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Afrique du Sud: L'opposition réclame la publication d'une enquête sur le Président
Président Cyril Ramaphosa - Des cambrioleurs s'étant introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d'État, ils sont tombés sur des millions de dollars en espèce.
Johannesburg - Plusieurs partis politiques de l'opposition et des ONG sud-africaines ont organisé, vendredi à Pretoria, un sit-in pour réclamer la publication des conclusions de l’enquête menée par l’institution du Médiateur de la République concernant les accusations criminelles portées contre le Président Cyril Ramaphosa.
"Le but du sit-in est de sensibiliser le public sur cette affaire et de faire pression sur la Médiatrice de la République par intérim, pour qu'elle publie le rapport avec effet immédiat", a déclaré le vice-président du parti du Mouvement démocratique uni (UDM), Nqabayomzi Kwankwa.
Il a ajouté que les lois du pays stipulent que cette institution est obligée de publier les rapports de ses enquêtes dans un délai de 30 jours, notant que près de 90 jours sont déjà écoulés sans que le rapport ne soit rendu public.
Selon une plainte déposée par l'ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser, des cambrioleurs s'étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d'État, où ils ont trouvé des millions de dollars en espèce.
La plainte accuse M. Ramaphosa d'avoir dissimulé le cambriolage à la police et l'argent au fisc, d'avoir organisé l'enlèvement et l'interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu'ils gardent le silence.
Pour sa part, le porte-parole du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), Sinawo Tambo, a souligné que la Médiatrice de la République par intérim, Gcaleka Kholeka, a enfreint les lois de cette institution nationale.
"Il n'y a aucune raison justifiable pour qu'elle n'ait pas encore publié le rapport. Cela signifie qu'elle traîne délibérément. Les partis d'opposition n'hésiteront pas à saisir le pouvoir judiciaire pour s'assurer que la Médiatrice publie le document", a-t-il relevé.
Le président Ramaphosa fait face à des pressions accrues de la part de l’opposition pour répondre aux allégations criminelles portées contre lui. Le Parlement a annoncé ainsi que le chef d’État sera de retour à l’Assemblée nationale fin septembre, pour répondre aux questions des députés.
La dernière session à l'Assemblée nationale, tenue il y a deux semaines en présence du chef d’État, a été marquée par de longues perturbations après que les partis d'opposition l'ont accusé d'avoir éludé les questions sur l'affaire Phala Phala.
En août dernier, l'Assemblée nationale avait annoncé avoir approuvé une demande d’enquête au sujet des allégations selon lesquelles M. Ramaphosa aurait enfreint la loi sur la prévention du crime organisé en dissimulant le cambriolage survenu dans sa ferme située dans la province du Limpopo (nord-est).
Les partis d’opposition ont proposé ainsi 17 profils pour la Commission parlementaire indépendante qui sera chargée d’enquêter sur cette affaire, comme ils ont annoncé leur décision de déposer une motion de censure au Parlement contre le Président.