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Algérie : Détenus d'opinion maltraités, une avocate tire la sonnette d’alarme
"Aux procès arbitraires s’ajoutent de mauvais traitements dans les prisons. De nombreux détenus d’opinion sont victimes d’intimidation, de brimades multiples et de pratiques de bas étages" (Me Yamina Alili)
Alger - La situation des détenus politiques et d’opinion en Algérie est "très alarmante", dénonce Me Yamina Alili, une avocate qui a tenu à tirer la sonnette d’alarme.
"Aux procès arbitraires s’ajoutent de mauvais traitements dans les prisons. De nombreux détenus d’opinion sont victimes d’intimidation, de brimades multiples et de pratiques de bas étages", écrit Me Alili dans un communiqué.
"Les pratiques de bas étages en contradiction flagrante avec les conventions internationales ratifiées par l’Algérie sont pratiquées à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire" de Koléa, une commune de la wilaya de Tipaza située à 26 km à l'ouest d'Alger, dénonce Mme Alili.
Elle se dit "affligée et attristée par les témoignages frappants des détenus d’opinion auxquels j’ai rendu visite aujourd’hui à la prison de Koléa".
D'après la même source, "La tristesse et la colère devant une situation de détresse sont visibles sur les visages des détenus. La sonnette d’alarme doit être tirée".
Elle cite dans ce sens les noms de quelques prisonniers d’opinion subissant des maltraitances dans la prison comme Kamira Nait Sid, Sifouène Wissam, Hamzi_Lounes, Hammoum Ferhat, Belkacem Mourad, Boubeki Malek, Hadj Hakim, Malloum Lounis, Mamou_Sifax, Ziane Yuba, Hamitouche Walid, Addar Nabil, Bouaziz Aït Chebib.
L'avocate ajoute que "les détenus racontent qu’à chaque instant, leurs affaires sont fouillées de manière barbare. Et ils le jettent par terre et le mélangent. Il est difficile pour chacun des détenus de connaître ses affaires pour les récupérer et les ranger".
Elle précise que la nourriture servie aux détenus ne répond à aucune norme de respect à la dignité humaine, relevant que la non-programmation des procès amplifie davantage cette situation stressante et affecte sérieusement le moral des détenus.
Dans son communiqué de dénonciation qui sonne comme un cri de colère contre l’arbitraire qui règne en Algérie, elle évoque "tant de détails et de tristes anecdotes qui font que la situation des détenus politiques et d’opinion se dégrade de plus en plus à l’intérieur de cet établissement".
Pour rappel, une grande vague d'arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains en Algérie où les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être ignorés, violés et délibérément mis à mal.
Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes.