Au grand dam de Pékin et Moscou, Londres, Washington et Canberra s'accordent sur les sous-marins AUKUS

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Le président américain Joe Biden (C) participe à une réunion trilatérale avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak (D) et le Premier ministre australien Anthony Albanese (G) lors du sommet AUKUS, le 13 mars 2023, à la base navale de Point Loma à San Diego (Californie). AUKUS est un pacte de sécurité trilatéral annoncé le 15 septembre 2021 pour la région indo-pacifique. (Photo par Jim WATSON / AFP)

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Londres - La première génération de sous-marins nucléaires AUKUS sera construite au Royaume-Uni et en Australie, "sur la base de la conception britannique de pointe", a annoncé mardi le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. La Chine et la Russie ont fustigé mardi ce spectaculaire programme

En septembre 2021, le Royaume-Uni, l'Australie et les États-Unis d'Amérique, évinçant la France, avaient annoncé une initiative trilatérale historique visant à aider l'Australie à acquérir un sous-marin à propulsion nucléaire à armement conventionnel, ou "SSN" : Un partenariat connu sous le nom d'AUKUS.

À l'issue d'une période d'étude de 18 mois visant à déterminer la voie optimale pour l'acquisition de cette capacité par l'Australie, un modèle a été choisi sur la base de la conception de pointe du Royaume-Uni et de l'intégration de la technologie des sous-marins américains, indique Downing Street dans un communiqué.

L'Australie et le Royaume-Uni construiront tous deux de nouveaux sous-marins selon ce modèle, connu sous le nom de "SSN-AUKUS", précise la même source, notant que la construction des sous-marins britanniques se déroulera principalement à Barrow-in-Furness, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Les plus grands, les plus avancés et les plus puissants sous-marins d'attaque

Au cours de la prochaine décennie, l'Australie s'efforcera de développer sa base industrielle sous-marine et construira ses sous-marins en Australie-Méridionale, certains composants étant fabriqués au Royaume-Uni, poursuit le communiqué.

Les premiers sous-marins britanniques construits selon ce modèle seront livrés à la fin des années 2030 pour remplacer les navires actuels de la classe Astute, et les premiers sous-marins australiens suivront au début des années 2040.

Les sous-marins SSN-AUKUS seront les plus grands, les plus avancés et les plus puissants sous-marins d'attaque jamais exploités par la Royal Navy, combinant des capteurs, une conception et un armement de pointe dans un seul navire, détaille Downing Street. Difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et embarquer des missiles de croisière sophistiqués.
Cette annonce intervient au lendemain des rencontres entre M. Sunak avec les dirigeants américain et australien Joe Biden et Anthony Albanese en Californie. Cette vaste entreprise multilatérale devrait créer "des milliers d'emplois au Royaume-Uni" dans les décennies à venir.

Pékin et Moscou dénoncent

La Chine et la Russie ont fustigé mardi ce spectaculaire programme de coopération dans les sous-marins nucléaires lancé par les  Etats-Unis, l'Australie et la Grande-Bretagne.

La Chine a dénoncé une "voie erronée et dangereuse", violant les objectifs du Traité de non-prolifération avec "un risque grave de prolifération nucléaire". La Russie a accusé les "Anglo-saxons" d'orchestrer "des années de confrontation" en Asie.

C’est pour contenir la Chine dans le Pacifique que Washington, Londres et Canberra ont lancé lundi leur alliance baptisée AUKUS --annoncée voilà 18 mois au grand dam de Paris qui voyait ses propres sous-marins évincés. Ils vont s'associer pour construire en Australie une nouvelle génération de sous-marins nucléaires, après l'achat prévu par Canberra de plusieurs appareils.

"Typique de la Guerre froide" 

Accusant les trois pays occidentaux d'inciter à une course aux armements, avec une alliance incarnant "une façon de penser typique de la Guerre froide", il a ajouté que la vente des sous-marins "constitue un risque grave de prolifération nucléaire et va à l'encontre des buts et objectifs du Traité de non-prolifération".

"Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme AUKUS, avançant l'infrastructure de l'Otan en Asie, et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation", a déclaré de son côté le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit veiller "à ce qu'aucun risque de prolifération n'émane du projet", a averti pour sa part son directeur général Rafael Grossi.

Lundi, depuis une base navale de San Diego, le président américain Joe Biden avait annoncé une coopération "sans précédent", entouré des  Premiers ministres australien Anthony Albanese et britannique Rishi Sunak.

Avec un principe "crucial", a-t-il martelé: "ces sous-marins seront à propulsion nucléaire, mais ne porteront pas d'armes nucléaires", pour respecter le principe de non-prolifération.

"Nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d'aujourd'hui et de demain", avait dit M. Biden. Il avait implicitement fait référence à la Chine en affirmant que l'alliance AUKUS devait assurer que "la zone indo-pacifique reste libre et ouverte". Une formule qui dans le jargon diplomatique américain désigne la volonté de contrer l'influence chinoise dans la région. (Quid avec MAP et AFP)

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