Actu
Des soldats russes en Algérie aux frontières avec le Maroc
Opération militaire près de la côte d'Oran, en 2020. (image d'illustration)20. © Mousaab Rouibi / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency pour AFP
L’exercice s’appelle « Bouclier du désert » et réunira à partir de mardi 15 novembre quelque 200 soldats des forces russes et algériennes dans la région de Béchar, à 80 kilomètres de la frontière du Maroc. Clin d’œil historique, le quartier général des opérations sera localisé sur la base de Hammaguir, dont les accords d’Évian entre la France et l’Algérie avaient prolongé l’existence de cinq ans après l’indépendance afin que l’armée française continue d’y tester fusées et missiles, rapporte l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche de cette semaine.
« C’est taquin de la part des Algériens d’avoir choisi Béchar », commente, selon le JDD, un haut gradé d’un pays méditerranéen, même si la porte-parole des Affaires étrangères russes souligne que ces manœuvres conjointes « ne visent aucun pays tiers ».
Avec Bouclier du désert, si les effectifs et le matériel impliqué visant à simuler « la recherche, la détection et la destruction de groupes armés illégaux » sont limités, ce sera la première fois que des soldats des deux pays s’entraîneront ensemble sur le sol algérien. Mais cet événement illustrera surtout un degré de coopération militaire entre Alger et Moscou jamais atteint, toujours selon le JDD.
Depuis la première visite de Vladimir Poutine à Alger en 2006, le budget de défense algérien a quasiment triplé et 80 % des équipements militaires importés depuis 2017 viennent de Russie, avec laquelle la marine algérienne multiplie les exercices navals. La rivalité du Maroc, proeuropéen et proche des États-Unis, et de l’Algérie, alliée historique de la Russie, n’est pas nouvelle. Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la tentation hégémonique russe en Méditerranée orientale et occidentale, elle continue de s’accentuer sans que l’on sache où elle conduira les deux grandes nations du Maghreb.