Brasilia - Les craintes de tension avec les Etats-Unis sont montées d’un cran après que le Brésil a autorisé l’accostage de deux navires de guerre iraniens, malgré l’opposition de Washington.

Deux navires de guerre iraniens ont jeté l'ancre au large de Rio de Janeiro après avoir reçu une autorisation du gouvernement brésilien publiée au Journal Officiel de l’Etat, une décision rejetée par le gouvernement américain, qui a souligné que ces navires "avaient facilité par le passé le commerce illégal et des activités terroristes".

Le navire de guerre IRIS Makran, le plus grand de la marine iranienne, et l'IRIS Dena seront ancrés au large des côtes brésiliennes à partir de dimanche prochain et jusqu’au 4 mars.

Selon le Journal officiel de l'État de Rio, les ordonnances qui ont autorisé, le 23 courant, l’accostage des navires portent la signature du sous-chef d'état-major de la Marine, Carlos Eduardo Horta Arentz.

"En ce qui concerne le débarquement de l'équipage, il sera soumis aux règles sanitaires en vigueur conformément aux conditions épidémiologiques au moment de la visite", explique le texte, publié après l’aval du ministère des Affaires étrangères qui a fait valoir des "considérations logistiques".

"La décision de la Marine a fait fi de la demande américaine. L'ambassadrice américaine au Brésil, Elizabeth Bagley, avait appelé le gouvernement brésilien à ne pas autoriser les deux navires de guerre iraniens à accoster dans le port de Rio", explique le quotidien O Globo.

Selon des sites spécialisés sur les questions liées à la défense, le "Makran" est un pétrolier, reconverti en base pour hélicoptères militaires, tandis que le "Dena" est une frégate récemment incluse dans la flotte iranienne, tous deux ayant pour mission de sillonner le monde.

La présence de navires de guerre iraniens sur les côtes brésiliennes a dévoilé le désaccord du gouvernement américain, qui cherche à renforcer les liens avec le président Lula Da Silva.

Les relations avec l'Iran ont été l'un des points centraux des tentatives de Lula pour renforcer la position internationale du Brésil au cours de ses précédents mandats présidentiels.

Afin d'éviter un embarras avec les États-Unis avant le voyage du président Lula (gauche) à Washington, le 10 février dernier, le gouvernement brésilien avait reporté l'autorisation d'accostage des navires quelques jours avant la rencontre entre Lula et Joe Biden.