Actu
Au Brésil, Lavrov appelle à une ''solution durable'' en Ukraine et fustige l'Occident qui n'y contribue pas
Sergueï Lavrov au Brésil - Brasilia " ne comprend pas cette position’’ critique de la Maison Blanche, et n’est ‘’en aucun cas d'accord (avec s conclusion)" (Mauro Vieira).
Brasilia - Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de nouveau tenu "l'Occident et l'OTAN" pour responsables de la guerre en Ukraine et appelé à une "solution durable", à l'entame d’une tournée controversée en Amérique latine qu’il a commencée au Brésil.
Lavrov a été reçu à Brasilia par son homologue brésilien, Mauro Vieira, avec qui il a discuté des relations bilatérales, ainsi que des questions à l'ordre du jour mondial, en particulier le conflit en Ukraine. Le chef de la diplomatie russe a été également reçu par le président Luiz Inácio Lula da Silva.
Une visite qui n’est pas du goût de la Maison Blanche qui a durement critiqué le Brésil, qui "se fait l'écho de la propagande russe et chinoise sans prendre en compte les faits", selon les termes du porte-parole américain.
La réponse de Brasilia n’a pas tardé : "Je ne comprends pas cette position (de la Maison Blanche). Mais je ne suis en aucun cas d'accord (avec cette conclusion)", a déclaré Mauro Vieira à la presse.
Le ministre russe a déclaré à Brasilia que le gouvernement de Vladimir Poutine veut une "solution durable" qui mette fin à la guerre, mais a assuré que ni les pays occidentaux, ni l'OTAN n'y contribuent.
Il a estimé que la solution aux hostilités actuelles doit être "durable et non immédiate", saluant la proposition brésilienne d'essayer de créer un groupe de pays médiateurs.
Lavrov a assuré que la Russie et le Brésil "ont une vision unique" sur le conflit, bien que Vieira ait réitéré que "l'intention" du gouvernement Lula est d'"aider à une solution pacifique" à travers un "groupe de pays" qui œuvre pour "un cessez-le-feu immédiat".
Selon le ministre brésilien des affaires étrangères, les "sanctions (commerciales) unilatérales, en plus de ne pas être autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies, ont eu un impact sur l'ensemble de l'économie mondiale, qui ne s'était pas encore remise de la pandémie".
D’autre part, les deux responsables ont examiné la question des engrais, dont la Russie est le principal pourvoyeur du Brésil, ainsi que la coopération dans les domaines de "l'énergie atomique et pacifique", l’industrie aérospatiale, l'industrie pharmaceutique et la culture.
Après la rencontre avec Vieira, Lavrov a été reçu par Lula à la résidence officielle de la présidence pour une rencontre de "courtoisie". "Avec le président (Lula), il n'a pas été question de guerre, il a seulement réitéré ce qu'il a dit, à savoir que le Brésil est prêt à coopérer pour la paix", a déclaré Vieira.
En déplacement la semaine dernière à Pékin, Lula avait affirmé que les États-Unis devaient cesser de "promouvoir" la guerre en Ukraine et "commencer à parler de paix".
Selon lui, les présidents de Russie et d'Ukraine, Vladimir Poutine et Volodimir Zelenski, "ne prennent pas l'initiative" de parvenir à la paix, alors que "l'Europe et les Etats-Unis contribuent à la poursuite de cette guerre" en envoyant des armes.