Forum Africa 21: 4 millions d'habitants sont toujours privés de l'eau potable en Afrique

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De D à G : Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’eau, Abdoulaye SENE, Ingénieur hydraulicien, expert et consultant international et ancien ministre sénégalais recevant ici le Prix d’honneur pour son œuvre au service du développement et de la préservation des ressources hydriques en Afrique, et le PDG de News Com Africa Holding, Omar Dahbi, organisateur de l’évènement

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Casablanca,- Le ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a souligné, mardi au Forum Africa 21, la nécessité d'une gestion intégrée de l'eau, de l'énergie et de l'agriculture pour une meilleure efficacité des projets liés à ces trois secteurs vitaux.

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Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’eau

La première édition du Forum Africa 21 est un nouveau rendez-vous annuel qui met l'Afrique à l'honneur et se projette sur les nouveaux enjeux et défis du continent africain, et se veut une plateforme de référence pour les thématiques liées à la résilience, et à la sécurité alimentaire sur tous ses aspects.

Le forum, qui se poursuit jusqu'au 22 février, s'articule autour de 4 panels portant sur "L'innovation technologique dans la lutte contre le stress hydrique: un vecteur de développement", "les métiers verts de demain, quelle place dans l'enseignement et la formation professionnelle?", "quel modèle africain de transition énergétique à l'heure de la décarbonation ?", et "climat des affaires en Afrique: pour un cadre propice au développement des TPE-PME".

A ce Forum  organisé par News Com Africa Holding, en partenariat avec le ministère de l’Équipement et de l'Eau, sous le thème "La vision de SM le Roi Mohammed VI pour une Afrique résiliente et souveraine en matière de sécurité hydrique, énergétique et alimentaire", M. Baraka a encore indiqué que "la gestion intégrée de ces trois secteurs vitaux est également nécessaire au développement économique et à l'atteinte de la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire, et pour assurer un développement durable, particulièrement face aux changements climatiques".

Il a également fait savoir que l'objectif de ce forum africain est de partager les expériences en matière de sécurité hydrique, alimentaire et énergétique, notant que le thème retenu revêt une grande importance au regard des défis relatifs à ces secteurs primordiaux, pour accompagner la croissance socio-économique et réaliser un développement durable dans le continent africain.

Le ministre a, en outre, relevé que malgré les efforts déployés dans le cadre des objectifs de développement durable, presque 4 millions d'habitants sont toujours privés de l'eau potable en Afrique, d'où l'importance de ce forum qui lance un débat fructueux et un échange des expériences pour une compréhension profonde des problématiques et la proposition de solutions susceptibles de renforcer l'adaptation aux changements climatiques, notamment les technologies durables.

Évoquant le secteur de l'eau, M. Baraka a insisté sur trois aspects, à savoir le volume, la qualité et la durabilité, notamment à travers le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées, notant par ailleurs que l'énergie, ressource vitale pour tous les domaines de production, revêt une importance majeure pour le développement des ressources hydriques et alimentaires.

De même, le ministre a affirmé que l'Afrique est appelée aujourd'hui à produire de l'énergie renouvelable verte, mettant en avant la nécessité d’œuvrer par une démarche étroite liant les secteurs de l'eau, l'énergie et l'alimentation pour garantir la souveraineté du continent africain dans ces trois domaines.

Une vision basée sur la solidarité et le partage en faveur du continent

Pour sa part, le Président Directeur Général de News Com Africa Holding, Omar Dahbi, organisateur de l’évènement, a indiqué que ce forum se veut une plateforme de débat et d'échanges sur les questions d'actualité qui concernent notre continent, notamment ces trois axes stratégiques, l'énergie, l'eau et l'alimentation.

Il a poursuivi en précisant que ces trois axes sont strictement liés et interdépendants, "l'accès à l'énergie permet l'accès à l'eau, l'accès à l'eau permet une meilleure production agricole, et la sécurité alimentaire renforce le développement".

Il a également fait savoir que notre continent fait face à l'instar du reste du monde à plusieurs problématiques, ajoutant que l'Afrique regorge d'un énorme potentiel pour faire face à ces défis.

Dans ce sens, il a cité les ressources énergétiques du continent, ses ressources naturelles et son climat lui permettant de profiter amplement des nouvelles sources d'énergie dites vertes, ainsi que ses terres arables non cultivées qui constituent plus de la moitié de la superficie similaire au niveau mondial.

Par ailleurs, M. Dahbi a mis en avant la vision de SM le Roi basée sur la solidarité et le partage en faveur du continent concernant ces trois axes, notant que cette vision repose sur le développement des énergies renouvelables, l'acquisition de nouvelles technologies en matière d'accès à l'eau et la rationalisation de son utilisation, ainsi que le développement de l'agriculture et de l'indépendance alimentaire.

Pour appréhender les nouveaux défis auxquels fait face le continent, M. Dahbi a indiqué qu'"il faut le faire ensemble avec une vision unifiée".

L'industrie alimentaire amenée à améliorer son intégration et sa compétitivité

L 'industrie alimentaire nationale est amenée à améliorer son intégration et sa compétitivité afin de répondre aux enjeux liés à la souveraineté alimentaire, a indiqué, mardi à Casablanca, Abdelmounim El Eulj, président de la Fédération nationale de l'Agroalimentaire (FENAGRI).

M. El Eulj a fait savoir que le taux d’intégration moyen de l’industrie alimentaire marocaine se situe autour de 25%, un niveau qui s’explique par l’importation de plusieurs produits manufacturés, notamment les matières premières et les emballages.

Ainsi, afin d’assurer la souveraineté nationale et aussi africaine de l'industrie alimentaire, il est impératif, souligne M. El eulj, de garantir une souveraineté nationale dans l’approvisionnement de ces produits, en s’appuyant sur de nouveaux projets et des partenariats maroco-africains et en s’adaptant aux nouvelles tendances et réglementations internationales.

Il a, en outre, affirmé que dans un marché mondialisé, l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise alimentaire, à travers la recherche et le développement (R&D) et l’innovation, reste un véritable levier de croissance pour conquérir de nouvelles parts sur le marché domestique et sur le marché à l’export africain, plus précisément.

Et de poursuivre que la transformation digitale de l’entreprise alimentaire représente l’un des leviers incontournables pour le développement des filiales dédiées à l’innovation et à la robotisation des processus, ce qui permettrait à ces entités de se procurer un avantage concurrentiel, et par conséquent assurer leur pérennité et l’extension dans des marchés à fort potentiel de croissance.

Par ailleurs, la décarbonation est un paramètre que l’industrie alimentaire marocaine devrait prendre en considération, a-t-il ajouté, rappelant que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union Européenne (UE) entrera en vigueur en 2026, ce qui va obliger les opérateurs africains à accélérer la cadence de décarbonation.

Pour sa part, Abakar Ramadan, secrétaire d’Etat tchadien à la production et à la transformation agricole, a relevé que le Forum Africa 21 se veut un événement d’envergure international et d’une importance capitale, dans la mesure où il permet de disposer d'une panoplie données et d’informations probantes et d’approches scientifiques, à même de renforcer les actions, établir de nouveaux partenaires et trouver des financements.

Evoquant le secteur de l'agriculture au Tchad, M. Ramadan a souligné que malgré toutes les potentialités dont elle dispose, il est tributaire des aléas climatiques.

Il a, à cette occasion, appelé tous les acteurs du continent à s'investir pour la mise en œuvre des actions d’intervention sectorielles, permettant de garantir l’accès à l’eau, aux aliments sains et nutritifs, et à adopter des modes de production et de consommation durables, à même d'atteindre les objectifs du développement durable.

La première édition du Forum Africa 21 est un nouveau rendez-vous annuel qui met l'Afrique à l'honneur et se projette sur les nouveaux enjeux et défis du continent africain, et se veut une plateforme de référence pour les thématiques liées à la résilience, et à la sécurité alimentaire sur tous ses aspects.

Le forum, qui se poursuit jusqu'au 22 février, s'articulera autour de 4 panels portant sur "L'innovation technologique dans la lutte contre le stress hydrique: un vecteur de développement", "les métiers verts de demain, quelle place dans l'enseignement et la formation professionnelle?", "quel modèle africain de transition énergétique à l'heure de la décarbonation ?", et "climat des affaires en Afrique: pour un cadre propice au développement des TPE-PME".

 

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