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Flambée du Covid en Chine… L'Europe avance en rang dispersé
Au terme d’une réunion qui a joué les prolongations, les spécialistes santé de l’UE se sont mis d’accord sur une formulation à minima ‘
Bruxelles - C'est comme un air de déjà-vu qui plane au-dessus de l’Europe ces derniers jours, face aux nouvelles provenant de Chine faisant état d’une explosion des cas d’infection au coronavirus. Les souvenirs encore frais des premiers mois de 2020, avec des Etats membres qui couraient dans tous les sens, chacun faisant valoir d’abord l’intérêt à l’intérieur de ses frontières, semblent remonter à la surface. Pourtant les 27 sont censés avoir bien appris la leçon.
Après plusieurs jours de confusion, les États membres ont finalement réussi à réunir, au milieu de la semaine dernière, leurs experts pour une réunion du "dispositif intégré de l'UE pour une réaction au niveau politique dans les situations de crise" (IPCR). Mission : S’accorder sur une approche coordonnée de la flambée de cas de coronavirus en Chine, qui fait craindre l'apparition de nouveaux variants en Europe. Pékin a en effet décidé de rouvrir complètement ses frontières après trois ans de restrictions, la cloche sanitaire devenant de plus en plus intenable.
Au terme d’une réunion qui a joué les prolongations, les spécialistes santé de l’UE se sont mis d’accord pour "encourager" les États membres à introduire l’obligation pour tous les passagers en provenance de Chine de se soumettre à un test Covid dans les 48 heures avant leur départ.
Une formulation à minima qui ne change presque rien, puisqu’aucun pays n’aura les mains liées par Bruxelles et pourra procéder comme bon lui semble : Appliquer l’obligation de test ou pas !
Toujours dans la rubrique des "encouragements", il est laissé à la bonne volonté des 27 de favoriser (ou pas) le port du masque à bord des avions depuis et vers la Chine, l’analyse des eaux usées dans les aéroports d'arrivée, la promotion de la vaccination, la réalisation de tests aléatoires à l'arrivée des passagers venant de Chine et l’instauration du séquençage génomique sur les échantillons positifs, de manière à détecter rapidement de potentiels variants inquiétants.
Ne voulant pas aller trop vite en besogne, Bruxelles préfère prendre le temps de l’observation. Surtout que l’imposition d’une obligation des tests ne relève pas de la compétence de l’Union européenne, laquelle est du ressort national. Toutefois, des observateurs attendaient une décision unanime qui aurait envoyé un signal d’unité européenne. D’autant plus que l’Exécutif assurait la veille, par la voix d’un porte-parole, que "l’écrasante majorité des pays" étaient favorables à l’obligation de test.
Chez les rangs des sceptiques, notamment l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Pologne, on met en avant l’avis du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui estime que les variants du coronavirus présents en Chine "ne présentent pas actuellement de danger particulier pour la population européenne, qui a un niveau collectif d'immunité élevé".
"Étant donné l'immunité plus élevée de la population dans l'Union Européenne et l’Espace Economique Européen, ainsi que l'émergence antérieure et le remplacement ultérieur des variants circulant actuellement en Chine par d'autres sous-lignées Omicron dans l'UE/EEE, une recrudescence des cas en Chine ne devrait pas avoir d'impact sur la situation épidémiologique du Covid-19 dans l'UE/EEE", selon l'agence.
Dans le chef des États réticents, on semble vraisemblablement prendre aussi en compte les dépendances commerciales de l’UE vis-à-vis de la Chine, dans un contexte marqué par l’inflation. Aussi, ils préfèrent prendre des risques que de laisser filer la manne financière que représentent les touristes chinois, qui peuvent désormais voyager à l’étranger sans se soumettre à une quarantaine à leur retour.
Pas encore donc de position commune en vue. Ce weekend, le ballet des décisions et annonces nationales s’est poursuivi.
Le Portugal a commencé à appliquer les tests aléatoires et exiger des tests avant vol. La Belgique a mis en œuvre une autre mesure préconisée par la Commission européenne consistant à analyser des eaux usées des avions en provenance de Chine. Les eaux usées du premier avion qui a atterri à l’aéroport de Bruxelles ont été testées légèrement positives pour le coronavirus, selon l'institut médical Rega, qui va désormais tenter de déterminer de quel variant il s'agit.
Le fait que l'échantillon ait été testé positif signifie que certaines personnes dans l'avion ont été infectées par le coronavirus. La prochaine étape de la recherche consiste à voir quel variant du coronavirus est détecté. "Nous verrons si quelque chose apparaît. Tout ce qui n'est pas Omicron est inquiétant, car ce serait nouveau ici", a déclaré une responsable de l’Institut à l’agence Belga.
Samedi, plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg ont émis des avis "déconseillant" les voyages non indispensables en Chine.
"Depuis décembre, la Chine connaît sa plus grande vague d'infections en raison de la fin de la politique zéro-Covid. Au vu du risque de saturation des hôpitaux et, dès lors, du risque de ne pas pouvoir être pris en charge rapidement en cas d'urgence, les voyages non essentiels restent pour le moment déconseillés", a indiqué le ministère belge des Affaires étrangères.
A Bruxelles, on n’écarte aucun scénario. L’afflux attendu en Europe de milliers de touristes chinois, après la levée des restrictions liées au Covid-19, devrait permettre aux autorités sanitaires européennes d’y voir plus clair. Un resserrement des mesures reste toujours envisageable, de préférence dans tout l’espace Schengen. Sans quoi, les multitudes de mesures n’auraient pas réellement du sens.