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Camps de Tindouf : le Programme alimentaire mondial pointe du doigt la responsabilité, ou l’irresponsabilité, d’Alger
Les cinq camps sont installés dans une région isolée et aride qui se caractérise par des températures extrêmes et des précipitations très faibles (PAM)
Le rapport de l'évaluation de l'action du Programme alimentaire mondial (PAM) en Algérie 2019-2022 a pointé de graves dysfonctionnements dans la gestion par l'Algérie de l'aide alimentaire destinée aux populations dans les camps de Tindouf.
Élaboré par une équipe d’évaluation indépendante, à la demande du PAM, le rapport signale "l’absence de contrôle direct sur la distribution de l’aide alimentaire générale et du libre accès aux camps", indiquant que "l’organisation dispose d’une habileté limitée pour garantir le respect des principes humanitaires dans les camps’’. Outre les reproches rapportés dans l’édition d’hier à lire à travers ce lien PAM : GRAVES DYSFONCTIONNEMENTS DANS LA GESTION PAR L'ALGÉRIE DE L'AIDE ALIMENTAIRE AUX CAMPS DE TINDOUF, , ,,deux passages méritent une attention partiulière et mettent à nue autant la responsabilité que l’irresponsabilité du pouvoir algérien dans le drame des séquestrés de Tindouf.
Le point six du rapport livre un aperçu clair sur la désolation dans laquelle vivent les séquestrés « sahraouis qui se trouvent en Algérie vivent dans cinq camps situés à proximité de la ville de Tindouf, à 2 000 kilomètres au sud-ouest d’Alger. Les cinq camps sont installés dans une région isolée et aride qui se caractérise par des températures extrêmes et des précipitations très faibles. Les services sociaux et humanitaires sont assurés et gérés par les responsables des camps par l’entremise du Croissant-Rouge sahraoui, principal partenaire du Croissant-Rouge algérien sur le terrain, avec le soutien d’organisations internationales et d’organisations de la société civile. »
Ce que ce paragraphe montre c’est que l’Algérie n’observe pas les recommandations internationales en ce qui concerne sa responsabilité dans la distribution directe de l’aide humanitaire sur son territoire. S’il a été avéré auparavant que ses propres responsables se servent avant que cette aide n’arrive aux camps, il est tout aussi clair que l’aide une fois entre les mains des chefs des milices du Polisario, elle ne touche pas les populations des camps dans leur globalité comme ne témoigne le poit sept du rapport. Il spécifie que « depuis 45 ans, la population qui vit dans les camps [tributaire de l’assistance alimentaire extérieure] souffre d’insécurité alimentaire et de malnutrition et présente des taux élevés d’anémie en raison du manque de produits frais, d’une alimentation insuffisamment diversifiée et d’un accès limité à l’eau. »
Le rapport revient également sur « la rigueur de l’environnement agroécologique, l’infertilité des sols et la rareté ainsi que la forte teneur en minéraux des ressources hydriques rendent difficile la vie dans les camps et font que les conditions n’y sont guère propices à la production agricole » Il conforte ainsi ce qu’il affirme dans le précédent point et dans la tonalité globale du rapport qui mettent le doigt plus d’une fois sur les conditions inhumaines et l’insalubrité, foyer de toutes les infections et affections, des cinq camps ou se retrouvent dans une promiscuité pas toujours heureuse réfugiés du Sahel et séquestrés sahraouis