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A Agadir, le bain de jouvence du Chef du gouvernement
A travers les jeunes de son parti, c’est aux Marocains que Aziz Akhannouch s’adresse pour, selon l’expression de son entourage, un bilan préliminaire de l’action gouvernementale que rien n’a épargnée, ni le climat, ni la conjoncture internationale et son flot d’indicateurs alarmants et d’angoisses, ni bien entendu ses adversaires
Pour célébrer une année de gouvernement, il n’y a pas mieux pour le Chef du gouvernement qu’Agadir. Il n’est pas seulement dans sa région et son fief dont il préside les destinées en sa qualité de président du Conseil municipal, mais aussi dans un lieu de souvenirs et de sa rampe de lancement.
C’est de là que juste après le congrès du RNI qui l’a élu en 2016 à sa tête, il a pris son envol avec l’objectif déclaré de remporter les législatives de 2021 et de sortir les islamistes de la chefferie du gouvernement. Raison amplement suffisante, si on l’additionne aux dures tractations auxquelles il a soumis le PJD, cinq ans auparavant, pour qu’ils lui en veulent, ne lui accordant, selon le propre propos du chef de file islamiste, qu’une année de survie avant de sortir à leur tour Aziz Akhannouch de la tête du gouvernement. Promesse que Abdalilah non tenue
C’est également à Agadir qu’il a lancé la première université d’été de la Jeunesse du RNI qui a tenu ce weekend (9, 10 et 11 septembre), sa quatrième édition. Quoi donc de plus normal que de s’offrir pour la double occasion un bain de jouvence après une année de gouvernement particulièrement éprouvante. Pour le Maroc, pour les Marocains, pour lui et pour les ministres de son cabinet. A travers tous les jeunes de son parti, c’est aux Marocains qu’il s’adresse pour, selon l’expression de son entourage, un bilan préliminaire de l’action gouvernementale que rien n’a épargnée, ni le climat, ni la conjoncture internationale et son flot d’indicateurs alarmants et d’angoisses, ni bien entendu ses adversaires. Seul le Covid 19 semble offrir quelque répit avant qu’une nouvelle vague démarre.
Au milieu de ces jeunes, Aziz Akhannouch n’est pas en terre inconnue, mais bien chez lui, parmi les siens. Assuré et rassuré, il déroule une année où ‘’la préservation du pouvoir d’achat a été une préoccupation majeure’’. Se déclinent ainsi les différentes mesures marquées par le doublement du fonds de la Caisse de compensation. Et les rubriques des dépenses ne manquent pas. A la Compensation s’ajoutent la subvention exceptionnelle des professionnels du transport, la suppression des droits d'importation sur les graines oléagineuses et pétrole brut ainsi que sur le blé tendre, la mise en place d'un fonds d'urgence pour permettre aux professionnels du tourisme de reprendre leurs activités et le soutien du secteur agricole face au stress hydrique.
A coté de ces urgences destinées à éviter au pot de lait sur le feu de déborder, d’autres chantiers, de plus longue haleine, ont été mis en route. Aziz Akhannouch ne se fait pas avare de leur énumération. La réforme des secteurs de la santé et de l’éducation, la généralisation de la protection sociale, la lutte contre les inégalités territoriales, la relance des secteurs clés impactés par la pandémie. En coulisses, les communicants du Chef du gouvernement insistent sur le message central : que ‘’dès les premières semaines de son mandat, Aziz Akhannouch a engagé sans tarder des actions concrètes et structurelles pour déployer les grands chantiers de l’Etat social’’.
Sur le front du déploiement du chantier de la généralisation de la protection sociale défilent l’application de 22 décrets : Dès les premières semaines de son mandat, rappelle Aziz Akhannouch, le gouvernement a donné accès à 11 millions de travailleurs non-salariés, autrefois exclus du système, au droit à la protection sociale et à la couverture maladie. La couverture santé a été, elle, étendue afin d’y inclure de nouvelles catégories de bénéficiaires. Enfin, la généralisation, dès 2023, des allocations familiales au profit de 7 millions d’enfants précaires ou pauvres et 3 millions de familles sans enfants en âge scolaire, est programmée et s’inscrit dans cette optique.
Pas très loin de la protection sociale et des mesures de relance de la machine économique, la réforme du système de santé occupe le troisième rang. Elle s’articule autour d’une bonne gouvernance et la nouvelle loi cadre sur la fonction publique de santé qui nécessitera une enveloppe de 2,2 milliards de dirhams sur deux ans.
Globalement, le bilan gouvernemental repose sur quatre piliers fondamentaux : L’adoption d'une bonne gouvernance. La planification territoriale d’une offre de santé de qualité. La valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l'offre de santé et enfin la numérisation du système de santé.
La Réforme du système éducatif, un chantier plus compliqué a construire et à mettre en œuvre, auquel s’attèle Chakib Benmoussa, un technocrate haut de gamme, s’est vue allouer d’une enveloppe budgétaire de plus de 4 milliards de dirhams sur cinq ans pour la conception et la mise en œuvre d’une nouvelle architecture de formation étalée sur la même durée quinquennale. Suivent la stimulation de l’environnement d'investissement fondée sur la Nouvelle charte éponyme et le programme d’urgence face à la raréfaction des ressources hydriques. Même s’il vient en cinquième position dans ce pré-bilan, il constitue une urgence qui a induit l’accélération du déploiement du programme national 2020-2027, axé sur les stations de dessalement, à côté d’une autre urgence, la disponibilité de l’eau potable et d’eau pour les besoins d’arrosage (Cf. encadré qui résume les principaux axes de ce bilan).
En terrain acquis, ce sont treize axes qu’il a détaillé devant, comme le rappelle le président de la Fédération nationale de la jeunesse du RNI, Lahcen Saadi, plus de 4.000 participants, comme pour souligner, soit dit en passant, que le RNI mobilise toujours.
Cette quatrième édition de l’Université des jeunes du RNI, précise-t-il encore dans la même perspective, intervient après la tenue des forums régionaux organisés par les représentations régionales de la Fédération dans les douze régions du Royaume.
Au menu des ateliers programmés lors de cette quatrième édition de l’Université, "l’éducation, un défi fondamental pour le Maroc de la dignité", "l’emploi, l’effort gouvernemental entre persévérance et pérennité" et "la protection sociale, dynamisation d’un Maroc solidaire". Mais le débat le plus chaud aura été certainement autour de "l’État social, question des valeurs et problématique du discours", sachant que chacun, sous cet intitulé, peut placer ses ambitions et ses frustrations, ses rêves et ses appréhensions, ses idéaux et les contraintes d’une réalité pas toujours gaie ni facile.