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Afrique du Sud : Une commission parlementaire enquête sur les accusations ''criminelles'' contre le Président
Ramaphosa est accusé d'avoir dissimulé à la police le cambriolage de l'argent, plusieurs millions de dollars, dérobés au fisc, et organisé l'enlèvement et l'interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu'ils gardent le silence.
Johannesburg - Une commission parlementaire indépendante a été créée pour enquêter sur les accusations criminelles portées contre le Président sud-africain Cyril Ramapohsa, a annoncé jeudi le Parlement.
«Le panel indépendant, qui a été nommé par la présidente de l'Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa Nqakula, est constitué de trois membres qui évalueront s'il existe suffisamment de preuves pour que Parlement entame une procédure de destitution contre le Président», a indiqué le porte-parole du Parlement, Moloto Mothapo.
Selon une plainte déposée par l'ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser, des cambrioleurs s'étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d'État, où ils ont trouvé des millions de dollars en espèce.
La plainte accuse M. Ramaphosa d'avoir dissimulé le cambriolage à la police et l'argent au fisc, organisé l'enlèvement et l'interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu'ils gardent le silence.
M. Mothapo a précisé qu’après un examen attentif des noms proposés par différents partis de l'opposition, Mme Mapisa Nqakula a nommé trois personnes aptes et compétentes pour s'acquitter des responsabilités qui leur ont été confiées.
Il s'agit de l'ancien juge en chef Sandile Ngcobo, du juge à la retraite Thokozile Masipa et du chercheur à l’Université du Cap (UCT), Richard Calland, a-t-il poursuivi.
Le Président Ramaphosa fait face à des pressions accrues de la part de l’opposition pour répondre aux allégations criminelles portées contre lui. Le Parlement a annoncé ainsi que le chef d’État sera de retour à l’Assemblée nationale fin septembre, pour répondre aux questions des députés.
La dernière session au Parlement, tenue il y a deux semaines en présence du chef d’État, a été marquée par de longues perturbations après que les partis d'opposition l'ont accusé d'avoir éludé les questions sur l'affaire Phala Phala.
Par ailleurs, le Président sud-africain fait l'objet d'autres enquêtes dans le cadre de cette affaire, menées par l’institution du Médiateur de la République, la Banque centrale et la Direction des enquêtes sur les crimes prioritaires (Hawks).