La Journée internationale des infirmières (12 mai), rend hommage aux infirmières et infirmiers du monde, qui travaillent sans relâche pour fournir des soins de qualité aux patients.

Cette journée qui a pour thématique "Notre personnel infirmier. Notre avenir", est une occasion pour mettre en évidence le rôle crucial des infirmier(e)s, dans le système de santé et sensibiliser le public aux défis auxquels ils sont confrontés.

Offrant un retour sur cette journée, le Conseil International des Infirmières (CII), affirme que la célébration du 12 mai a été choisie en hommage à la pionnière des soins infirmiers modernes et de l'utilisation des statistiques dans le domaine de la santé, Florence Nightingale, née le 12 mai 1820.

Selon le CII, (une fédération de plus de 130 associations nationales d’infirmières (ANI) et représentant les 28 millions d’infirmières et d’infirmiers dans le monde), un volume toujours plus important de données probantes montre à quel point les personnels infirmiers sont sujets au stress, au surmenage, et multiplient les arrêts de travail et les grèves.

Dans son rapport annuel, intitulé "Influer sur la politique de santé pour protéger et respecter les droits des infirmières et améliorer la santé", la fédération a relevé une hausse des actions revendicatives menées par les infirmières dans le monde, déclarant qu’il s’agit d’un symptôme de la perturbation des services de santé.

Dans ce contexte, l'Organisation démocratique de la santé (ODS), membre à l’Organisation démocratique du travail (ODT), a mis en avant, dans un communiqué à l’occasion de la Journée, le rôle majeur des infirmiers, sages-femmes et techniciens de santé au Maroc, notant leurs compétences dans le domaine et la qualité de leur formation scientifique.

Pour l’ODS, le Maroc enregistre un des taux les plus bas de la démographie du personnel infirmier dans le monde arabe, avec 9 infirmier(e)s pour 10.000 habitants, tandis que l'OMS recommande 60 infirmier(e)s pour 10.000 habitants.

Selon des statistiques, poursuit l’ODS, le Maroc a besoin de 64.774 infirmiers et techniciens de santé pour couvrir les besoins du secteur de la santé du pays.

Par ailleurs, le ministère de la Santé a indiqué dans son rapport "la Démographie médicale et paramédicale à l’horizon 2025", que l’offre du personnel paramédical a été arrêtée à environ 32.689 techniciens et infirmiers exerçant au niveau national dont plus de 80% exercent dans le secteur public.

De son côté, la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique, Matshidiso Moeti, a signalé que la région africaine est confrontée à une grave pénurie de personnel infirmier. Selon "les dernières estimations, les 47 États membres comptent 1,6 million de personnels infirmiers et de sages-femmes".

"L’effectif de ces derniers a enregistré un taux d’accroissement annuel moyen de l’ordre de 2% entre 1999 et 2007”, a-t-elle précisé.

Par ailleurs, la Cour des comptes a avancé dans son rapport de 2021, que l’analyse des données relatives au personnel soignant des secteurs public et privé, (dont le personnel infirmier), a montré une légère évolution de la densité des agents de santé, au cours de la dernière décennie, en passant de 1,51 agents pour 1000 habitants en 2011 à 1,64 en 2020.

S’agissant des projections et des prévisions liées aux ressources humaines sanitaires des secteurs public et privé, poursuit le rapport, et compte tenu des tendances actuelles de développement de la densité du personnel soignant et des projections de croissance démographique, le déficit en nombre du personnel de soins devrait, sur le plan global, continuer à augmenter dans les années à venir.

Au vu de la dynamique de réforme du système de santé au Maroc, et des chantiers phares mis en œuvre pour renforcer les capacités du secteur, l’ODS a loué les projets stratégiques lancés, visant à valoriser le capital humain.