera la fixation d'objectifs et de points d'étape réalistes.
D'abord, la participation de la femme au marché du travail devrait augmenter avec la création des filets de sécurité nécessaires qui concourent à la baisse de son salaire de réserve, relève l'article, ajoutant que la généralisation de la protection sociale apporte une première pierre à l'édifice mais d'autres politiques publiques restent nécessaires, notamment la construction et la mise à niveau de crèches publiques.
Ensuite, le deuxième levier pour améliorer l’insertion des femmes sur le marché du travail passe par l’investissement privé, qui demeure moindre, au regard des besoins de l'économie marocaine, selon M. El Jai.
Par ailleurs, face à la multiplication des politiques actives de l'emploi et des programmes d'insertion professionnelle, il convient d'apporter une meilleure lisibilité des programmes pour réduire les effets d'asymétrie d'information entre l'offre et la demande de travail et améliorer le processus d'appariement, recommande l'économiste.
Aussi faudrait-il en faire, ajoute M. El Jai, des évaluations rigoureuses, pour mieux orienter la décision publique et avoir une idée claire des impacts engendrés et des coûts supportés par l’État, leur distribution n'étant pas uniforme.
M. El jai souligne, en outre, la mission de l'Etat de prendre l'initiative et de montrer l’exemple, en renforçant la représentativité des femmes au sein de toutes les instances publiques et en encourageant davantage leur participation à la chose publique.