Israël cible le centre de Gaza, et s’apprête à étendre la guerre au Liban

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 Un homme vérifie les signes vitaux des victimes ciblées par un drone israélien en face de la place du Soldat inconnu dans le quartier de Rimal, à l'ouest de la ville de Gaza, le 5 juin 2024, dans le cadre de la guerre d’Israël contre les Palestiniens. (Photo par AFP)

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Des frappes aériennes et des tirs d'artillerie israéliens ont ciblé mercredi le centre de la bande de Gaza, où la guerre entre d’extermination des Palestiniens par Israël va entrer dans son neuvième mois pendant que les médiateurs n’arrivent toujours  pas à arracher un cessez-le -feu.

Les opérations militaires israéliennes se concentrent ces derniers jours dans le centre du territoire palestinien, après avoir touché surtout Rafah, dans le sud, où l'armée a lancé début mai une vaste offensive terrestre, prétendument présentée par Israël comme l'étape finale de sa guerre contre les Palestiniens .

Chargeant leurs maigres affaires sur des véhicules, charrettes et fauteuils roulants, des déplacés ont fui mercredi le camp palestinien d'al-Boureij en quête d'un lieu sûr, ont rapporté des correspondants de l'AFP.

Au cours de la nuit, une frappe près de l'entrée du camp et des tirs d'artillerie au sud-est de Deir al-Balah, à proximité, ont fait plusieurs morts, selon des témoins.

L'hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah a reçu depuis mardi "au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite des frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza" , a déclaré Médecins sans Frontières sur X.

"L'odeur du sang dans la salle des urgences ce matin était insupportable. Il y a des gens étendus partout, sur le sol, dehors. Des corps étaient apportés dans des sacs en plastique. La situation est insoutenable", a déclaré Karin Huster, coordinatrice de MSF pour Gaza.

D'après des sources hospitalières et la Défense civile, au moins onze personnes ont été tuées pendant la nuit dans le secteur.

Palabres au Qatar 

L'armée israélienne a confirmé mener des opérations à al-Boureij et Deir al-Balah, affirmant avoir « éliminé » plusieurs membres du Hamas.

Après bientôt huit mois de guerre, l'Egypte, les Etats-Unis et le Qatar, qui jouent le rôle de médiateurs, poursuivent leurs discussion pour tenter de convaincre les ‘’belligérants’’, en. Fait essentiellement Tel-Avic de conclure un cessez-le-feu, quelques jours après l'annonce du président américain, Joe Biden, d'une feuille de route proposée selon lui par Israël.

Celle-ci prévoit, dans un premier temps, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages apportés dans le territoire palestinien lors de l'attaque du Hamas en Israël, ainsi que de prisonniers détenus par Israël.

Le directeur de la CIA, William Burns, était attendu mercredi à Doha, pour "continuer à travailler avec les médiateurs pour conclure un accord" de cessez-le-feu, d'après une source proche des négociations.

Al-Qahera News, un média proche du renseignement égyptien, a indiqué qu'une délégation égyptienne rencontrerait mercredi ses homologues qatari et américain à Doha, citant une source haut placée.

Selon le site américain Axios, le conseiller spécial de Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, est attendu au Caire.

Garanties 

En réponse à l'attaque, l'armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans le petit territoire côtier où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.La guerre d’extermination des Palestiniens a fait jusqu'ici au 36.586 morts, dont plus de 30.000 enfants et femmes à Gaza. Mais ces chiffres restent partiels et ne rendent pas compte de l’ampleur véritable des massacres. Aujourd’hui que la parole commence à se libérer, des experts considèrent, en appliquant des techniques faibles de projections, le véritable nombre des tués dépasse les cent mille, sachant que les chiffres déclarés par Hamas ne tiennent compte que des morts identifiés, alors qu’au moins 12. 000 disparus sont déclarés et que les morts sous le décombres n’ont pas encore été recensés.

L’intransigeance d’Israël et la détermination de son Premier ministre Netanyahu de reproduire en terre de Palestine un exode encore plus grand que celui de 1948, laisse peu d'espoir de voir le plan annoncé par M. Biden se concrétiser.

Situation "catastrophique" 

Sur le plan humanitaire, les. massacres israéliens à Rafah a entraîné la fermeture du point de passage avec l'Egypte, essentiel au passage de l'aide internationale, déjà fortement entravée, vers le territoire assiégé qui comptait au début de la guerre 2,4 millions de Palestiniens.

L'armée israélienne a dit mercredi poursuivre ses activités dans la zone de Rafah, où des affrontements entre les forces israéliennes et des groupes armés palestiniens ont eu lieu dans le centre de la ville, selon des témoins.

"Les conditions sont catastrophiques à Rafah, où l'armée israélienne s'emploie à détruire (...) tout ce qui permet de vivre dans ces zones et dans la bande de Gaza en général", a assuré à l'AFP Moustafa Ibrahim, un déplacé palestinien de 60 ans.

Sur un autre front, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu'Israël était "prêt pour une opération très intense" à la frontière avec le Liban, où le mouvement islamiste libanais Hezbollah échange quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne, en soutien au Hamas.

Lundi, des tirs de roquettes et de drones du Hezbollah avaient provoqué plusieurs incendies dans le nord d'Israël. (Quid avec AFP)

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