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TRAVERS des nouveaux médias, QUELLES RISQUES POUR le Journalisme ?
Tanger - ? l??ge des r?seaux sociaux et des nouveaux m?dias, l?industrie du journalisme, telle qu?elle a ?t? con?ue il y a des d?cennies, est contrainte ? des transformations profondes qui alt?rent (ou am?liorent) profond?ment ses modes op?ratoires. Menacent-elles pour autant son existence. Tout d?pend de ce que l?on entend par journalisme et l?usage qu?on fait de ces transformations.
C?est ? cette ?norme probl?matique que la deuxi?me ?dition de la CyFy Africa qui a r?uni, trois jours durant, des experts, des officiels et des professionnels du journalisme venus d?une soixantaine de pays. Les discussions ont port? sur des points de vue divergents sur les dangers de la sph?re num?rique, notamment en rapport avec la propagation des discours de radicalisation et de la d?sinformation, mais aussi sur les opportunit?s qu?elle offre tant au niveau du commerce et de la communication, qu?? celui de l??ducation et du savoir.
Le journalisme dans sa d?clinaison traditionnelle est malmen?, mais?
Le constat ?tabli, dimanche dernier ? Tanger, par des professionnels du journalisme, du management et des nouvelles technologies r?unis dans le cadre d?un panel sur le journalisme ? l??ge des nouveaux m?dias, organis? en marge de la 2e conf?rence "CyFy Africa : Technologie, Innovation et Soci?t?", va dans le sens d?une menace que ferait planer ces nouveaux m?dias sur l?existence m?me du journalisme. C?est aller un peu vite en besogne.
Le journalisme, dans sa d?clinaison traditionnelle, est certes aujourd?hui malmen? par les nouveaux paradigmes impos?s par les r?seaux sociaux, qui semblent avoir op?r? un changement radical dans les mani?res de produire, de diffuser et de consommer des informations journalistiques, et ont ainsi pris le dessus notamment en mati?re d?informer le public, ont observ? les pan?listes.
Le m?tier est aussi grandement boulevers? par la course aux clics qui motive de plus en plus les nouveaux acteurs auto-proclam?s du journalisme, et qui tr?s souvent rel?gue des principes d?ontologiques, comme la pr?cision, la cr?dibilit? et m?me l?int?grit? du journaliste au dernier plan.
Les question qui d?coulent de ce constat tombe sous le sens et des r?ponses qu?on leur apporte d?pend l?avenir du journalisme?: comment se lib?rer des contraintes du web? Comment rester ?conomiquement ? flot sans se faire emporter par les nouveaux paradigmes du succ?s?? Quelle formule pour utiliser ? bon escient les horizons qu?offre Internet pour inverser la tendance ? la m?diocrit? qu?introduit l?apparition d?une nouvelle g?n?ration de journalistes improvis?s dans le traitement des ?v?nements et de l?information ? Faut-il revenir aux raisons d??tre de base du journalisme, dont l??ducation du public ?
Des inconv?nients, mais aussi beaucoup d?avantages
Nombre de panelistes ont relev? que l?un des avantages majeurs des m?dias traditionnels est d?abord la cr?dibilit?. Ce qui reste ? d?montrer, la presse dite traditionnelle n??tant pas elle-m?me ni totalement libre et ind?pendante, ni prot?g?e contre les diff?rentes manipulations dont elle est souvent, volontairement ou involontairement, l?objet. Pour que le journalisme pr?serve ses lettres de noblesses, il faudrait que face aux mar?es de fake news toujours plus envahissantes et plus audacieuses, les journalistes professionnels soient en mesure de s?affranchir des tutelles qu?elles soient mat?rielles ou id?ologiques et border la diffusion et le traitement de l?information avec un minimum d?objectivit? et d?impartialit?. Ce qui n?est pas acquis pour la presse dite traditionnelle, et l?est encore moins pour les nouveaux m?dias entrain?s par la revendication d??galitarisme des internautes qui donnent libre cours ? leurs fantasmes, mais aussi par les manipulateurs professionnels de toutes sortes?: gouvernements, publicitaires, services de renseignements et bien d?autres officines ou organisations mues par des int?r?ts pr?cis.
Bien s?r le flot intarissable des fake news est de nature ? pousser au pessimisme quant ? la capacit? des m?dias traditionnels, condamn?s par ailleurs ? ne plus l??tre, de pouvoir r?sister ? cette vague du n?importe quoi par n?importe qui. Un b?mol toutefois est ? apporter ? ce pessimisme?: les opinions publiques qui ont ?t? prises par surprise et de court par ce type de v?hicules de l?information et ses diff?rentes formes de d?sinformation et d?intoxication, de l?innocente ? la pr?m?dit?e, prend de plus en plus conscience de la n?cessit? d?y regarder ? deux fois avant de s?embarquer dans une mouvance de faux et d?usage de faux. La cr?dibilit? peut s?av?rer une arme efficace aux mains des journalistes de ces m?dias. "Si l?on arrive ? en faire le bon usage, ? exposer les contrev?rit?s v?hicul?es par les champions de la fake news, l?on aura une chance certaine de r?cup?rer une bonne partie du public".
Se lib?rer des clics
Ce faisant, il est tout autant n?cessaire de s?affranchir, dans la mesure de la raison, de la mentalit? exclusivement statistique selon laquelle le succ?s se mesure en clics, ont soutenu nombre de panelistes. Le journalisme doit et peut retrouver son r?le de base sans craindre une ruine certaine.
D?autres intervenants ont soulign? qu?au lieu de s?arcbouter sur "ce que le public veut", il convient de partir du postulat que le journalisme est un "bien public", et de s?int?resser ? ce qui est dans l?int?r?t du public, ce qui est de nature ? servir le bien commun, le bien-?tre g?n?ral et la s?curit? de tous les membres de la communaut?.
Dans la foul?e, il fait s?abstenir de jeter le b?b? avec l?eau du bain. Man?uvre d?ailleurs impossible. Les bienfaits d?Internet et des r?seaux sociaux sont l? et on ne peut plus s?en passer. C?est le sens de l?histoire. Toute la question reste de comment les utiliser et les mettre au service des m?dias traditionnels,